Les or-verts se font surprendre par le Cameroun ; ce n’était pas arrivé depuis 1998, contre la Norvège. Samuel n’a toujours pas trouvé de place chez les Africains
Pour le classement ça comptait peu, pourtant les huées ne manquaient pas. La dernière fois que le Brésil avait perdu un match en phase de poules d’une Coupe du monde, Rodrygo et Vinicius n’étaient qu’une hypothèse post-nuptiale : Dani Alves, en revanche, était déjà de ce monde, mais n’avait pas encore demandé le cyclomoteur. comme cadeau aux parents. L’or-vert était le candidat national au titre (comme en 2022, du moins d’après ce que suggèrent les bookmakers) et a perdu lors de la dernière journée de la phase de poules (comme cette année). La phase de poules de la Coupe au Qatar s’achève sur la victoire retentissante du Cameroun sur la Seleçao, un succès pourtant inutile pour le sort des Africains, également éliminés. Pour trouver le dernier KO brésilien en phase de poules avant aujourd’hui, il faut remonter à 1998, une Coupe du monde qui a également impliqué de près les Lions Indomptables.
EN FRANCE
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Le Cameroun, qui se présente à la revue en France, la dernière du millénaire, est prometteur : Rigobert Song est en défense (oui, il est l’actuel sélectionneur de l’équipe nationale des Lions) et le numéro 10 Mboma agit en avant. Il y a aussi le bon Pierre Wome, le météore de l’Inter Mancini. Fait une bonne Coupe du monde mais est mal battu par l’Italie lors de la 2e journée : puis égalise 9 contre 11 lors du dernier match face au Chili par Salas et Zamorano. Il n’est qu’à un pas d’accéder aux huitièmes de finale : une bonne équipe nationale qui, cependant, manque d’anneau avant, également parce qu’Eto’o est encore mineur et joue pour le Real Madrid. Jouer, si l’on peut dire : le Roi Lion est prometteur mais immature, il lui faudra quelques années. Les joueurs vert-or de l’époque, quant à eux, sont des champions du monde sortants et des attaquants jouent avec Rivaldo pour soutenir Ronaldo et Bebeto : inspiration, fantaisie et pieds de fée. Ils ont battu l’Ecosse et le Maroc lors des deux premiers matches du groupe et arrivent lors de la dernière rencontre, avec la Norvège, mathématiquement première du groupe. Mais l’entraîneur Zagallo ne fait pas de chiffre d’affaires et re-propose le onze de départ.
BOOTS
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Malgré les bonnes intentions d’entraînement, le Brésil a calé une bonne partie du match, l’abordant davantage comme une séance d’entraînement. Les huées à profusion du Vélodrome de Marseille qui a payé le billet pour voir un vrai match. Puis les premiers applaudissements à la 78e minute : invention de Denilson, tête victorieuse de Bebeto. La Norvège, grâce au beau succès du Maroc face à l’Ecosse, serait exclue de la Coupe du monde : elle ne peut que gagner. Et il se réveille en sursaut : 1-1 par Flo (notre vieille connaissance : il a joué pour Sienne), sensationnel 2-1 par Rekdal qui convertit un penalty à la 88e minute. Au triple coup de sifflet, les Norvégiens font la fête, tandis que le Maroc apprend la victoire adverse et fond en larmes. Le Brésil reçoit plus que quelques sifflets, mais hausse les épaules : quelques jours plus tard, en huitièmes de finale, ils recommencent à broyer du bon football et des buts, reprenant leur souffle jusqu’à la malheureuse finale à Paris, perdue contre la France hôte. La Norvège s’arrête à la place au premier tour à élimination directe contre l’Italie de Vieri.
APRÈS ’98
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Ce match contre la Norvège importait peu. Pourtant, les verts et or ont appris, même après la défaite contre Flo et ses compagnons, à ne jamais sous-estimer la phase de groupes : après la débâcle fracassante, le Brésil a enchaîné 14 victoires et 3 nuls lors des cinq prochaines Coupes du monde. Jusqu’au match contre le Cameroun, qui marqua l’histoire : en 1998 il était encore orphelin de son meilleur attaquant, Vinicius et Mbeumo (le poumon intarissable des Africains) n’étaient même pas dans ses pensées, en Italie il payait avec la lire. Vingt-quatre ans plus tard, Rigobert Song bat un Tite incrédule et invite cordialement les historiens à mettre à jour les almanachs, même s’il ne parvient pas à frapper les croches. Autre fait révélateur : avant la Norvège, la dernière équipe nationale capable de battre le Brésil en phase de groupes de la Coupe du monde était la Hongrie, lors du tournoi d’Angleterre 66. Dans ce cas, la perte a coïncidé avec l’élimination. En 1998, comme nous le savons, le vert et l’or ont de nouveau augmenté. Qui sait cette fois.
2 décembre 2022 (changement 2 décembre 2022 | 22:41)
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