Dermagne menace de publier les noms des producteurs alimentaires qui ne font pas baisser les prix – l’industrie réagit avec perplexité

Le ministre de l’Economie Pierre-Yves Dermagne (PS) attend une solution du secteur alimentaire pour faire baisser les prix des denrées alimentaires en grande surface d’ici la mi-juillet. Il dit cela après une réunion avec la fédération du secteur Fevia. Si aucun accord n’est conclu, il menace d’exposer les fabricants de produits alimentaires qui refusent de baisser leurs prix malgré la baisse des coûts. Fevia et Unizo s’étonnent de ces déclarations.

Le prix d’un panier moyen en Belgique reste élevé, tandis que de nombreuses matières premières telles que les céréales, le lait et l’huile végétale ont récemment baissé dans le monde, tout comme les prix de l’énergie. Le vice-Premier ministre PS Dermagne exhorte les producteurs à répercuter ces baisses de prix dans les supermarchés. « Il n’est pas normal que lorsque les matières premières baissent de prix, le consommateur doive patienter des mois avant de voir l’effet en magasin », déclare-t-il dans un communiqué.

Dermagne s’attend à ce que les producteurs alimentaires parviennent à un accord entre eux sur la manière dont ils peuvent mettre en œuvre les réductions de prix. Cela devrait être terminé pour le ministre d’ici la mi-juillet. En attendant, l’Observatoire des prix enquête sur les marges bénéficiaires dans le secteur alimentaire et travaille sur une comparaison des prix belges avec ceux des pays voisins.

Prix ​​maximum

Les socialistes du PS et de Vooruit ont soumis au parlement un projet de loi qui permet au gouvernement de fixer des prix maximum ou des marges bénéficiaires maximales si les prix alimentaires sont anormalement élevés. Cependant, il n’y a actuellement pas de majorité pour cela.

La chaîne de supermarchés Colruyt ne prévoit pas de baisse de prix immédiate pour le moment. « Nous constatons que les prix se sont stabilisés au cours des quatre à six dernières semaines », déclare le directeur général Jo Willemyns. Reste à savoir s’il y a aussi des baisses de prix en perspective. « Avec notre modèle de prix les plus bas, nous suivons le marché et nous n’avons pas encore détecté de baisse. »

Blocage des prix en France

Fevia est « surprise » de la communication du ministre Dermagne (PS). Unizo est également surpris. Le secteur regrette d’être « mis sous pression » et pointe le contexte différent en Belgique et en France. Un gel des prix a été annoncé en France. Il n’y a pas de majorité politique pour cela en Belgique et Fevia n’en veut pas non plus.

Selon le directeur de la communication Nicholas Courant, le gouvernement français a aidé le secteur au moment où la crise énergétique a frappé le plus durement. « Ce n’était pas le cas en Belgique. Depuis plus d’un an, nous subissons une augmentation substantielle des coûts (…) Et nous ne sommes pas encore sortis de cette crise. Certains coûts n’ont pas pu être répercutés sur le prix en raison des contrats avec les supermarchés, qui ont souvent refusé de renégocier. Les entreprises ont dû vendre à perte », dit-il.

Fevia n’accepte pas que le ministre ait déclaré avoir demandé au secteur de lancer la consultation de la chaîne, « alors que nous en sommes les initiateurs ».

Consultation de la chaîne

La concertation filière rassemble les acteurs de l’ensemble de la filière alimentaire sur la base du volontariat. « Il est impossible qu’une baisse de prix soit supportée par un seul maillon de la chaîne », précise Courant. La consultation de la chaîne aurait lieu d’ici la mi-juillet.

Quant à la menace de publier une liste des grandes entreprises qui refusent de baisser leurs prix, la fédération de la branche estime que ce n’est « pas constructif ». « Mais comment compte-t-il s’en rendre compte ? Où trouvera-t-il les données de toutes les entreprises de la chaîne alimentaire ?

Fevia souligne que le gouvernement a également un rôle à jouer dans la détente des prix pour les consommateurs, notamment par le biais des taxes. Le secteur ne pense pas qu’une augmentation de la TVA soit une bonne idée.

La hausse des coûts

L’organisation commerciale Unizo est également surprise par l’appel de Dermagne. « Nous avons raté un tel signal du ministre lorsque les prix des matières premières et de l’énergie ont énormément augmenté », déclare le PDG Danny Van Assche.

Selon Unizo, les PME ont déjà du mal à répercuter la hausse des coûts. « Dans le cadre de la consultation de la chaîne, Unizo contribuera à garantir que les baisses de prix ne se font pas principalement au détriment des PME, qui ont le moins de pouvoir de marché. Revenir au niveau des prix d’avant la crise énergétique n’est en aucun cas possible.

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