Derby à 2 faces : l’Inter qui décolle, Milan au sol. Mais Inzaghi était aussi dos au mur comme Fonseca…


Dans un match avec deux équipes opposées en tous points : Paulo risque désormais sa place, comme Simone au printemps 2023. Puis la reprise et six triomphes d’affilée

Journaliste

20 septembre 2024 (modifié à 08h43) -MILAN

Il y a eu une période pas si lointaine, le printemps 2023, où Simone Inzaghi ressemblait à Paulo Fonseca. Et pas pour le chic et la tenue sophistiquée. Le 15 avril 2023, l’Inter, battu à domicile par Monza, est cinquième, hors zone Ligue des Champions : 5 défaites en 7 matchs. Quelques semaines plus tôt, il avait pris un risque énorme à Porto, en huitièmes de finale retour de Ligue des Champions, dans une finale palpitante : arrêt sur la ligne, poteau croisé… Comme tantôt sur la tête de Fonseca, puis sur celle d’Inzaghi. , les noms volaient comme des vautours : De Zerbi, Thiago Motta… Simone était sur la grille et sifflait amèrement : “Je sais d’où viennent certaines rumeurs.” Tout le monde pensait à Marotta. Puis un changement de décor sensationnel. L’Inter d’Inzaghi, avec une série de 8 victoires consécutives, se hisse jusqu’à la 3ème place finale et, surtout, remporte la finale de la Ligue des Champions, après avoir battu Milan à deux reprises en demi-finale. Pour Simone, un glorieux épilogue de saison, des relations renforcées avec la direction et un bain d’amour du peuple pour les 7 derbies remportés, les 6 derniers consécutifs : un adorable exorciste. C’est ce que Fonseca doit faire pour transformer le mince fil qui le lie à Milan en un câble de téléphérique, il n’y a pas d’alternative : remonter au championnat en s’accrochant au derby et continuer en Ligue des Champions, pour faire un changement et retrouver sa crédibilité. Vite, car les noms de Sarri, Terzic et Tudor parlent haut.

forcer grande ouverture

Rarement des techniciens aux destins aussi différents se seront affrontés dans un derby. Liverpool et City ont creusé l’écart. Fonseca est sorti en morceaux, responsable d’un Milan sans cœur et sans identité, dominé en tout ; Inzaghi a été célébré par l’entraîneur le plus emblématique du terrain, Guardiola, après une performance autoritaire à domicile contre l’une des équipes les plus fortes du monde. Fonseca n’y a rien mis de son côté, tous les choix d’Inzaghi ont été payants, à commencer par Zielinski, pour ses débuts en tant que titulaire. Cela lui a peut-être donné un soupçon d’orgueil et, à la fin du match, il a détourné les critiques concernant le turnover à Monza. Le 0-0 à l’Etihad ne rachète pas le 1-1 au U-Power Stadium. Cela reste deux points perdus. L’équipe a subi la suppression totale du pôle créatif Bastoni, Barella, Calhanoglu. En fait, elle a atteint la 80e minute sans tirer au but, alors qu’en première mi-temps à Manchester, elle a tenté 10 fois. A Monza, l’équipe, inconsciemment. reçu le mauvais message. “S’il manque beaucoup de totems, c’est facile…”. Et ça manquait de férocité. Le turnover est un jeu de hasard, comme le blackjack. Vous pouvez faire une erreur. Inzaghi est bon, mais pas le Pape, responsable du dogme de l’infaillibilité. Pour Fonseca, tout a été plus difficile, dès le début, car il a payé la double âme du Diable : celle du fonds Elliott, l’ancien propriétaire qui a accordé le prêt à Cardinale, le nouveau propriétaire. Fonseca, comme Moncada, vient de Lille, tourne autour d’Elliott, mais répond à Ibra qui, comme il l’a expliqué à Boban, est le patron de tout le monde et l’homme de Cardinale. Ils parlent d’une première rencontre Ibra-Fonseca déjà froide, avec une approche du genre : “Qui avez-vous coaché ​​?”. Puis une délégitimation progressive : réunion de l’équipe Ibra sans l’entraîneur, la réprimande de Fonseca dès qu’il osait parler du marché des transferts, la descente à Milanello pour prôner (euphémisme) l’exclusion de Leo et Theo, enfin les rumeurs du Rencontre Ibra-Terzic . Sacchi est également arrivé dans un climat de scepticisme, mais il avait un club solide derrière lui. Berlusconi a mis 20 secondes pour expliquer : “Soit avec Arrigo, soit hors de Milan”. Fonseca a atterri à Milan et n’a pas trouvé de top manager à l’aéroport. Juste une camionnette. La gestion des mutins a été malheureuse. Aux micros, Théo au lieu de sécher la tache l’a agrandie.

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Ils ne l’ont pas aidé, mais il n’a fait que peu d’efforts. Tant du point de vue de l’empathie de groupe que tactiquement. Dans les moments les plus difficiles pour Pioli, Theo, Florenzi, Calabria, tout le monde a fait de son mieux pour le défendre et a rempli les réseaux sociaux d’affection lors de son départ, car ils ont apprécié les qualités d’entraîneur d’un Scudetto et d’une demi-finale de Ligue des Champions. et surtout celles de l’homme. Si Pioli entraîne désormais Cristiano, c’est aussi parce que Leao a donné à CR7 toute sa garantie. Fonseca se lance immédiatement dans la bataille avec son compatriote qui aurait dû être son premier allié. Qui sont ses fidèles ? Tactiquement, c’est encore pire. En trois mois de travail (une seule victoire officielle contre des derniers de Serie A) il n’a jamais donné d’équilibre et d’identité à un bon effectif. «Je garde les idées qui m’ont amené ici», a-t-il expliqué. Spalletti l’a également dit au Championnat d’Europe, puis il a compris qu’il valait mieux adapter les idées aux hommes disponibles. Inzaghi l’a fait à merveille la saison dernière, formant le milieu de terrain le plus fort d’Europe, après le départ de Brozovic. Des planètes lointaines entreront en collision dimanche à San Siro. Mais c’est un match particulier aux yeux des supporters de l’AC Milan, traumatisés par la séquence de 6 derbys perdus. Si Paulo parvient à briser cette chaîne infâme, il retrouvera de l’oxygène et un avenir. Et peut-être qu’ils lui apporteront même des pastais de nata.





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