Déplacements illimités pour 1 euro par jour : la ministre Lydia Peeters (Open Vld) opte pour des bus presque gratuits cet hiver

Le gouvernement flamand examinera un paquet d’urgence énergétique et le budget à partir de vendredi. Le paquet d’urgence en particulier est attendu depuis longtemps : comment la Flandre veut-elle mieux protéger les familles et les entreprises contre les prix de l’énergie déréglés ?

Le ministre flamand Peeters a mis une proposition frappante sur la table des négociations. Selon des sources bien informées, l’homme politique libéral propose de permettre à chaque Flamand de voyager en illimité avec les bus ou les trams De Lijn cet hiver pour 1 euro par jour.

La mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat des familles. Les trajets domicile-travail deviendraient ainsi beaucoup moins chers en bus ou en tram qu’en voiture. Les prix de l’essence et du diesel sont encore élevés à la pompe. Les spécialistes de l’énergie craignent que des prix records ne soient à nouveau atteints dans un proche avenir.

Dans le même temps, la quasi-gratuité des transports publics est une mesure qui devrait réduire les embouteillages en Flandre et qui est bonne pour le climat. Donc gagnant-gagnant, aux yeux de Peeters.

Des dizaines de millions d’euros

Les voyageurs de De Lijn pouvaient acheter un billet à 1 euro pour une journée entière de début octobre à fin avril. Un ticket journalier pour un adulte coûte désormais 7,5 euros. Toute personne ayant acheté récemment un abonnement plus cher serait remboursée de la différence de prix avec cette nouvelle formule.

Peeters lui-même ne souhaite pas faire de commentaires pour le moment. « C’est vrai que nous avons mis sur la table un certain nombre de mesures concernant les transports en commun pour renforcer le pouvoir d’achat. Le reste est du fourrage pour les négociations », a déclaré son cabinet dans une réponse écrite.

La question est de savoir s’il est abordable pour chaque Flamand de voyager avec De Lijn pour 1 euro par jour. Il semble y avoir du scepticisme à ce sujet au sein du gouvernement flamand. La réduction des prix des billets de De Lijn cet hiver coûtera au gouvernement flamand des dizaines de millions d’euros. Des montants de 46 et 55 millions d’euros circulent.

Ceci alors que le gouvernement, avec la N-VA comme premier parti en tête, ne veut pas laisser le budget virer trop au rouge. Un déficit de 450 millions d’euros est prévu aujourd’hui pour 2023.

Selon la top woman de De Lijn, Ann Schoubs, la société de transport est « disposée à prendre ses responsabilités, surtout si cela rapproche les Flamands des transports publics ». Dans le même temps, elle souligne qu’il doit y avoir « la compensation nécessaire » en retour.

Grand succès en Allemagne

Peeters obtient la moutarde pour sa demande en mariage à l’étranger. En Allemagne, vous pourrez voyager en illimité cet été pour 9 euros par mois dans les transports en commun, train compris. La mesure est venue compenser le coût de la vie élevé des Allemands.

Le tarif le moins cher s’est avéré être un Riesenerfolg, un immense succès. 52 millions de billets ont été vendus. Les trois quarts des Allemands ont trouvé le billet « une offre attrayante ». Aussi parce que de nombreux voyageurs se sont enfin affranchis de la jungle tarifaire des transports publics allemands, avec cent et une formules tarifaires.

Un calcul de l’Office statistique allemand a montré que le billet de 9 euros de juin à août contenait un CO2– réalisé des économies de 1,8 million de tonnes.

Entre-temps, l’Allemagne a dit adieu à la quasi-gratuité des transports publics. Les coûts étaient trop élevés pour continuer, a déclaré le gouvernement. Parce que les billets étaient proposés bien en dessous du prix, cela a coûté au Trésor public 2,5 milliards d’euros. Un ticket annuel à 365 euros est désormais envisagé.

En Espagne, une grande partie du transport ferroviaire est gratuite depuis le 1er septembre. Des réductions s’appliquent également à d’autres formes de transport public pour les étudiants et les navetteurs. Les mesures s’appliqueront pour l’instant jusqu’à la fin de l’année. Au total, cela coûtera 220 millions d’euros au gouvernement espagnol.

Former plus cher

Au niveau fédéral, le NMBS veut rendre les billets 10 % plus chers. Selon sa propre direction, la compagnie ferroviaire est touchée de plein fouet par la crise énergétique : 90 % des trains roulent à l’électricité. Cela fait du NMBS de loin le plus gros consommateur d’électricité du pays, à une époque où les prix sont historiquement élevés, dit-il.

Reste à savoir ce qu’en pense le ministre des tutelles Georges Gilkinet (Ecolo). Au début de ce mois, il a proposé de supprimer la TVA sur les billets de train, une mesure de 100 millions d’euros.



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