Dépenses de défense, majorité partagée au Sénat. Le gouvernement sert de médiateur mais valorise la confiance

Témoignages de médiation sur le décret ukrainien et, notamment, sur l’augmentation des dépenses militaires, sur laquelle la majorité risque de scinder au Sénat. Farouchement opposé au seuil de 2% du PIB, pour les investissements dans la défense, se trouve le Mouvement 5 étoiles, suivi de Leu. Prêt à traiter avec le gouvernement, ferme sur les engagements pris au niveau militaire mais aussi prêt à évaluer le vote de confiance pour « sauver » la disposition en effaçant tous les amendements et agendas comme celui du FdI qui l’engage à atteindre le seuil de 2 % sur les dépenses militaires. Dans ce contexte, le face à face qui se tiendra dans les prochaines heures entre le Premier ministre Mario Draghi et son prédécesseur et chef des 5S, Giuseppe Conte, en fait partie.

Majorité à la recherche d’un accord

En attendant, un accord est recherché avec une réunion, par liaison vidéo, entre le ministre des relations avec le Parlement, Federico D’Incà et les dirigeants des différents groupes au Palazzo Madama et les deux commissions des affaires étrangères et de la défense qui devraient approuver le décret, pour en discuter en classe mercredi. Sur la disposition, déjà votée à l’hémicycle le 17 mars, les divisions ne portent pas essentiellement sur le contenu mais sur l’ordre du jour proposé par les Frères d’Italie qui demande au gouvernement de rester fidèle à l’engagement pris – également par le président Draghi, oui il rappelle dans le document – sur la « nécessité d’augmenter les dépenses de défense » jusqu’à 2%.

Marge de manœuvre pour FdI

Si le parti de Giorgia Meloni demande à le mettre aux voix (très probablement), il aura le non du 5S et du LeU. « Notre positionnement est linéaire. Allons-y », insiste Conte. Et seule la fiducie verrouillerait automatiquement le décret, rendant invalide toute motion connexe. Rapport extrême pour « sauver » la mesure – passée indemne et sans confiance en Montecitorio – puisque tout le monde confirmerait la confiance. M5S inclus. Bref, l’opposition a l’opportunité de traquer et d’affaiblir la majorité, en s’appuyant sur la cohérence du gouvernement vis-à-vis des positions prises au niveau européen et sur la crédibilité internationale. A tel point que la dirigeante du FdI, Giorgia Meloni hausse les épaules lorsqu’elle rappelle que « sur les dépenses militaires c’est le gouvernement qui nous soutient », écartant les risques d’une scission « gouvernementale » comme « un problème de majorité ».

L’atterrissage à la Def

Aucune hésitation du Palazzo Chigi. L’Italie sera fidèle à l’engagement pris avec l’Otan de ramener les dépenses militaires à 2% d’ici 2024, avec une trajectoire qui devrait être réaffirmée dans le Document économique et financier (jeudi pourrait arriver sur la table du Conseil des ministres). L’atterrissage à la Def pourrait donc être la porte de sortie pour les 5 Etoiles. Sur la table – et surtout sur la pression du Parti démocrate et IV – il y aurait aussi l’option d’un agenda unitaire de la majorité (en plus de celui du FdI) qui donnerait le signe de la compacité malgré tout, et sur qui, par exemple, pourrait être une vague référence à la Def sur les dépenses militaires, précisant qu’atteindre 2% du PIB serait un objectif progressif.

Le premier ministre entend Zelensky

Pendant ce temps, Palazzo Chigi confirme sa position sur l’Ukraine, conformément à l’avertissement de « paix immédiate » lancé par le président Mattarella. Draghi, qui a entendu le président ukrainien Zelensky au téléphone, réitère son soutien aux autorités et au peuple ukrainiens, contribuant à l’action internationale pour mettre fin à la guerre. Mais aussi l’ouverture à la possibilité, soutenue par l’ambassadeur d’Ukraine à Rome, Yaroslav Melnyk, que l’Italie se porte garante en cas d’agression contre l’Ukraine, aux côtés d’autres pays.



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