Demandeurs d’asile en mer : conséquence de la politique européenne d’asile ou « non-sens en matière de droits de l’homme » ?

Le bateau branlant sur la Méditerranée tangue dangereusement. Il s’agit de l’Adriana, il y a exactement un an, avec à son bord 750 réfugiés qui veulent rejoindre l’Europe. Il y a des morts, il n’y a plus d’eau, il faut de toute urgence évacuer les passagers de ce cercueil flottant. Mais les garde-côtes grecs ne le souhaitent pas. Au lieu de cela, une tentative est en cours pour remorquer le navire vers les eaux turques. Il a chaviré lors de cette tentative. Plus de six cents personnes se noient.

Le documentaire Calme mort – Tuer en Méditerranée ? (BBC2) dépeint le sort d’Adriana avec une précision douloureuse. Ce n’était pas un incident, montre le réalisateur Ben Steele, cela fait partie du refoulements: tentatives illégales de maintenir les demandeurs d’asile hors des côtes grecques. En plus de l’histoire d’Adriana, le documentaire montre également qu’un groupe de réfugiés, dont des bébés, ont été jetés en mer dans un canot pneumatique par des hommes masqués. Un autre survivant raconte comment il a été jeté à la mer par la police, deux autres se sont noyés.

De plus en plus de demandeurs d’asile s’expriment : ce qui est important, c’est qu’ils donnent un visage à cette crise. La journaliste néerlandaise Romy van Baarsen apporte un peu de lumière au documentaire en parlant de sa méthode de recherche inventive : elle a utilisé l’application de rencontres Tinder pour contacter les hommes qui ont procédé aux refoulements.

La BBC avait annoncé à l’avance la nouvelle du documentaire, mais les témoignages et les images vidéo sont plus émouvants que le reportage. Est-ce une histoire tirée par les cheveux sur de mauvaises personnes en Grèce ? Non, dit Matina Stevis-Gridneff Le New York Times dans le documentaire : c’est la conséquence de la politique européenne visant à exclure le plus grand nombre possible de demandeurs d’asile. Et si cela dépend de la nouvelle ministre PVV de la Migration, Marjolein Faber, cette politique sera renforcée : «Frontières fermées signifie frontières fermées. Il n’y a aucune nuance à cela.» Elle ne pense pas beaucoup aux « absurdités en matière de droits de l’homme ».

Cela m’amène à l’entretien de samedi avec le leader du NSC, Pieter Omtzigt. Heure des nouvelles (OBNL 2). L’intervieweur a immédiatement commencé à interroger Omtzigt sur Faber et sa croyance dans la théorie raciste de la population. Qu’en a pensé Omtzigt ? Omtzigt éluda la question. Il n’est pas allé plus loin: « Bien sûr, ce sont des choses que je ne veux pas entendre. » Et : « Le mot repeuplement ne correspond en rien à l’accord principal. »

Oui mais que ferait-il si Faber continue de propager sa haine des migrants, et encore moins d’en faire une politique ? L’intervieweur a posé encore une dizaine de questions, mais Omtzigt n’a pas voulu répondre. Il a imaginé une you box compliquée. Selon lui, l’État de droit est menacé parce que les hommes politiques réagissent trop aux émeutes médiatiques quotidiennes. Et selon lui, cette interview en était un exemple : il venait avec enthousiasme parler de ses projets, mais il devait « répondre aux autres pendant un quart d’heure ».

Il a déjà été critiqué Heure des nouvelles en raison de la méthode de planification à la britannique. La seule méthode correcte pour interviewer des politiciens, pensez-vous. Mais en effet, l’intervieweur s’est attardé très longtemps sur Faber et ses gens. Cela ne donnera pas lieu à une conversation intéressante.

Peut-être aurait-elle dû poser une question plus large : « Comment pouvez-vous unir vos idéaux avec le soutien à ce cabinet PVV ? » Et : « Les œillères sont-elles la solution dans une relation précoce avec autant de signaux d’alarme ? Ou comme les Narsisters de Coup de tranche (NPO 3) résumerait ceci : « Delulu est-il vraiment le solulu ? Alors Omtzigt ne répondrait toujours pas, mais son dilemme serait alors plus clair. Et puis l’intervieweur aurait pu terminer par la phrase d’accroche de Martijn Krabbé Achetez sans regarder: « Maintenant, enlève ton bandeau, Pieter. »






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