Délit d’initié vs délit d’initié : quand les opérations boursières d’initiés sont-elles autorisées et quand sont-elles interdites ?


• L’obligation de faire de la publicité ad hoc crée une égalité d’information
• Les initiés peuvent également négocier sur le marché
• Suivi de l’interdiction des délits d’initiés par la BaFin

Le délit d’initié est une transaction boursière qui a été effectuée sur la base d’informations non publiques et pertinentes pour la bourse. Ce délit d’initié est interdit et sera poursuivi.

En principe, une société est tenue de publier immédiatement toutes les informations susceptibles d’affecter le cours de bourse de la société. Il s’agit de l’obligation de publicité dite ad hoc : les informations sur les sociétés susceptibles d’avoir une incidence sur le cours de bourse doivent être mises à la disposition de tous les acteurs du marché dans les plus brefs délais.

Car : « Les investisseurs ne peuvent prendre des décisions fondées et ne sont pas désavantagés par rapport aux initiés que si les sociétés cotées informent rapidement et de manière complète tous les acteurs du marché des informations privilégiées » (MAR Art.17). Conformément au règlement sur les abus de marché MAR, chaque émetteur en Allemagne est tenu de le faire. Car seule une obligation fondamentale d’information crée les mêmes conditions pour chaque acteur du marché. L’absence d’informations sur l’entreprise en question peut fausser le cours.

Contrôle de routine de toutes les transactions par la BaFin

Le régulateur des valeurs mobilières BaFin surveille l’interdiction des délits d’initiés et analyse régulièrement les activités de trading. À cette fin, toutes les données sur les transactions sur titres déclarées sont évaluées et toutes les notifications ad hoc des sociétés cotées sont vérifiées.

L’évolution des prix et des ventes est comparée aux informations sur l’action. Bien entendu, les informations sur les activités d’initiés reçues par la BaFin sont également prises en compte. S’il en résulte des indices de délit d’initié, l’autorité de surveillance des valeurs mobilières ouvrira une enquête formelle et, si nécessaire, déposera une plainte pénale auprès du parquet compétent.

BaFin applique le règlement sur les abus de marché de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) sans restrictions. Elle contient trois réglementations pertinentes en matière de délit d’initié : l’obligation susmentionnée de faire de la publicité ad hoc ; deuxièmement, la création obligatoire de listes d’initiés, c’est-à-dire la déclaration des personnes d’une société cotée qui ont des connaissances privilégiées ; et troisièmement, la déclaration des transactions exclusives, la soi-disant notification des transactions des administrateurs.

manipulation du marché

La diffusion d’informations fausses ou délibérément trompeuses sur les sociétés cotées est qualifiée de manipulation de marché car elle affecte en conséquence le cours de l’action. Par exemple, lorsque les entreprises gonflent leurs ventes ou leurs bénéfices pour faire grimper le cours de l’action.

D’autres violations de la manipulation du marché qui sont poursuivies par la BaFin sont ce que l’on appelle le scalping, c’est-à-dire les conseils boursiers apparemment rentables que le pronostiqueur n’utilise que pour vendre ses propres actions de manière rentable, ou les soi-disant transactions fictives (ventes multiples simultanées du même instrument financier ), qui peuvent être utilisées, entre autres, pour gonfler artificiellement le volume des échanges ou pour générer des paiements illégaux à un courtier.

Les limites du juridique

Les salariés d’une société, y compris les administrateurs, les membres du conseil de surveillance ou les dirigeants, peuvent échanger des actions de leur propre société sous certaines conditions. Les transactions d’initiés, également appelées opérations d’initiés ou transactions d’initiés, ne sont donc pas fondamentalement illégales, bien que ce groupe de personnes ait accès à des informations confidentielles et puisse évaluer l’évolution de l’entreprise différemment des étrangers. Cependant, tant que les obligations ad hoc de la société sont remplies et qu’aucune décision non publiée de la société n’est à la base de l’investissement de l’initié, l’achat ou la vente d’actions de sa propre société est légal. Ces transactions doivent également être rendues publiques en conséquence.

Légal ou illégal dépend toujours du moment où les titres sont négociés. Des blocs de négociation ou des périodes d’interdiction existent, par exemple, dans une période autour de la publication de chiffres trimestriels ou autour d’une introduction en bourse. Les programmes de rachat d’actions à long terme par les entreprises sont également suspendus avant l’annonce des chiffres trimestriels.

Sanctions pour délit d’initié

Selon la loi sur le commerce des valeurs mobilières, les infractions au délit d’initié peuvent entraîner une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans ou une amende.

En février 2022, le tribunal régional de Francfort a prononcé la peine de prison la plus lourde à ce jour pour délit d’initié. Au total, un prévenu a été condamné à trois ans de prison pour plusieurs délits d’initiés. Il avait négocié des actions et des dérivés de diverses sociétés, principalement avant des offres publiques d’achat, investissant environ 8,5 millions d’euros dans le processus. Le concessionnaire a obtenu les informations d’un ancien employé d’une banque d’investissement qui était directement impliqué dans les négociations de rachat. L’informateur a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.

L’égalité de l’information est l’alpha et l’oméga

Pour tout achat d’actions, les informations sous-jacentes à l’investissement sont essentielles. Si ceux-ci sont accessibles au public, les initiés peuvent également négocier des actions de leur propre entreprise. A l’inverse, les investisseurs privés peuvent également être poursuivis s’ils utilisent des informations internes non publiées sur une entreprise.

Bureau éditorial finanzen.net

Sources des images : metamorworks / Shutterstock.com, agence d’images Zoonar GmbH / Shutterstock.com



ttn-fr-28