Dans un communiqué, les RSF (Rapid Support Forces) ont indiqué samedi que le groupe paramilitaire a pris le contrôle du « palais présidentiel », de « l’aéroport de Khartoum » et de plusieurs autres « bases dans différentes provinces ». L’armée régulière, quant à elle, soutient que les messages de RSF sont des « mensonges ».
L’armée de l’air soudanaise affirme avoir frappé plusieurs bases paramilitaires à Khartoum. L’armée a déclaré : « L’armée de l’air soudanaise a détruit les bases de Tiba et de Soba des milices RSF. L’armée affirme également qu’elle traque les combattants de la RSF et exhorte les civils à rester chez eux.
Plusieurs quartiers de Khartoum se sont réveillés samedi au bruit quasi continu des coups de feu et des explosions. Ils ont été entendus aussi bien au nord de la ville, où se trouvent le palais présidentiel et l’aéroport, qu’au sud, où se trouve le siège de RSF. L’armée et les paramilitaires s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.
#Soudan 🇸🇩 : habitants de #Khartoum Je me suis réveillé ce matin au son de coups de feu et de panaches de fumée s’élevant dans les airs alors que des affrontements semblent avoir éclaté dans la capitale.
Ces affrontements armés font suite à des semaines de tensions croissantes entre les factions militaires des SAF et des RSF. pic.twitter.com/QXQXRsGnzi
— Thomas van Linge (@ThomasVLinge) 15 avril 2023
Les combats sont le résultat de tensions croissantes entre Daglo et le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan. Les deux généraux étaient encore côte à côte lors du coup d’État militaire d’octobre 2021, mais Daglo a progressivement pris ses distances avec Burhane. Leur rivalité a provoqué une profonde crise politique et fait obstacle à la transition vers un nouveau gouvernement civil.
L’intégration des RSF, une milice notoire d’anciens soldats du Darfour, dans l’armée régulière a été l’une des plus grandes pierres d’achoppement. Les paramilitaires ont appelé samedi la population à se rallier à eux et à protéger « les acquis de la révolution », une référence au soulèvement populaire contre le dictateur Omar el-Béchir en 2019.
Cessez-le-feu
L’envoyé spécial des Nations Unies au Soudan, l’Allemand Volker Perthes, a appelé l’armée et les paramilitaires à mettre fin « immédiatement » à leurs combats dans la capitale Khartoum et ailleurs dans le pays. Trois victimes civiles sont déjà survenues dans les combats de samedi, dont deux ont été tuées à Khartoum, selon les premiers rapports des médecins.
« Perthes a contacté les deux parties pour leur demander de cesser immédiatement les hostilités pour la sécurité du peuple soudanais et d’épargner au pays de nouvelles violences », a déclaré la mission de l’ONU au Soudan dans un communiqué.
Vols annulés
Une compagnie aérienne égyptienne et saoudienne ont temporairement annulé leurs vols vers le Soudan. Compte tenu de la « situation instable en matière de sécurité au Soudan », EgyptAir a suspendu ses liaisons avec la capitale soudanaise Khartoum pendant 72 heures à partir de samedi, a annoncé la compagnie aérienne nationale. Après qu’un de ses avions, avec passagers et équipage à bord, a été endommagé par des tirs samedi matin, Saudia a également suspendu toutes les liaisons avec le Soudan.
« Les vols à destination et en provenance du Soudan ont été suspendus pour assurer la sécurité des passagers et de l’équipage », a déclaré Saudia, anciennement Saudi Arabian Airlines. Aucune victime n’a été signalée.