Déjà 148 morts dans une sanglante guerre des gangs en Haïti : des personnes brûlées vives, des femmes violées


Une violente guerre des gangs près de la capitale haïtienne Port-au-Prince a déjà fait 148 morts au cours des deux dernières semaines. Des femmes ont été violées et des personnes ont été brûlées vives, a rapporté l’organisation locale de défense des droits humains Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Les combats entre les gangs rivaux Chen Mechan et 400 Mawozo ont déjà fait 148 morts, selon le RNDDH. Certains ont été massacrés à coups de machette ou sont morts lorsque leur maison a été incendiée. Dans un rapport, l’organisation l’a qualifié de « bain de sang d’une brutalité incroyable » et a déploré l’incapacité du gouvernement à maîtriser la situation. « Au plus haut niveau de l’État, il n’y a pas eu de réponse », lit-on.

Le gang Chen Mechan a tué sept de ses propres membres qui voulaient mettre fin aux combats avec 400 Mawozo, selon le rapport. Parmi les victimes figuraient également des civils accusés de collaborer avec des rivaux ou des personnes qui s’étaient prononcées contre les abus du gang, note le groupe de défense des droits de l’homme.

Des gangs ont tué 47 personnes dans les quartiers Corridor Djo et Santo 2 de Port-au-Prince. Dix-sept cadavres ont été brûlés et trente ont été enterrés dans des fosses communes, selon le rapport. De plus, des personnes dans la rue ont été brûlées avec des pneus de voiture, selon le RNDDH.

Citoyens en fuite

Des milliers de personnes ont fui les violences ces dernières semaines, selon le gouvernement haïtien et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Jeudi dernier, le bureau de l’ONU a signalé qu’au moins 23 maisons avaient déjà brûlé et que 48 écoles, cinq centres médicaux et huit marchés avaient dû fermer pour des raisons de sécurité. Le compteur du nombre de citoyens ayant fui leur domicile s’élevait à 9 000.

Hébergement et soins de santé pour les personnes qui ont dû fuir leur domicile en raison de la violence des gangs. © ANP / EPA

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moise l’année dernière, les gangs en Haïti sont devenus de plus en plus puissants. En attendant, ils gouvernent en fait de grandes parties du pays.

Joly ‘Yonyon’ Germine, patron des 400 Mawozo, a été mis en examen mardi aux Etats-Unis pour son implication dans l’enlèvement d’un groupe de missionnaires américains en 2021.

La violence des gangs est l’un des plus gros problèmes auxquels est confronté le pays des Caraïbes. À la suite des nombreux enlèvements et fusillades, de plus en plus de personnes tentent de quitter le pays dans des bateaux branlants, dans l’espoir d’atteindre les États-Unis.

Cette femme et son fils ne pourront pas rentrer chez eux pour le moment.  C'est trop dangereux autour d'eux.

Cette femme et son fils ne pourront pas rentrer chez eux pour le moment. C’est trop dangereux autour d’eux. © ANP / EPA


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