Def, CGIL : mesures incohérentes, intervenant sur les surbénéfices et actifs supérieurs à un million d’euros


« Nous avons besoin d’une réponse plus robuste, systémique et surtout durable », prévient Confindustria, lors d’une audition sur la Def avec le président Carlo Bonomi, dans un passage où il s’attarde notamment sur l’impact des sanzoni pour le conflit en Ukraine et les mesures de soutien aux entreprises. Et le chef des industriels de souligner : « Une éventuelle solution rapprochée du conflit aurait pour effet d’atténuer les impacts mais pas de les éliminer. Et c’est pourquoi nous continuons à considérer que l’approche à très court terme suivie par le gouvernement est insuffisante ». La journée d’auditions s’était ouverte avec les syndicats CGIL, CISL et UIL.

Bonomi : « Oui, tant que trois, non aux augmentations du coût du travail »

Pour Bonomi « le danger d’alimenter davantage la spirale inflationniste avec une politique des revenus incorrecte doit être évité ». Le chef des industriels prévient : « Il n’est pas possible de demander aux entreprises, qui sont déjà à l’arrêt en raison des augmentations du coût des intrants, aussi une augmentation du coût du travail » qui, au contraire, devrait être coupé. Sur le front de la hausse des prix, « une réponse systémique, un pacte à trois avec le gouvernement et les syndicats » serait nécessaire, mais « si on essaie de discuter des revenus sans se demander comment générer les ressources pour les payer, ce sera une perte de temps ».

Confindustria, ne saisit pas les difficultés extraordinaires

Le tableau macroéconomique de la Def « apparaît optimiste et ne semble pas saisir les difficultés extraordinaires de la situation actuelle » prévient Bonomi. Il le souligne en rappelant les prévisions du centre d’études de via dell’Astronomia qui « sur la base d’hypothèses qui ne doivent pas être considérées comme pessimistes » voient la hausse du PIB en 2022 s’arrêter à + 1,9% « mais, attention : le variation positive elle est entièrement due à celle déjà acquise fin 2021 (+2,3%) grâce à l’excellent rebond de l’an dernier ». Le leader industriel met également en avant l’enquête Confindustria sur un échantillon d’entreprises associées dont « il ressort que plus de 16% des entreprises ont déjà réduit leur production. Et plus d’un tiers indiquent qu’ils ne peuvent continuer que pendant 3 mois sans suspensions substantielles. Donc dans deux mois et demi, presque 1 entreprise sur 2 aura réduit sa production ».

Bonomi : une réponse plus robuste et durable est nécessaire

Il est « crucial » pour les industriels – souligne Confindustria « que l’unité constatée au niveau européen dans l’identification des sanctions corresponde à la même unité face aux impacts de la guerre et des sanctions. Les entreprises sont aux côtés du gouvernement et de l’Europe, mais nous devons préparer les outils appropriés pour que notre tissu productif ne soit pas détruit en tout ou en partie » « En revanche, si l’Europe ne fait preuve de cohésion que sur les sanctions, il faudra nécessaire – poursuit le dirigeant de Confindustria – d’agir au niveau national. Et il faudra le faire rapidement et avec des interventions extraordinaires, adaptées à cette nouvelle urgence. L’Allemagne alloue 100 milliards d’euros pour soutenir les entreprises par le biais de lignes de crédit d’urgence, d’interventions en fonds propres et de subventions pour compenser les augmentations de coûts. Nous avec la Def allouons 5 milliards ».

CGIL, des mesures incohérentes avec la situation du pays

« La grande inquiétude pour ce qui se passe et surtout pour le tableau d’incertitude et d’aggravation progressive qui se profile pour notre pays par rapport à un double impact : la pandémie et la guerre » a déclaré la secrétaire générale adjointe de la CGIL Gianna Fracassi. « Ce double impact risque d’avoir un impact lourd sur les travailleurs, les retraités, et en général sur les couches les plus faibles de la population. » «Le tableau que dresse la Def nous semble d’une part très optimiste quant aux perspectives, à partir du même bilan de l’inflation, qui risque d’être beaucoup plus élevée. En revanche, nous soulignons que les mesures évoquées dans la Def, certaines mesures qui seront anticipées avec le « décret d’avril », ne semblent pas cohérentes avec la situation que traverse notre pays ».



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