Dedecker a été partagé pendant des semaines, jusqu’à ce qu’il revienne de ses vacances à Rhodes et voit un sondage.


De Theo Francken à Zuhal Demir en passant par Bart De Wever : presque tous les dirigeants de la N-VA sont venus prendre un café à Middelkerke ces dernières semaines pour convaincre Jean-Marie Dedecker. Finalement, il change de cap. Pourquoi ce mariage de convenance a-t-il eu lieu ?

Stavros Kelepouris

« Lijst Dedecker est pour un retour », titre le titre Le matin début juillet. Depuis des mois, la rumeur court que Jean-Marie Dedecker (71 ans) travaillerait à un redémarrage national de son parti. Et son entourage semble avoir pris la décision. Tout est mis en œuvre pour prendre une dernière fois d’assaut le Parlement en tant que LDD lors des élections de juin 2024.

C’est une pilule amère pour la N-VA. En 2019, ils ont gardé Dedecker près de leur poitrine avec une place de promoteur de liste indépendant en Flandre occidentale. Sans Dedecker, le parti n’a aucun électorat évident dans la province. Tout l’été, les décorations de fête ont détruit l’herbe verte autour de la maison de Dedecker. Theo Francken, Sander Loones, Zuhal Demir, Bart De Wever : ils viennent tous prendre un café pour le convaincre de ne pas y aller en solo.

Chance d’échec

L’entourage de Dedecker a flairé les opportunités. Peter Reekmans, bourgmestre de Glabbeek et fidèle partisan de Dedecker, travaille dur pour recruter du personnel avec son fils Dimitri Dedecker. D’ici la fin de l’été, ils disposeront de listes électorales complètes dans au moins trois provinces.

Le plus grand sceptique reste Dedecker lui-même. Il exprime d’ailleurs ouvertement ces doutes à son entourage. Un éventuel coup d’État électoral sous la bannière LDD flatte son ego. Mais les chances d’une chute sont considérables, et ce même ego n’a aucun intérêt à être humilié en tant que nation. mettre fin à la carrière. L’opposition de l’épouse de Dedecker joue également un rôle important. Elle n’aime pas perdre à nouveau son mari pendant des mois pendant qu’il fuit le pays. Dedecker l’attend également avec impatience. Dans les interviews, il ne cesse de parler de son « âge de la prostate » ou de son besoin de faire des siestes l’après-midi et d’aller aux toilettes la nuit.

Les projets deviennent de jour en jour plus concrets. Mais Dedecker continue de boiter sur deux jambes. Le lancement prévu vers le 1er septembre est reporté et Dedecker part d’abord en vacances à Rhodes pour tout comprendre. Une mauvaise surprise l’attend à son retour. Le site de droite Doorbraak a publié le 20 septembre un sondage sur les intentions de vote en Flandre occidentale. D’un point de vue purement statistique, le sondage est extrêmement fragile, mais il n’en est pas moins fort : LDD atteindrait à peine 2,8 pour cent en Flandre occidentale, où la marque est la plus forte. Bien en dessous du seuil électoral.

Le résultat confirme tous les doutes sur le « hurleur de Middelkerke » : s’il n’atteint même pas le seuil électoral en Flandre occidentale, qu’en sera-t-il, par exemple, dans le Limbourg ? Le fait que ses votes dans le sondage semblent provenir directement du VB n’aide pas non plus. Dedecker n’a aucun intérêt à lutter contre cette machine de campagne.

Indépendant

La N-VA se rend compte que son offre est devenue beaucoup plus attractive et se dirige à nouveau vers la côte avec – selon Dedecker – une offre que vous ne pouvez pas refuser. Ils lui offrent une place en tête de liste de Flandre occidentale, comme chef du parti à la Chambre. Mardi dernier, Dedecker a finalement mordu à l’hameçon. Son fils Dimitri n’a rien à voir avec les nationalistes flamands et ne passe pas à la N-VA. Reekmans dit qu’il vit sa plus grande déception politique.

C’est ainsi que Dedecker se retrouve à nouveau dans les bras de la N-VA. Le même Dedecker qui disait en 2017 que ce scénario était impossible. Le même Dedecker qui confie depuis des années aux journalistes que les députés sont devenus un métier inutile. De Dedecker a également déclaré récemment dans ce journal qu’il était déçu par le parti et a déclaré à propos de son retour sur une liste N-VA : « Je me demande à quoi cela sert. »

Dedecker redoute la campagne.ID de l’image/Christophe De Muynck

Remarquable : Dedecker reste indépendant. En tête de liste parlementaire N-VA se trouve quelqu’un qui ne veut pas appartenir au parti. Le président de la N-VA, De Wever, n’en tient pas compte. « Ce qui me motive, c’est la liste la plus forte possible, pour obtenir le plus de voix possible. » Le but : éviter à tout prix Vivaldi II. « De Croo prépare déjà un autre Vivaldi. Cela n’arrive pas. Il faut que ça s’arrête. »

Ralentir VB

Lors d’une conférence de presse, De Wever évoque une stratégie familière du parti : en 2024, ce sera la N-VA contre les autres. Un vote pour un autre parti revient soit à Vivaldi, soit au VB. Et chaque vote en faveur du VB « servira de prétexte pour former Vivaldi », estime De Wever.

En gardant Dedecker en interne, De Wever espère retenir les électeurs potentiels du VB. L’analyse du président de la N-VA est en effet que les tendances nationales (le boom du VB) ont un impact plus important en Flandre occidentale. « Ce que l’on entend aujourd’hui en Flandre occidentale, on l’entendait à Anvers dans les années 1990. Ils se sentent laissés pour compte par l’élite.

La N-VA n’a plus le vent en poupe. Le parti avait autrefois obtenu un peu moins de 40 pour cent des sondages, mais dans les sondages internes, la N-VA flirte régulièrement avec les 20 pour cent, à un moment où le Vlaams Belang connaît un renouveau historique. Dans cette situation, De Wever fait un choix. Dedecker est une marque qui attire des votes et donc des sièges au Parlement. De Wever : « J’ai appris de Di Rupo : politique, c’est de l’arithmétique. Compter les sièges. Si le leader de Flandre occidentale et député Sander Loones doit donc passer sur la liste flamande, qu’il en soit ainsi.



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