L’objectif est de renforcer davantage les règles actuellement en vigueur en matière d’immigration – en particulier sur la protection spéciale qui agit sur les demandeurs d’asile et sur le rapatriement des immigrants illégaux – afin qu’elles soient un véritable moyen de dissuasion contre l’arrivée de migrants en Italie. Le gouvernement y travaille après avoir annoncé qu’il présentera ses propres amendements au décret adopté après le naufrage du Cutro et qu’il sera examiné par le Sénat.
Modifications partagées
Bref, pas de retour en arrière. Au lieu de cela, l’exécutif viserait à renforcer le resserrement annoncé par le Premier ministre Meloni après la tragédie calabraise dans laquelle 93 personnes sont mortes, partagée par la Ligue et ouvertement revendiquée par le ministre Matteo Piantedosi. Et il choisit de le faire par le biais d’amendements portant la signature du gouvernement – tous, pas seulement une partie – peut-être aussi pour donner un signal d’unité de la majorité au-delà des frontières nationales.
Corrections chirurgicales
Ainsi, mardi à 18 heures, la Commission des affaires constitutionnelles du Sénat se réunira à nouveau. Outre les avis de l’exécutif, qui font encore défaut, l’accent sera entièrement mis sur les amendements gouvernementaux annoncés par le sous-secrétaire à l’Intérieur, Nicola Molteni. La Ligue du Nord les a justifiés comme suit : « Nous les présenterons pour répondre aux autres problèmes qui se sont posés après la publication du décret, en tenant compte de l’importance particulière du flux migratoire en cours ». Selon des sources proches de ceux qui suivent le rapport du dossier migrant, il y aura peu de corrections au décret, quasi chirurgicales, mais capables de renforcer la ligne « stop départs » et la lutte contre les passeurs. Raison de plus avec la multiplication des petits bateaux sur les côtes italiennes ces derniers jours, et qui ne va pas s’arrêter dans les mois à venir.
Opposition sur les barricades
Les oppositions, alignées au Sénat avec une centaine d’amendements et protagonistes d’une protestation, il y a quelques jours, contre une reformulation du gouvernement introduite pour garantir le rapatriement des migrants arrivés illégalement, en échange de parts plus importantes du décret sur les flux avec les pays intéressés .
Déposer les amendements de la Ligue
L’essentiel des modifications de la marque Lega ne sera pas touché mais sera classé d’un point de vue technico-formel et mis en ordre. Par exemple, les limitations pour obtenir une protection spéciale resteront mais probablement, dans certains cas, elles seront plus strictes qu’aujourd’hui. En revanche, la proposition de la Ligue de créer une structure de mission, appelée sa propre ‘Structure’ et active au sein du ministère de l’Intérieur « avec des tâches consultatives et d’orientation » pour l’intégration des migrants, pourrait échouer. Le risque – raisonnons-nous dans les cercles majoritaires – est qu’il soit redondant par rapport à ce qui existe et fonctionne déjà. De même qu’il ne sera peut-être pas nécessaire d’aménager l’allongement des durées de détention au sein des CPR (Centres de Rétention de Rapatriement). La Ligue le demande, passant des 90 jours actuels qui peuvent être prolongés de 30 autres, à 180 jours qui peuvent être prolongés de 30.