Décide un but de Giroud: Milan arrête Napoli et revient au commandement


Si c’était une soirée de championnat, on le verra dans dix jours. La route est encore longue. Avec encore de nombreuses courbes à franchir. Surtout dans un tournoi un peu fou comme celui-ci, où il arrive que Milan, battant Naples avec un but de Giroud, parvienne à remonter en haut du tableau après avoir perdu de précieux points avec des équipes modestes comme Salernitana et Udinese. Pourtant, énième bizarrerie de ce championnat, l’AC Milan réussit l’exploit à Naples, face à l’adversaire considéré comme l’un des plus brillants de 2022. Où est l’erreur ? Bravo le Diable ou décevant, précisément dans le défi le plus important, l’équipe de Spalletti ?

On dit que celui qui gagne a (presque) toujours raison. Et en fait, l’AC Milan a mieux joué dans l’ensemble. Notamment dans l’entrejeu où Bennacer, Tonali et Kessie, écrasant leurs collègues napolitains, ont empêché le Napoli de faire ce que le Napoli sait faire de mieux : c’est-à-dire construire des actions en chœur pour envoyer le pauvre Osimhen au filet, obligé de se débattre pour se rendre à la porte de Maignan. Fatigue gaspillée presque toujours sur la garde sévère de Tomori et Kalulu.

Et ainsi, après un bon départ, l’équipe de Spalletti, bien qu’ayant été longuement catéchisée par son chef (« Nous sommes ceux qui peuvent décider de devenir immortels ou d’être oubliés ») s’est progressivement dégonflée. Comme si un enfant, pour une blague de carnaval, l’avait soufflé avec une épingle. Tout cela pourtant en seconde période où, après seulement quatre minutes, le Méphistophélique Giroud (déjà décisif dans le derby avec l’Inter) a astucieusement réussi à détourner une conclusion maladroite de Calabre, sûrement destinée à finir hors des filets. Ici : ici même, là où il fallait réagir pour « devenir immortels », les Napolitains se sont effondrés.

Merci à Milan, plus compact et pénétrant. Surtout dans le couloir gauche où Hernandez et Leao ont anéanti Politano et Di Lorenzo. Tout en essayant de réagir, Napoli n’est jamais arrivé. Beaucoup de ballons sales et trop de ballons longs sur lesquels la défense milanaise a bien veillé. L’omniprésent Osimhen a réclamé un penalty pour une intervention très proche de Tomori, mais les Rossoneri ont raté un doublé très facile en finale.

Quoi dire? Qu’il y en a zéro un. Et que Milan, comme il le fait souvent dans les centres avec les autres grands joueurs (21 points en 10 centres), a été plus carré, plus maître du défi. Pioli a mieux joué ses cartes, et sa démarche, moins chargée de coups de trompettes homériques et de fanfare de Spalletti, a sans doute payé. Cela lui a certainement permis de battre Spalletti lui-même pour la première fois dans un défi direct. Et puis faire le contre-dépassement contre l’Inter, qui samedi avait maramaldizzato sur les restes de Salernitana. « Le favori reste l’Inter », commente malicieusement Pioli, bien conscient qu’avec ce classement court, dans un tournoi aussi asymétrique, tout peut encore arriver. Même que la Juventus, désormais quatrième à sept points du sommet, parvient à raccrocher le train des fugitifs (Milan 59, Inter 58, Naples 57). Disons-le de cette façon : que parmi les trois querelles, il pourrait encore être le quatrième à profiter.



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