Débats électoraux d’un nouveau style : moins de phrases simples, plus de contenu


Rob Jetten (D66) et Esther Ouwehand (Parti pour les Animaux) suivront avec beaucoup d’impatience la mise à jour de Peilingwijzer mercredi. Les sondages d’opinion sont toujours importants pour les partis politiques en pleine campagne électorale, mais ce « moment de mesure » est encore plus décisif. RTL déterminera mercredi, sur la base de la dernière moyenne des sondages I&O et Ipsos, quels six chefs de parti pourront participer au débat télévisé du dimanche 12 novembre. Le top 5 est clair, la sixième place ne l’est pas : le D66 et le PvdD oscillent actuellement autour de 7 sièges dans les sondages. Le D66 peut tirer un espoir du dernier sondage Ipsos de mardi : le parti a gagné un siège.

Dans les dernières semaines précédant les élections, des centaines de milliers d’électeurs indécis regardent la télévision pour déterminer leur vote. Une performance remarquablement bonne dans un débat télévisé peut garantir que les électeurs choisissent un parti le 22 novembre ; un faux pas pourrait l’en empêcher. Et pour les chefs de parti qui ne sont pas sur la grande scène télévisée, l’invisibilité menace dans les dernières semaines de la campagne.

Les débats de cette campagne électorale ont un caractère différent de ceux des campagnes précédentes. Les partis politiques et les créateurs de programmes réclament depuis un certain temps déjà plus de contenu. Dans sa conférence au Binnenhof le mois dernier, le chef du parti Pieter Omtzigt du Nouveau Contrat Social a appelé à plus de profondeur dans les débats télévisés et à moins de répliques. Il a indiqué qu’il préférerait parler à un maximum de deux ou trois parties en même temps. NSC a pris les choses en main et a organisé lundi un débat en tête-à-tête entre Omtzigt et Frans Timmermans en collaboration avec GroenLinks-PvdA.

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Cette réunion dans un petit théâtre d’Arnhem était en effet un spectacle différent des débats télévisés habituels de ces dernières années. Les deux chefs de parti ont pris beaucoup de temps – une heure et 45 minutes – pour discuter de quatre sujets. Omtzigt et Timmermans ont ainsi pu présenter leur vision sur des thèmes importants tels que le climat et la culture administrative. Dans leur réponse, les deux hommes sont restés remarquablement plus doux et plus respectueux l’un envers l’autre que de nombreux hommes politiques lors d’un débat parlementaire moyen. « Je n’ai aucune critique à l’égard de M. Omtzigt », a par exemple déclaré Timmermans en réponse à son programme de réforme de l’administration publique, « mais seulement un ajout ».

Le débat en duo a eu beaucoup moins exposition puis un débat télévisé aux heures de grande écoute – il a désormais été regardé en ligne par plus de 86 000 personnes, il y avait 450 personnes dans l’audience – mais les équipes de campagne des deux partis étaient satisfaites. C’était exactement le genre de débat que GroenLinks-PvdA et NSC avaient en tête, a déclaré un porte-parole du NSC. « Il y a beaucoup de place pour approfondir, pour vraiment comprendre comment les chefs de parti pensent les thèmes. »

Appel à contenu

Selon Fons Lambie, directeur politique de RTL News, l’appel à plus de contenu est dans l’air du temps et les débats de RTL auront donc également un format différent. Le nombre de chefs de parti sur scène est limité : dimanche prochain, lors du premier débat de RTL, ils seront trois (Yesilgöz, Omtzigt et Timmermans) et six le dimanche 12 novembre. RTL veut donner aux chefs des partis des « trois grands » l’espace nécessaire pour débattre entre eux, explique Lambie. « Il y a une nouvelle ère avec de nouveaux dirigeants qui seront mis à l’épreuve dans l’arène des débats. Il doit y avoir de la place pour cela, nous allons le créer.

Les rédacteurs des débats télévisés ajustent également leurs formules. Cela signifie que les chefs de parti n’ont plus besoin d’appuyer sur un bouton vert ou rouge dans la plupart des débats ou de débattre de déclarations astucieusement formulées. Ces déclarations ont laissé place à des thèmes majeurs, afin que les dirigeants des partis puissent en approfondir le contenu. Le temps de parole des chefs de parti devrait être plus long que lors des débats télévisés précédents, où les chefs de parti disposaient en moyenne de cinq minutes pour parer les attaques et faire valoir leurs arguments.

Le fait que le CDA ne soit pratiquement pas autorisé à participer à quoi que ce soit cette année demande un certain temps d’adaptation au parti.

RTL mettra en avant quatre thèmes majeurs ce dimanche : la sécurité sociale, le climat, la migration et le leadership. Le thème du leadership soulèvera un certain nombre de questions passionnantes, telles que les ambitions entourant le poste de Premier ministre et les éventuelles coalitions privilégiées. Comme élément supplémentaire, les chefs de parti peuvent également se lancer un défi dans un court débat en tête-à-tête sur un sujet de leur choix.

Selon la rédaction de la télévision, les formules adaptées n’ont pas été choisies pour plaire à Omtzigt, mais s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne plus substantielle. Lors du premier débat télévisé du College Tour, quatre chefs de parti ont répondu aux questions des étudiants présents dans le public. Cela a donné au débat une mairie-like, et les attaques mutuelles féroces n’ont pratiquement pas eu lieu.

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Caroline van der Plas (BBB), Dilan Yesilgöz (VVD), Frans Timmermans (GroenLinks-PvdA) et Pieter Omtzigt (NSC) s'adressant aux étudiants après le débat électoral du College Tour dimanche soir.  Photo Freek van den Bergh/ANP

La nouveauté de cette campagne est le « Débat des Pays-Bas », le tout premier débat de SBS6, le 16 novembre. Ce débat se concentre sur les Néerlandais qui ont une expérience personnelle des quatre thèmes importants : la santé, le logement, la migration et joindre les deux bouts. Comme Mark Rutte en a déjà parlé avec Kristie Rongen, parent de Benefits, ces Néerlandais soumettent des histoires aux chefs du parti, qui en discutent entre eux et avec les Néerlandais en studio. Cela peut donner lieu à une télévision passionnante : Rongen a visiblement secoué Rutte, connue pour être une excellente débattrice, avec ses questions pointues et son histoire personnelle.

Sur RTL, seuls les sondages comptent pour savoir qui est autorisé à participer aux débats, ce qui est défavorable à des partis comme le D66 et le CDA, actuellement deuxième et cinquième faction à la Chambre des représentants. À la NOS, ces partis ont plus de chances de participer aux débats : en raison de sa mission publique de diffuseur, la NOS souhaite inclure tous les partis autant que possible, déclare Dominique van der Heyde, directrice politique.

Le NOS sert donc une entrée et un plat principal lors du débat final, qui a lieu la veille des élections. Le débat des « petits » en début de soirée ; le top 9 sera à l’honneur plus tard dans la soirée. Pour effectuer la répartition, le NOS utilise une méthode fixe : une somme du nombre de sièges actuel et du nombre de sièges sondés par le Peilingwijzer.

Wilders toujours hors-jeu

Un certain nombre de partis doivent se contenter de quelques invitations, dont BBB. Dans les sondages, ce parti était encore en tête en avril avec pas moins de trente sièges, mais BBB est désormais tombé en cinquième position et il ne reste plus que douze sièges sur trente, selon le dernier sondage Ipsos. Le parti a perdu une grande partie de ses électeurs potentiels au profit du nouveau parti de Pieter Omtzigt. En raison de la baisse des sondages, la leader du BBB, Caroline van der Plas, a raté le but à plusieurs reprises : elle n’est pas autorisée à participer au premier débat de RTL ni au Débat des Pays-Bas de SBS.

Le leader du PVV, Geert Wilders, n’aura également l’occasion de démontrer ses talents de débatteur que la semaine précédant les élections. Wilders a été exclu du débat sur le College Tour car, contrairement aux autres participants, il n’avait jamais été invité au programme auparavant. Wilders a répondu avec irritation à X. Il a qualifié le présentateur Twan Huys de « haineux du PVV » parce qu’il n’était pas invité. Dimanche prochain, il ne participera pas au débat de RTL, car Wilders ne fait pas partie des « trois grands » dans les sondages. En tant que leader du quatrième parti dans les sondages, on peut le voir la semaine précédant les élections lors du deuxième débat de RTL, du débat des Pays-Bas, du débat électoral d’EenVandaag et du débat final du NOS.

Le fait que le CDA ne soit pratiquement pas autorisé à participer à quoi que ce soit cette année demande un certain temps d’adaptation au parti. Au cours des dernières décennies, les dirigeants du parti CDA ont toujours été assurés d’une place dans tous les grands débats télévisés. Maintenant que le CDA est à un niveau historiquement bas dans les sondages, le parti est obligé de débattre avec les petits partis. Par exemple, Henri Bontenbal peut s’entretenir avec la dirigeante de l’UC Mirjam Bikker et Lilian Marijnissen (SP) dans une émission régulière d’EenVandaag. C’est particulièrement ennuyeux pour le nouveau chef du parti, car il dépend de la télévision pour la notoriété de sa marque.



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