De Riva à Allegri, il y a ceux qui disent non : les grands rejets du marché

Des exemples du passé et plus l’enseignent: toutes les offres ne seraient pas indispensables

Albert Cerruti

Celui qui vient de débuter entrera dans l’histoire du marché des transferts comme l’été des « offres incontournables ». Sans blâmer personne pour la série « Que feriez-vous à ma place ? », Sandro Tonali, qui officialisait hier encore son déménagement à Newcastle, est certainement le symbole très italien de la mode inaugurée par la Premier League, promptement copiée par les Arabes monde. De Cristiano Ronaldo à Karim Benzema, il y a de la place et de la proposition pour tout le monde, avec un avenir garanti à hauteur de millions pour les enfants et petits-enfants, même pour une recrue de notre ligue comme Marcelo Brozovic, qui n’a même jamais rêvé de remporter le ballon d’or. La chemise, même si elle peut être embrassée, n’est qu’un vêtement temporaire pour aller sur le terrain et plus vous la changez, mieux c’est, car de cette façon, le prix annuel augmente.

DANS L’HISTOIRE

A juste proportion, il en a toujours été ainsi même aux temps reculés du « bond » où les joueurs vendus par leurs clubs respectifs gagnaient souvent bien plus ailleurs. Ainsi, celui qui a eu le courage de refuser le transfert est entré dans l’histoire comme le légendaire Gigi Riva, qui est devenu une icône non seulement de Cagliari mais de toute la Sardaigne, heureux de venir de fêter son soixantième anniversaire en tant que sarde sur l’île où son deux fils et cinq petites-filles sont nés. Bien sûr, il n’y a aucune comparaison avec le symbole de toute une région ou avec le légendaire capitaine de Milan, Franco Baresi, qui a accepté de disputer deux championnats de Serie B en dribblant devant la Juventus et la Sampdoria. Pour entrer dans notre siècle, aucune comparaison même avec le choix analogue de Gianluigi Buffon et Alessandro Del Piero, qui ont préféré rester fidèles aux couleurs noir et blanc après la relégation de 2006. Grâce aussi à la croissance exponentielle du pouvoir des procureurs, aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de dire non aux offres « incontournables » et c’est pourquoi ceux qui vont à contre-courant méritent une double salve d’applaudissements. Rester à la Juventus, plus que la phrase d’Adrien Rabiot qui parlait d’un « choix du cœur » mais après avoir cherché en vain un meilleur contrat avec Manchester United, il faut souligner la décision de Max Allegri, qui aurait pu mériter le triple offert par les cheikhs. Qui sait combien à sa place auraient dit au revoir à l’entreprise, au lieu de rester et de se battre à nouveau dans notre ligue pour tenter de relancer la Juventus, avec tous les risques encourus.

AUSSI ROMELU

Si Allegri mène les fidèles, Romelu Lukaku est l’avant-centre partant de sa petite équipe qui dans ce cas n’a pas peur de partir du banc, comme cela lui est arrivé pour d’autres raisons en finale à Istanbul. Pour l’avant-centre belge, Milan et l’Inter ne craignent pas les comparaisons avec Londres et l’Arabie saoudite, au prix d’attendre encore quelques jours avant d’avoir la certitude de repartir sur les A d’Appiano et non d’Arabie. Un choix similaire à celui de Luka Modric, Croate comme Brozovic, qui préférait pourtant encore le A d’Ancelotti à celui d’Al Hilal qui lui offrait 200 millions en trois ans. Parce que l’argent c’est important, mais ce n’est pas tout dans la vie.





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