De Polesine à Casamicciola : quand la nature sème la mort et la destruction


La tragédie de Casamicciola, avec le énième glissement de terrain qui a semé la mort et la destruction, n’est que le dernier d’une longue série d’événements qui ont causé des centaines de morts en Italie au cours des 70 dernières années. Tremblements de terre, inondations, bombes à eau, phénomènes hydrogéologiques qui à maintes reprises ont mis à genoux des villes entières et des portions de territoire. Des phénomènes qui se répètent aujourd’hui des mois plus tard, provoqués par le changement climatique mais aussi par les agressions violentes sur le territoire mises en œuvre au fil des années avec le phénomène de construction illégale qui a fragilisé encore une grande partie du pays.

De Polesine à l’inondation de Florence

La première tragédie d’après-guerre causée par la nature fut celle de Polesine en 1951 où 101 personnes moururent. S’en sont suivis le massacre du village de Molina, dans la région de Salerne, où 325 personnes ont perdu la vie en 1954 et l’inondation de Florence en 1966 où des dizaines de morts ont été dénombrées. Le 9 octobre 1963, un glissement de terrain se détache de la montagne et tombe dans le bassin provoquant une vague qui dépasse le barrage de Vajont et détruit la ville de Longarone faisant 2000 victimes.

La terre tremble en Irpinia, 2 914 victimes

En novembre 1980, un tremblement de terre en Irpinia fait 2 914 victimes. Et encore : en 1987, à la mi-juillet, il y a eu 23 morts suite à une inondation en Valteline. Dans les années 90 à Sarno une des catastrophes les plus dramatiques : le 5 mai 1998 des quartiers entiers ont été anéantis par des tonnes de boue, une marée noire qui a submergé les maisons et les personnes descendant de la montagne sous l’action de la pluie. Les morts étaient 161.

Soverato, Messine, Gênes

Au cours des vingt dernières années, il y a eu de nombreux épisodes tragiques. Le 9 septembre 2000, après trois jours consécutifs de pluie en Calabre, le camping « Le Giare » à Soverato se transforme soudain en une rivière déchaînée qui submerge tout : 13 sont tués. Le 1er octobre 2009, l’instabilité hydrogéologique et les fortes pluies ont provoqué de gigantesques coulées de débris dans la province de Messine qui ont submergé les habitations et les automobilistes entre Giampilieri Superiore et Scaletta Zanclea faisant 28 morts. Deux ans plus tard à Gênes, ville frappée à plusieurs reprises par des inondations, une pluviométrie exceptionnelle dans certains quartiers de l’est de la ville dans le Val Bisagno fait six morts.

Tremblements de terre en Italie centrale

Dans la nuit du 6 avril 2009, un violent tremblement de terre a frappé L’Aquila faisant 309 morts. L’une des pires inondations de l’histoire de la Ligurie frappe les Cinque Terre le 25 octobre 2011. Vernazza est envahie par une rivière de boue et de très graves dégâts sont également enregistrés à Monterosso. Les victimes sont au nombre de 13. A Senigallia, touchée en septembre dernier par une inondation qui a fait 12 victimes, en 2014 il y a eu 4 morts. Le 24 août 2016, nouveau tremblement de terre tragique dans le centre de l’Italie : au total, plus de trois cents personnes ont perdu la vie et Amatrice a été le centre le plus touché. Le 18 janvier 2017, une gigantesque avalanche s’est détachée des pentes du Gran Sasso et s’est canalisée dans un ravin de la localité de Farindola où était construit l’hôtel Rigopiano : 29 personnes sont mortes. Le 10 septembre 2017 à Livourne, les pluies violentes ont fait huit morts. En 2018, deux tragédies à quelques mois d’intervalle ont fait au total 23 morts à Forra del Raganello, dans la province de Cosenza et dans la province de Palerme.



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