100 000 personnes étaient rassemblées devant la scène relativement simple cet après-midi du 19 septembre 1981, lorsque Simon et Garfunkel sont redevenus amis.
L’aura de la réconciliation, de la réflexion et de la marmite planait sur le site (d’ailleurs, des remerciements ont été rendus aux pompiers, à la police et au maire), et en effet les deux antipodes ont livré une magnifique performance : dès les débuts avec « Wake Up, Little Suzie » aux tubes « The Sound Of Silence » et « Mrs. Robinson » aux chansons solo de Simon « Late In The Evening », « Still Crazy After All These Years » et « 50 Ways To Leave Your Lover », tout bouge.
Scène de tueur : Art Garfunkel met sa main sur le dos de son partenaire beaucoup plus petit et beaucoup plus talentueux à la fin.
Un article des archives ROLLING STONE
Arne Willander pose un regard très personnel sur Simon & Garfunkel et leur « Concert in Central Park »
Patrimoine mondial Simon & Garfunkel
Je regarde le concert que Simon & Garfunkel a donné le 19 septembre 1981 à Central Park, New York. Il est toujours réconfortant de voir ce site du patrimoine mondial. La scène ressemble à Our Little Town, avec un grand réservoir d’eau et un ventilateur en arrière-plan.
Le maire Ed Koch ne prononce pas de discours solennel, mais annonce « Paul Simon et Art Garfunkel ». Cook n’était pas populaire. Art Garfunkel, à Jenas, chemise et gilet blancs, est tout enfant de chœur, Simon le geek en costard, la guitare en bandoulière. Simon remercie les pompiers, les agents de sécurité, les autorités de la ville. Applaudissements faibles. Et Ed Koch. Légers grognements et sifflements.
Simon et Garfunkel n’avaient pas joué ensemble depuis dix ans, maintenant ils voulaient refaire un disque ensemble, ce qui a vite échoué. Le concert vous épate d’une manière très calme. Ils commencent par « Mme. Robinson », anciennement leur morceau d’ouverture. C’est amusant et édifiant. Avec « Homeward Bound » le public est ému. Avec « America » il y a les larmes aux yeux.
« Kathy, je suis perdu », ai-je dit, bien que je sache qu’elle dormait. » Le truc avec Paul Simon, c’est que ses paroles sont incomparables, mais ses mélodies sont encore meilleures. Ils jouent « Wake Up, Little Susie », la vieille chanson des Everly Brothers. Puis Sion chante son « Still Crazy After All These Years ». Puis le groupe démarre avec le calypso de « Late In The Evening ».
Après « A Heart In New York », il chante la nouvelle chanson « The Late Great Johnny Ace », dans laquelle il pense au soir de la mort de Johnny Ace avec le soir de la mort de John Lennon et décrit toute sa vie. Le titre est ensuite apparu sur Hearts And Bones, le disque prévu avec Garfunkel. Il est absent de l’album The Concert In Central Park, mais pas du film.
Art Garfunkel ne peut pas avoir aimé le concert
Puis « Kodachrome », mêlé à « Maybellene » de Chuck Berry, « Bridge Over Troubled Water », « The Boxer » et, dans l’obscurité du parc, « The Sound Of Silence ». Le prétentieux Art Garfunkel n’a pas dû aimer le concert. Le petit était juste trop bon.
En 1969, CBS diffuse un documentaire sur la tournée de Simon & Garfunkel et l’enregistrement de l’album Bridge over Troubled water. Les deux sont dans la voiture. La gorge d’or Garfunkel gazouille une cadence. « Le 1 et le 3 et le 5 », dit-il fièrement. « Si vous comprenez quelque chose à propos de l’harmonie. »
A côté de lui, Simon répète moqueur : « Si tu comprends quelque chose à l’harmonie. Savez-vous que Beethoven aura 200 ans dans les années 70 ? » – Le visage de Garfunkel donne l’impression qu’il est sur le point de roter. « Quand? Jeudi prochain. » – « Non, 1970. C’est l’année prochaine, le 12 décembre. Je voulais juste que tu sois prêt. »
Après ce point, Simon explique, concernant l’harmonie, qu’au temps de Beethoven la quinte parallèle n’était pas autorisée. Beethoven a demandé: « Qui dit ça? » Eh bien, celui-ci dit ceci et celui-là, vous ne le faites pas. Et Beethoven répondit, selon Simon, maintenant plus fort et triomphant : « Je dis : LA QUINTE PARALLÈLE EST AUTORISÉE ! »
Art Garfunkel, forcé d’affronter Simon et redoutant la brillante punchline, se demande s’il doit être impressionné. Puis il dit : « C’était un imbécile, ce Beethoven. » Après une pause, il dit : « N’importe qui d’autre vivra jusqu’à 200 ans. » Simon demande sans intérêt : « Qui ? » Garfunkel dit : « L’Amérique. L’Amérique aura 200 ans, 1975. » Simon demande : « Pensez-vous que l’Amérique s’en sortira ? »