De l’ancien Ilva à Ita, en passant par Tim et le réseau unique, les dossiers les plus chauds sur la table gouvernementale


Il n’y a pas que la manœuvre (le texte arrive au Sénat aujourd’hui) ou les objectifs du Pnrr à ramener à la maison d’ici la fin de l’année. La course contre la montre du gouvernement Meloni touche aussi certains des dossiers économiques les plus délicats, dont dépend une grande partie de l’avenir de secteurs stratégiques d’importance fondamentale pour la sécurité nationale, comme la sidérurgie, le transport aérien ou les télécommunications. Entre l’ex-Ilva, Ita Airways et Tim c’est un défi dont dépend largement la modernisation du pays, avec plus de 25 000 emplois en jeu. Dans les trois cas, une solution est attendue d’ici la fin de l’année, puis c’est la course à la conversion du décret rave, la majorité craignant l’obstructionnisme de l’opposition.

Ex Ilva

Le rendez-vous pour tenter de trouver une issue est fixé, sauf surprise, au mercredi 28 décembre au Palazzo Chigi, en conseil des ministres. Avec les syndicats qui, en cas de fumée noire, sont prêts à organiser une manifestation devant le siège du gouvernement d’ici le 13 janvier prochain. La situation est incandescente et la semaine dernière, après le comité d’entreprise, des accidents se sont produits à Tarente, après un énième rien fait lors de l’assemblée générale. Une provision pourrait donc arriver dans le cdm, probablement un décret, qui prévoit un prêt-relais de 650-680 millions d’euros qui permettra à l’entreprise de faire face à la crise de liquidité et de réduire sa lourde exposition à l’endettement auprès des principaux fournisseurs. Cependant, en maintenant la date de mai 2024 pour le passage de la majorité de l’État.

Urso : la situation est grave

Cette solution est vivement combattue par les syndicats, pour qui il faut au contraire licencier définitivement ArcelorMittal, dont la direction est qualifiée de « faillite ». Pour le ministre de l’Entreprise et du Made in Italy Urso « la situation est grave », tant du point de vue financier que de la production, avec une exposition de centaines de millions à Snam et Eni et une production qui s’est effondrée de 10 millions de tonnes d’acier en 2005 à 3 millions de tonnes en 2021.

Tim et réseau unique

Un autre dossier tout aussi stratégique concerne le réseau unique. L’échéance fixée par le gouvernement pour la définition des meilleures solutions de marché a été fixée au 31 décembre. Lors de la quatrième et dernière des réunions de la table ouverte au Palazzo Chigi, prévue le 29 décembre et auxquelles participeront également Vivendi et Cdp Equity, il faudrait donc tirer des conclusions. L’objectif du sous-secrétaire à la présidence Alessio Butti et des ministres Urso et du chef de l’Economie Giancarlo Giorgetti est d’arriver d’ici cette date à une solution pour définir les contours d’un réseau national sous contrôle public et non intégré verticalement, au sein dont le périmètre doit également inclure Sparkle, compte tenu de la sensibilité et de la pertinence pour la sécurité nationale de la dorsale des télécommunications. Les routes semblent encore toutes ouvertes, à commencer par la vente du réseau à une ou plusieurs entités sous contrôle de l’État, avec la scission de Tim : infrastructures d’un côté (Cdp) et services de l’autre (Vivendi). Puis les noms d’Invitalia ont circulé, mais aussi de Poste et Fs et sur le front des investisseurs institutionnels, ainsi que Kkr, Macquarie (déjà actionnaire d’Open Fiber) et Gip.

Ita Airways

Le mariage avec Lufthansa semble de plus en plus proche. Le gouvernement en a fixé les critères dans une nouvelle Dpcm en cours d’examen par la Cour des comptes. L’examen pourrait être très rapide et la publication au Journal officiel pourrait avoir lieu rapidement, étant donné qu’une évaluation de la comptabilité de l’État n’est pas nécessaire car aucune couverture n’est requise. L’objectif est de conclure la transaction dans l’année. La disposition fixe les modalités du prix d’Ita, quelques précautions de gouvernance, l’éventuelle implication rapide de l’acquéreur dans la gestion et surtout le mécanisme d’acquisition avec une ou plusieurs augmentations de capital réservées qui permettraient de laisser des ressources au sein de l’entreprise pour promouvoir son développement. En particulier, contrairement au précédent dpcm du gouvernement Draghi, l’obligation pour le Trésor de céder la majorité d’Ita n’est plus en place, permettant ainsi à l’entrée d’un actionnaire minoritaire de se développer ensuite progressivement. Aux fins de la vente, le plan d’affaires du candidat acheteur revêt une importance considérable. La nouvelle Dpcm indique également que le prix d’achat d’Ita devra tenir compte de la valeur des fonds propres de l’entreprise.



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