cqu’est-ce que le pergélisol?
Le nom évoque une célèbre marque de matelas qui dans les années 70 faisait la publicité de ses produits avec de merveilleux Carrousels intitulés : « Il y a quelque chose en dessous ». C’était le matelas, pour être précis.
Évocations mises à part, le pergélisol est un terme anglais composé de perma(nent), qui signifie permanent, et frost, qui signifie crème glacée. En italien on pourrait le traduire par pergélisol mais ce n’est pas nécessaire puisque ce néologisme fait maintenant partie du grand débat sur le changement climatique. Avec le terme pergélisol, introduit en 1943 par l’américain SW Mullerfait référence à la couche de sol gelé en permanence qui se trouve sous terre dans certaines zones de haute latitude et de haute altitude de l’hémisphère nord.

Cette couche couvre environ un cinquième de la surface terrestre, plus ou moins quelque chose comme 23 millions de kilomètres carrés. Le pergélisol a une température allant de 0 degrés Celsius à des valeurs inférieures, selon l’endroit où il se trouve peut atteindre des profondeurs allant de 300 mètres à 1500 mètres sous terre dans des régions plus froides telles que l’Alaska et la Sibérie. Une grande partie du pergélisol arctique a jusqu’à un million d’années, plus il s’enfonce, plus il vieillit.

Permafrost : protagoniste du débat climatique

L’extension de la surface couverte par le pergélisol et son épaisseur varient selon les conditions climatiques.La formation, la consistance ou la disparition éventuelle liée au réchauffement climatique, surveillé en permanence par un réseau de chercheurs scientifiques de l’International Permafrost Association, constituent une menace sérieuse pour l’écosystème. .

Le pergélisol se dégrade, il ne fond pas, due au réchauffement de la surface du sol, conséquence de l’augmentation de la température de l’air, phénomène qui ne cesse d’augmenter depuis cinquante ans dans les zones arctiques. Si tout le pergélisol fondait, libérant le méthane et les gaz à effet de serre qu’il contient, la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmenterait considérablement. Et pas seulement cela : il pourrait également libérer des agents pathogènes et des virus qui remontent à plus de trois millions d’années.

Les recherches sur le terrain se déroulent souvent à haute altitude (ici à 2900 mètres) et nécessitent des compétences d’alpiniste et une bonne résistance au froid et aux intempéries. Maheva est chercheuse à l’Université Savoie Mont Blanc, basée à Chambéry en France. (Photo Tomaso Clavarino)

Avec des conséquences dramatiques sinon apocalyptiques. Le dégel du pergélisol devrait se poursuivre tout au long de ce siècle et probablement au cours du prochain : la diminution de la surface aggravera le problème des émissions.

Tout dépendra de nous

En limitant le réchauffement climatique, nous pouvons, sinon arrêter, au moins considérablement ralentir le rythme de dégel du pergélisol et atténuer les émissions de CO2 qui en résultent et la libération d’agents pathogènes qui pourraient déclencher un processus de génération de virus. Sinon, nous serions également confrontés à une augmentation de tous ces événements dont nous n’avons aujourd’hui que des signes : glissements de terrain et coulées de débris, instabilité hydrogéologique et coulées de boue. En un mot : instabilité.

Réchauffement climatique, nappes réfléchissantes sur le glacier du Rhône

Les images que nous avons choisies pour raconter ce qui arrive à ce précieux et vital matelas gelé en dessous de nous sont le résultat d’une enquête visuelle sur un écosystème qui change et l’activité de ceux qui consacrent leur vie à la recherche de solutions possibles. La résilience, l’esprit d’adaptabilité et l’engagement dans la recherche scientifique sont des témoignages et des modèles importants pour les générations futures.

Avez-vous déjà entendu le bruit de chutes de pierres ?

« Avez-vous déjà entendu le bruit des chutes de pierres? » est le titre de ce projet gagnant de laPrix ​​ISPA 2022. Un voyage de six mois le long des Alpes, entre Italie, France, Suisse et Autriche réalisé par le photographe Thomas Clavarino. Au cours du siècle dernier, les températures dans les Alpes ont augmenté de 2 degrés Celsius, le double de la moyenne de la planète entière. Des hivers plus courts, moins de neige, la fonte des glaciers sont les effets les plus visibles du réchauffement climatique dans les Alpes mais il y a aussi la dégradation du pergélisol, la partie superficielle de la croûte terrestre, celle qui est la plus en contact avec tous les phénomènes se produisant dans le atmosphère qui est maintenant devenue un protagoniste du débat sur le climat.

Sur le glacier de Stubaier, en Autriche, des dizaines de nappes ont été étalées autour des poteaux des installations de ski pour protéger le peu de glace et de neige restant de la fonte, qui garantissent la stabilité des installations elles-mêmes. (Photo Tomaso Clavarino)

Pergélisol : l’histoire du photographe

En présentant son travail, Clavarino écrit : « La montagne, les Alpes en particulier, a toujours eu un poids important dans ma vie. A pied, à skis, en crampons et piolet ou suspendu à une corde, je les ai parcourus de long en large pendant des années. La solitude que l’on respire équivaut au sentiment d’être impuissant face à leur grandeur, connaissant même leur fragilité secrète, c’est ce qui me fascine dans le milieu alpin depuis mon enfance. Je les ai vus changer au fil des ans. J’ai été témoin de l’effondrement des pentes, de la fureur avec laquelle les eaux débordent des ruisseaux, j’ai observé les glaciers perdre leur manteau blanc tandis que la roche devient plus instable et les hommes et les animaux obligés de changer leurs habitudes pour s’adapter aux différentes conditions climatiques pour faire face à des événements climatiques de plus en plus extrêmes.

Allons sur Mars

Au cours de la dernière période, la présence de quelque chose ressemblant à du pergélisol a été révélée sur Mars. Si c’est le cas, cela signifierait de l’eau et donc potentiellement des organismes extraterrestres. Cela pourrait être une ressource précieuse pour la science mais ce n’est qu’une hypothèse et ne nous dégage pas de la responsabilité de sauver notre planète en recherchant des solutions dans l’univers.

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