De la marijuana à l’héroïne, les soldats russes consomment régulièrement des drogues au front : « On dirait Las Vegas ici »


La consommation de drogues est répandue au sein de l’armée russe, tant parmi les soldats que parmi les cadres. Cela ressort clairement d’une étude réalisée par le site d’information russe indépendant « Verstka ». Selon le rapport, un soldat sur dix au front fume de la marijuana, tandis que d’innombrables autres se tournent même vers des drogues dures comme l’amphétamine et l’héroïne. Tuer le temps ou oublier la misère de la guerre : les Russes avancent différentes raisons pour justifier leur consommation de drogue.

Le bal a commencé avec une vidéo apparue sur la plateforme de messagerie Telegram en août. Les images montraient des soldats russes semblant fumer du haschich pour « se détendre » après leurs missions de combat. « Il n’est pas surprenant que, suivant les ordres des dirigeants de l’armée – alors que d’autres soldats sont pris pour cible comme chair à canon – ils doivent réprimer les horreurs de la guerre avec de l’alcool et des drogues », peut-on lire dans la vidéo.

Amphétamine, héroïne et « sel »

Suite aux images, Verstka a décidé d’ouvrir une enquête sur la consommation de drogue au sein de l’armée russe. Le site d’information s’est entretenu avec des dizaines de soldats et d’habitants des territoires ukrainiens occupés.

‘Verstka’ conclut qu’un soldat russe sur dix fume de la marijuana, mais cela ne s’arrête pas là. Les drogues dures, telles que l’amphétamine, l’héroïne, la méphédrone et le « sel » (surnom donné à la drogue synthétique bon marché alpha-PVP), sont également largement utilisées et vendues.

Tout le monde s’en fout. Le plus important est de ne déranger personne et de rester dans les tranchées

Témoignage d’un militaire

Les stupéfiants sont parfois amenés directement dans les tranchées par les habitants locaux, qui leur facturent ensuite de grosses sommes d’argent. « Ils ont des accords avec les points de contrôle et apportent les drogues de cette façon. Ce sont des gens qui gagnent de l’argent grâce à la guerre et grâce à nous », raconte un soldat à « Verstka ». En outre, de nombreux soldats reçoivent simplement les médicaments de leurs camarades ou de volontaires pro-russes qui apportent du matériel médical et d’autres fournitures au front.

« On dirait Las Vegas »

Il est donc non seulement facile pour les Russes de se procurer de la drogue, mais ils peuvent aussi en consommer à leur guise, dit-on. « Même si les dirigeants et les soldats savent qu’ils le font, tout le monde ferme les yeux. Tout le monde s’en fout. Le plus important est de ne déranger personne et de rester dans les tranchées », a déclaré un soldat. « On dirait Las Vegas », renchérit un autre militaire.

REGARDER. Un soldat russe supplie de ne pas se faire bombarder

L’ennui est l’une des principales raisons pour lesquelles les soldats se tournent vers la drogue. « Dans une guerre, il faut constamment attendre et prier pour que tout se termine. Quand je fumais du « sel » dans les tranchées, je m’en fichais. L’ennui est bien pire.

Pourtant, selon les témoins, il existe également certaines unités qui interdisent strictement la consommation de drogues. « Si vous êtes pris là-bas, votre sort est certain. Ensuite, vous serez envoyé dans un bataillon punitif, appelé « unité de tempête » », indique le communiqué. Cette unité serait destinée aux soldats qui enfreignent les règles à plusieurs reprises. Cela inclut les hommes toxicomanes ou qui se battent avec d’autres soldats.





ttn-fr-3