De la France à la Grande-Bretagne, c’est là que la loi est intervenue sur les rave parties


Face aux incidents fréquents et à la circulation généralisée documentée de la drogue lors des méga soirées de jeunes qui dansent sur de la musique battante pendant des journées entières, dans des lieux oubliés, les raves sont dans le collimateur des autorités politiques du monde entier depuis les années 1990. Pour assurer au maximum une dynamique maîtrisée, des exigences minimales ont été ponctuellement identifiées à respecter, souvent parmi les protestations des raveurs. En Italie, les partis de centre-droit, Lega et FdI en particulier, ont déjà fait des rassemblements l’une de leurs cibles lors des dernières législatures, déposant des factures encore plus dures.

Grande Bretagne

Là où le phénomène a fondamentalement émergé avec force, une rave est illégale lorsque 20 personnes ou plus se rassemblent pour écouter de la musique « avec un rythme répétitif » à un volume si fort qu’il cause « de graves désagréments aux habitants de la localité » . La loi de 1990 sur les divertissements (pénalités accrues) prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 livres pour avoir organisé des raves ou des fêtes illégales. Mais la loi fondamentale en la matière est la loi sur la justice pénale et l’ordre public (1994), qui a donné de nouveaux pouvoirs d’intervention à la police, comme celui d’arrêter les véhicules dans un rayon de 8 kilomètres et de les retirer, en plus de la saisie d’équipements. . De plus, le fait de ne pas sortir après l’intervention de la police est considéré comme un crime.

France

Suite aux restrictions britanniques, la France est devenue le centre du mouvement rave en Europe. Dès les premiers signes, les maires de droite ont mené une véritable croisade anti-rave, avec le soutien de nombreux administrateurs locaux de gauche. Selon la réglementation en vigueur, les rassemblements doivent être déclarés aux autorités locales au moins un mois à l’avance. Si le nombre de participants attendus est inférieur à 500, l’autorisation du maire suffit, sinon il faut prendre contact avec le préfet. Le maire et le préfet peuvent interdire ou dissoudre les rassemblements en cours qui ne présentent pas de garanties de sécurité, la police peut saisir le matériel d’amplification ou les moyens qui le transportent et le confisquer ultérieurement sur décision du juge. L’usage de la force publique est possible si le rassemblement n’a pas été autorisé ou a été expressément interdit. Cependant, cette solution extrême n’est appliquée que si la rave présente des risques exceptionnels. Les organisateurs de raves interdites peuvent encourir des peines allant jusqu’à 6 mois de prison et 4 500 euros d’amende, tandis que les participants ne sont pas pénalement responsables. Si le préfet a expressément interdit de participer, un maximum de 38 euros pourra être engagé.

Allemagne

Le cadre réglementaire varie d’un endroit à l’autre car l’organisation de l’État est décentralisée. Une soirée musicale non privée doit être déclarée au préalable auprès des autorités locales, auprès d’un responsable, dans le respect de la sécurité et de l’hygiène, sans troubler l’ordre public. La police locale peut intervenir si les règles ne sont pas respectées. À Berlin, la capitale de la musique techno, de nombreuses grandes raves sont désormais légales. Les raves spontanées et les raves dites « en plein air » sont encore très courantes et souvent tolérées. Depuis quelque temps, la Commission des clubs, qui représente la scène des clubs berlinois, a donné naissance à la « Free Open Air Initiative » pour discuter et développer à la fois la réglementation et la libre expression des événements musicaux en plein air, avec l’identification d’espaces appropriés en collaboration avec le ville.

Espagne

En général, les réglementations et les sanctions dépendent des lois étatiques, régionales ou locales concernant, principalement, la réglementation des événements ou des activités récréatives, l’occupation de la propriété privée, le respect des mesures sanitaires, la consommation de substances et la protection de l’environnement. Toute irrégularité dans les raves non autorisées est généralement passible d’amendes. Possession de drogue, infractions routières, violation des règles sanitaires et désobéissance aux autorités sont quelques-uns des crimes signalés par les autorités dans certains épisodes récents. Dans certains cas, il y a eu une dizaine d’arrestations, mais pas pour des motifs directement liés à l’organisation ou à la participation à des partis illégaux, mais pour des délits « contre la santé publique », trafic de drogue ou « résistance à un agent public ».



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