De Ketelaere a déjà envoûté le San Siro. Une fausse entrée 10

Dans les vingt dernières minutes avec l’Udinese, le Belge a donné un avant-goût de ses qualités et s’est déplacé en milieu offensif moderne, sans donner de repères. Observer pour croire

L’attente à l’aéroport puis devant la clinique pour les examens médicaux n’était qu’un petit apéritif. Charles De Ketelaere a sérieusement vécu la chaleur de l’AC Milan à San Siro, accueilli en fanfare des Grandes Espérances par les supporters milanais. Son rôle par contre est suggestif, l’attrait est fort et aussi pour le garçon tout le monde utilise cet adjectif. Fort. Sinon il n’aurait pas été chassé pendant des mois, sinon Maldini & Massara ne seraient pas partis d’abord à Bruges puis à Lugano, sinon Elliott/RedBird n’auraient pas sorti 32 millions de cash. Droit?

Talent

Avec l’Udinese, le prince Charles a posé sa première empreinte sur la pelouse de la Meazza : « Ravi de vous rencontrer, San Siro », a posté le blond sur les réseaux sociaux. Une salutation retournée avec affection et enthousiasme. Lecture des formations et entrée sur le terrain. Et aussi quand Pioli a pris la parole : « C’est un grand talent, un garçon très intelligent et curieux. Il a passé un été particulier, son état doit s’améliorer mais il a tout pour bien faire ». Ça vient d’un autre football, comme il le sait parfaitement, mais les joueurs intelligents s’adaptent vite. CDK, comme le dit l’entraîneur, a tout pour plaire : technique, vision du jeu, profondeur, mouvements entre les lignes, personnalité. Il vous manque quelques kilos de muscles ? Peut-être, mais n’en faites pas trop car en salle il ne faut pas en faire trop, surtout pour ceux qui sont appelés avant tout à proposer et non à défaire.

Ses chiffres

L’entrée de De Ketelaere avec l’Udinese – minute numéro 71 – n’a pas été anodine. Le jeu était en descente, bien sûr, mais les devoirs pourraient théoriquement suffire pour cela. Bref, prendre soin de ses propres territoires. Charles, d’autre part, a utilisé les vingt dernières minutes de la passerelle pour dire qui est ce qu’il peut faire. Quelques épaules, juste pour expliquer que les pieds polis ont leur pourquoi, mais ils ne sont pas tout. Un clic pour aller sauver un ballon qui sortait en bas. Et la spécialité de la maison : un jeu du numéro 10, ou le filtre qui a failli mettre Giroud devant le gardien. La verticalité : c’est l’un des concepts clés du piolisme. Des soirées à répétition sont attendues avec Leao. CDK face aux Frioulans en 25 minutes a touché 16 fois le ballon, marqué 2 dribbles, remporté 4 duels, récupéré 2 ballons et réalisé 9 passes positives sur 10 au total. Mais il est intéressant d’observer en particulier les zones où il a touché ces balles.

Pas même un dans les mètres canoniques du trocart (il était entré à la place de Diaz), près de la zone. Plutôt à cheval sur la ligne médiane, tantôt dans la moitié frioulane, d’autres dans la sienne. Une direction arrière qui s’étendait sur toute la largeur de la pelouse et qui montre bien à quel point CDK aime aller chercher le ballon, dicter le passage et aime se mettre en place sans se limiter aux mottes proches de la surface. Ce sont les joueurs que Pioli aime et dont Pioli a besoin pour développer ses idées. Appelez-le « faux 10 » si vous le souhaitez.



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