De Jovic à Musah : Milan ne travaille pas avec les deuxièmes lignes

Le Serbe a encore déçu, l’Américain a bloqué et Luka Romero, entré en jeu en seconde période, n’a pas convaincu. Seul Mirante est sauvé

Alessandra Gozzini

Après quarante-trois minutes de la première mi-temps, Milan ne ressemblait que vaguement à la version originale : six des dix joueurs présents sur le terrain étaient des remplaçants des titulaires. Ou réserve de la réserve, comme Mirante. Puis Kalulu et Florenzi pour Thiaw et Theo, Musah et Adli pour Loftus-Cheek et Krunic. Et sans Pulisic (qui partit en secouant la tête), sacrifié par Pioli au profit de l’équilibre tactique.

la défense

Une situation dans laquelle l’entraîneur s’est retrouvé avec un carton rouge après 40′ pour Thiaw, coupable d’avoir éliminé Kean alors qu’il se lançait vers une nette occasion de but. Même les alternatives offensives n’ont pas fonctionné, arrivant en seconde période pour tenter de redonner des idées (et des buts) : Jovic n’a fait que prolonger la série de matches non concluants, Romero pour Reijnders avait le frein à main serré et peu de temps disponible pour essayer de accélérer. Milan B, celui qui a les réserves de luxe, n’y va pas cette fois. Il est vrai que les choix de Pioli ont été limités par une longue série de blessures, mais aucun changement surprise n’est venu du long banc.

fantôme de Jovic

L’exception qui a confirmé la règle hier était Mirante, assistant du gardien adjoint. Trois arrêts excellents qui ont empêché la Juve de doubler la mise et ont alimenté les vains espoirs de match nul de Milan : deux de Vlahovic, un de Cambiaso. Dans l’autre zone, Jovic n’était pas aussi incisif : il n’a jamais tiré vers Szczesny, un fantôme qui n’a pas effrayé la défense de la Juventus. Pioli l’avait choisi comme référence offensive, lui et non Okafor, à la place de Giroud. L’énergie d’Olivier doit être conservée en vue de Paris et de Naples mais, comme cela s’est souvent produit par le passé, ses remplaçants le lui ont fait regretter. Il n’y avait aucune trace d’Okafor, qui a passé 90 minutes sur le banc, ni du bébé Chaka Traoré, un ailier de l’équipe Primavera ajouté à la réserve après la blessure de Chukwueze.

peu d’expérience

Dans des soirées comme celle-ci, les supporters de l’AC Milan s’attendaient à ce que Leao s’illumine, ou ils faisaient confiance à un virage de Giroud. Rafa a effectivement essayé, sans que ses idées soient reprises. Olivier était le plus dangereux, mais la gestion énergétique a conduit Pioli à le rappeler sur le banc. En conclusion, Léao n’a plus marqué depuis deux mois, Giroud est resté sans but depuis presque deux mois. Les secondes lignes se sont adaptées à la première. Au milieu, il aurait fallu les muscles et l’expérience de Loftus-Cheek : de Musah seulement de la force physique et peu d’ingéniosité. Adli a joué son jeu, dur mais pas très incisif : mieux que Krunic, à qui il a cédé sa place, qui a été le complice malheureux du but vainqueur de la Juventus. Le Milan qui a finalement vu la Juve célébrer à l’extérieur était un Milan totalement nouveau. Avec une ligne défensive presque entièrement nouvelle, Kalulu, Kjaer, Tomori et Florenzi, et une attaque qui avait très peu de Pu-Gi-Le, et qui n’a en fait pas éliminé la Juve : Romero, Jovic, Leao. Le turnover, qui à d’autres occasions avait récompensé Pioli, cette fois ne l’aide pas. Un peu de réconfort vient de penser à Paris : au moins Maignan et Théo reviendront.





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