A l’instar du Centre de mémoire Camp Westerbork, les directeurs des quatre autres centres mémoriels néerlandais tirent également la sonnette d’alarme sur le soutien financier qu’ils reçoivent du gouvernement. Dans une lettre, ils écrivent que cela « constitue un problème depuis des années » et qu' »il est impossible de continuer à se développer en tant qu’organisation ».
La lettre des anciens camps de concentration de Vught et Amersfoort, du National Monument Oranjehotel et du Indian Remembrance Centre de La Haye est adressée au ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports (VWS).
Mercredi dernier, le directeur du Centre de mémoire du Camp Westerbork, Bertien Minco, ainsi qu’un survivant du camp, un parent survivant et un ancien résident du quartier résidentiel des Moluques Camp Schattenberg, ont présenté une pétition à La Haye. Selon elle, le centre commémoratif a un besoin urgent d’argent supplémentaire. Le bâtiment du musée est vétuste et les coûts du gaz, de l’électricité et des salaires augmentent, alors qu’ils ne sont que peu ou pas compensés par des subventions. En fait, le gouvernement va bientôt réduire de 15 pour cent les subventions aux centres commémoratifs néerlandais.
Les autres centres de mémoire du pays le reconnaissent également. Le soutien financier que reçoivent les organisations couvrirait uniquement la conservation et la gestion, mais ne fournirait pas d’espace pour le développement. Les centres ont vu le nombre de visiteurs augmenter ces dernières années, tout comme la demande d’éducation sur la guerre, la polarisation et l’antisémitisme. Sur ces lieux, « avec la disparition de la première génération de victimes de la guerre, nulle part ailleurs un pont entre le présent et le passé ne peut être construit de manière aussi incisive que dans ces lieux authentiques de souffrance collective », estiment les organisations.
Après l’appel d’urgence du camp Westerbork, l’organisation peut s’attendre à une contribution ponctuelle de 200 000 euros de la part du gouvernement. Une majorité de la Chambre des représentants a soutenu ce plan. Les quatre autres centres déclarent dans leur lettre qu’ils connaissent « les mêmes problèmes et défis (financiers) » et demandent, comme le camp de Westerbork, « un soutien plus structurel ».
Le secrétaire d’État Vincent Karremans (Jeunesse, Prévention et Sport) laisse peu d’espoir au centre commémoratif de Drenthe de bénéficier de subventions supplémentaires. Selon lui, le cabinet ne dispose pas de marge de manœuvre pour réaliser les investissements demandés par le directeur Minco.