Dash cam dans la voiture, c’est ce que dit la loi

Les dispositifs d’enregistrement vidéo à l’intérieur des voitures peuvent-ils vraiment représenter une garantie contre les accidents ? Voici tout ce que vous devez savoir pour ne pas enfreindre la réglementation

Salvatore Amoroso

31 mai

-Milan

La sécurité routière est un sujet omniprésent, souvent soulevé haut et fort tant par les automobilistes que par les instances institutionnelles qui s’occupent de la protection de la santé et de la réduction des risques quotidiens sur les routes. Le règlement européen 2019/2144 va dans ce sens qui impose, à partir de juillet 2022, l’adoption pour tous les véhicules neufs de la boîte noire, un dispositif similaire à celui présent sur les avions qui permettra l’enregistrement de données relatives au comportement des une « voiture et, par conséquent, de reconstruire la dynamique et les responsabilités en cas d’accident. Il existe cependant un autre dispositif qui mérite d’être considéré et sur lequel apporter des éclaircissements. Il s’agit de la dash cam, la caméra de sécurité capable d’enregistrer ce qui se passe devant les véhicules. Mais sont-ils légaux ? Peuvent-ils être utilisés en cas d’accident ? Voici les avantages et les limites imposées par la réglementation.

dash cam : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert

Les caméras de tableau de bord sont des caméras compactes qui s’installent sur le tableau de bord ou le pare-brise des voitures pour enregistrer tout ce qui se passe en temps réel devant un véhicule, qu’il soit en mouvement ou en stationnement. L’appareil, également souvent utilisé par les motards sur les casques, est généralement équipé d’une mémoire amovible et enregistre tout ce qui se passe dans le sens de la marche, écrasant automatiquement les données une fois la limite de mémoire atteinte, sans interrompre la prise de vue. Il sera arrivé de nombreuses fois de tomber sur des vidéos dans lesquelles des incidents ou épisodes plus ou moins curieux ont été enregistrés par un appareil similaire. Cependant, il faut préciser que cet outil ne doit pas être confondu avec la caméra de stationnement avant, car cette dernière est à considérer comme une simple aide à la conduite sans aucune forme d’enregistrement.

Ce que dit le code de la route

L’utilisation de la dashcam n’est pas strictement réglementée, car il n’existe pas de réglementation ad hoc dédiée à de tels dispositifs de prise de vue. Pour élargir le champ, il est cependant utile de mentionner l’art. 141 du code de la route qui mentionne ce qui suit : « Le conducteur doit toujours garder la maîtrise de son véhicule et être en mesure d’effectuer toutes les manœuvres nécessaires dans des conditions de sécurité, notamment l’arrêt ponctuel du véhicule dans les limites de sa visibilité et dans le face à tout obstacle prévisible ». Pour renforcer le concept également l’Art. 169 : « Dans tous les véhicules, le conducteur doit avoir la plus grande liberté de mouvement pour effectuer les manœuvres nécessaires à la conduite ». Il n’y a pas d’interdiction d’utiliser des objets s’ils ne limitent pas le champ de vision du conducteur et sa liberté de mouvement. Par conséquent, la caméra de tableau de bord, si elle est correctement positionnée, n’est interdite par aucune norme.

l’utilisation d’images

Si son installation, comme on le voit, doit se faire dans le respect des normes précitées, l’utilisation des images enregistrées sur l’appareil mérite une discussion différente. Ces contenus sont soumis à la réglementation européenne sur la protection de la vie privée et, par conséquent, le propriétaire de la dash cam peut réaliser des enregistrements vidéo mais est responsable de leur conservation et de leur diffusion éventuelle. De plus, la publication et le partage de contenus sont illégaux si des visages de personnes et des plaques d’immatriculation de voitures, de motos ou de tout autre véhicule en circulation se distinguent dans le tournage. Le seul moyen de partager ou de publier le contenu vidéo enregistré est donc d’obscurcir préventivement toute donnée sensible attribuable à une personne physique en post-production ou d’obtenir le consentement de ceux qui ont été immortalisés lors du tournage.

en cas d’accident

L’utilisation de la dashcam, pour ceux qui l’utilisent, vise souvent à obtenir une preuve en cas de sinistre dans lequel on est directement ou indirectement impliqué. Dans ce cas, la question se pose : au regard des interdictions découlant de la protection de la vie privée, le tournage vaut-il comme preuve auprès des organismes d’assurance ou en cas de procès suite à un accident ? Pour dissiper tout doute, il est indispensable de citer l’article 2712 du Code civil au sujet des reproductions mécaniques : « Les reproductions photographiques, informatiques ou cinématographiques, les enregistrements phonographiques et, en général, toute autre représentation mécanique des faits et des choses font preuve pleine et entière de faits et choses représentés, si la personne contre laquelle ils sont produits ne nie pas leur conformité aux faits ou aux choses elles-mêmes. Fondamentalement, tout type de contenu peut être utilisé comme « preuve atypique » s’il n’est pas contesté par la partie accusée de non-fiabilité ou Dans tous les cas, une vidéo est soumise à l’appréciation du juge selon son « appréciation prudente », qui décidera si une vidéo peut ou non être admise comme preuve au procès.





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