«Dans un hôpital public et laïc, financé par des fonds publics : inacceptable». Federica di Martino, psychothérapeute et activiste (@IVGstobenissimo) le dit et le réitère


Nonaucune femme enceinte n’est obligée d’entrer. Il n’y a que des affiches qui l’invitent à jeter un œil au «Salle d’écoute. Un service d’écoute et une aide concrète pour les femmes vivant une grossesse inattendue ou difficile». C’est ce que disent les affiches faisant la promotion du nouveau bureau, qui vient d’être inauguré à l’hôpital public Sant’Anna de Turin : un espace géré par la fédération régionale des Mouvement pour la Vie, association anti-avortement d’inspiration catholique. Depuis la proposition de son ouverture et la signature de l’accord entre le mouvement pro-vie et l’hôpital, le bureau est vivement contesté par les associations féministes et de défense des droits civiques. Aujourd’hui, c’est la réalité. “Inacceptable”.

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Avortement, la “salle d’écoute” ouvre à Turin

«Il est inacceptable que dans les lieux de santé publique et laïque certains espaces sont attribués à des groupes qui les utilisent pour véhiculer leurs visions idéologiques. utiliser des fonds publics. Le Piémont est, aujourd’hui, un cas emblématique, un prototype d’une utilisation erronée et très grave de l’espace et de l’argent qui devraient être utilisés pour quelque chose de complètement différent. Il le dit et le réitère, Fédérique dle Martine, psychothérapeute et activiste (@IVGstobe très bon).

Fédérique dle Martine : «Dans un espace laïc, financé par des fonds publics : inacceptable»

Le bureau, vers lequel les femmes peuvent être orientées par le personnel soignant et auquel elles peuvent accéder via le numéro vert et le chat SOS Vitacela fonctionnera grâce à ce qu’on appelle Fonds de vie naissante. Approuvé par une résolution de la Région Piémont, il a été financé ces dernières années avec 460 mille euros puis avec près de 1 million d’euros pour 2024. «Les fonds publics devraient financer l’aide sociale, soutenir la parentalité, mais aussi tous les choix que les femmes souhaitent faire avec leur corps. Même si on ne sait pas trop de choses : comment les fonds seront-ils utilisés par ce groupe ? Pour distribuer du matériel et décourager les femmes d’exercer leur liberté ? Pourquoi, pour travailler dans un bureau d’écoute, n’embauche-t-on pas du personnel laïc et compétent mais des anti-avortement ?».

Le conseiller régional du Piémont pour les politiques sociales, Maurizio Marrone, a célébré l’inauguration de la salle d’écoute. «C’est un point où les femmes et les couples qui, librement et volontairementvoyant les affiches affichées sur les panneaux d’affichage ou demandant des informations au personnel soignant, ils souhaitent être aidés à garantir le droit à leurs enfants grâce à des projets de soutien, comme ceux financés par le fonds Vita Nascente. Les opposants et les féministes qui bavardaient sur les passages obligatoires ou interceptaient des femmes ont été refusésla révolution des berceaux avance sur le chemin de la liberté et de l’autodétermination des femmes et des familles.”

Une affiche qui pointe du doigt chaque femme qui souhaite avorter

Librement et volontairement, aux oreilles de Fédérique dle Martineils semblent très désaccordés. «Ces affiches pointent du doigt toutes les femmes qui ont décidé d’avorter.: c’est le stigmate de la culpabilité qui nous marque dans un lieu qui devrait être laïc. Nous ne sommes plus libres devant ces panneaux”, conclut le militant qui, mmercredi 18 septembre 2024, sera dans les rues de Rome pour soutenir la campagne de Médecins de Monde La voix inouïe suraccès à l’avortement: un droit qui n’est pas garanti, dans notre pays, aussi grâce à des initiatives comme celle de la salle d’écoute.

Une manifestation convoquée par Non una di meno à Rome pour le droit à l’avortement (Photo d’Andrea Ronchini/NurPhoto via Getty Images)

L’hôpital Sant’Anna est le premier établissement de santé d’Italie en termes de nombre de naissances avec 6 590 nouvelles naissances en 2022. Et c’est aussi l’hôpital du Piémont où sont pratiquées le plus grand nombre d’interruptions de grossesse, avec environ 2 500 cas en 2021 ( 90% des IVG sont réalisées dans la ville de Turin et environ 50% de celles au niveau régional). A partir d’aujourd’hui, il affiche également un nouveau record.

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