Dans Les Fabelman, candidat aux Oscars, Spielberg fait bien plus que célébrer (ses) films


revoirRéalisateur Steven Spielberg (Mâchoires, parc jurassique) a dit un jour que le concept original de son chef-d’œuvre E.T. L’extra terrestre (1982) ne contenait aucun être extraterrestre. Le film porterait sur l’impact d’un divorce sur un enfant et sur la manière dont la solitude qui en résulte peut être compensée. On pourrait dire que Spielberg a été nominé pour sept Oscars Les Fableman pourtant sans extraterrestre HE a fait. Et l’enfant en question s’appelle peut-être ici Sammy Fabelman, mais il s’agit bien sûr en fait de Steven Spielberg lui-même.

Les Fableman

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    Drame

Comme Sammy dans le film de cirque classique Cecil B. DeMilles de 1952 Le plus grand spectacle sur terre voilà, sa première et écrasante expérience cinématographique, le garçon a trouvé sa vocation. Avec son train et une caméra 8 mm, il filme sa première scène d’action et en enveloppant ses sœurs dans du papier toilette humide pour les transformer en momies, il réalise son premier tirage d’horreur. Quand il fait un western pouf-pouf-pouf avec des amis du quartier et le montre à l’école, son père demande comment il a réussi à ajouter des lumières clignotantes aux pistolets qui tirent. En perçant de petits trous dans le celluloïd avec une aiguille exactement aux bons endroits, ça sonne sobre. M. Fabelman considère tout le cinéma comme un passe-temps et non comme une évolution de carrière potentielle, mais il est impossible d’ignorer les talents artistiques de son fils.

Sammy développe un œil cinématographique, quelque chose qui est souvent mis en avant de manière étonnamment subtile. Lorsque la famille juive est dans une chambre d’hôpital, par exemple, il est le seul à remarquer l’artère carotide battant faiblement de sa grand-mère mourante. Lorsque cela s’arrête, le garçon est le premier dans la pièce à savoir qu’elle n’est plus en vie. Plus tard, au lycée, lors d’une journée d’école buissonnière à la plage, il dépeint son intimidateur de classe de telle manière qu’il apparaît comme un Dieu athlétique. Il sera probablement content de ça, pour que les taquineries s’arrêtent enfin, c’est la pensée. Le film comme version déformée de la réalité. Mais Sammy capture accidentellement la vérité choquante derrière le mariage de ses parents lors d’un voyage de camping.

Burt Fabelman (Paul Dano), Sammy Fabelman (Mateo Zoryan) et Mitzi Fabelman (Michelle Williams) dans Les Fabelman. © Merie Weismiller Wallace/Amblin

Les Fableman rappelle la versatilité du médium, mais heureusement c’est bien plus qu’une ode au cinéma avec Spielberg qui se félicite. Beaucoup de ses films, même lorsqu’ils contiennent des dinosaures rugissants et des ovnis, traitent en sous-texte de familles brisées, de l’absence de figure paternelle et de mères complexes. Cette fois, il aborde ces thèmes directement et d’une manière profondément personnelle. Michelle Williams est particulièrement géniale en tant que Mitzy, la mère de Sammy (lire : Spielberg), une femme chaleureuse, aimante, mais aussi troublée.

Les Fableman n’est pas un document sur l’ego, mais un drame familial sensible et magnifiquement joué sur les sacrifices à faire entre l’art et la « vie ordinaire ». Et comment ces deux-là ont vraiment besoin l’un de l’autre. Il s’agit aussi de quelque chose de très universel : la prise de conscience que vos parents ne sont que des êtres humains avec des défauts. Le fait que Spielberg réussisse à éviter les sentiments en fait l’un de ses films les plus matures et les meilleurs depuis le début du siècle.

Réalisé par : Steven Spielberg. Avec : Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano et Judd Hirsch


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