Dans le Sud, l’alarme est au dépeuplement : d’ici 2080, plus de 8 millions de personnes en moins

La forte poussée de la construction

L’apport de bâtiments est passée de 7 points au-dessus de la moyenne du Centre-Nord (18,9 contre 11,9), grâce à l’impact expansif exercé par le Super bonus 110% . A l’inverse, la contribution de l’industrie a été limitée au Sud : 10 points contre 24,5 au Centre-Nord, en raison également de l’amincissement important de la base productive subi entre 2007 et 2022 : près de –30 % de valeur ajoutée, contre un baisse de 5,2% dans les régions du centre-nord. La comparaison européenne révèle cependant le retard accumulé également par l’industrie du Centre-Nord : dans les mêmes années, la valeur ajoutée industrielle de l’UE 27 a augmenté de près de 14 %, celle de l’Allemagne de plus de 16 %.

L’impact de l’inflation sur les revenus familiaux et la contraction des salaires réels

L’accélération de inflation L’année 2022, souligne l’enquête, a particulièrement érodé le pouvoir d’achat des couches les plus faibles de la population. Les familles ont été les plus durement touchées faible revenu, principalement concentré dans les régions du Sud. L’inflation s’est érodée en 2022 2,9 points du revenu disponible des familles du Sud, soit plus du double de celui du Centre-Nord (–1,2 point). Par rapport aux autres économies européennes, en Italie, la dynamique inflationniste a eu un impact significatif sur les salaires réels italiens, qui, entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, ont subi une contraction beaucoup plus prononcée que la moyenne de l’UE-27 (–10,4 % contre –5,9 %), et encore plus intense au Sud (–10,7 %) en raison d’une dynamique de prix plus soutenue. Cette dynamique s’inscrit dans une évolution à moyen terme du salaire brut réel par salarié, également particulièrement défavorable au Sud : –12 % de salaire réel par rapport à 2008 (–3 % au Centre-Nord).

Près de quatre travailleurs sur dix ont un emploi temporaire

Par rapport à l’avant-pandémie la reprise de l’emploi elle a été plus prononcée dans les régions du Sud : +188 mille au Sud (+3,1 %), +219 mille au Centre-Nord (+1,3 %). Au sujet de la précarité de l’emploi, dans la reprise post-Covid après le « rebond » de l’emploi, la précarité s’est encore aggravée. Depuis le second semestre 2021, l’emploi plus stable a augmenté, mais le vulnérabilité dans Le marché du travail du Sud demeure sur les niveaux pathologiques. Près de quatre travailleurs sur dix (22,9%) au Sud ont un emploi à durée déterminée, contre 14% au Centre-Nord. 23 % des CDD du Sud sont en activité depuis au moins cinq ans (8,4 % au Centre-Nord). Entre 2020 et 2022, la part involontaire du total des contrats à temps partiel dans tout le pays a diminué, mais l’écart entre le Sud et le Centre-Nord reste encore très prononcé : 75,1 % des relations de travail à temps partiel au Sud sont involontaires par rapport à 49,4% du reste du pays.

Inconfort social

L’augmentation de l’emploi ne parvient pas à atténuer les difficultés sociales dans un contexte de précarité généralisée et de bas salaires. Malgré la croissance de l’emploi, en 2022, le la pauvreté absolue a augmenté dans tout le pays. La pauvreté a atteint des niveaux sans précédent. En 2022, on compte 2,5 millions de personnes vivant dans des familles en situation de pauvreté absolue au Sud : +250 000 de plus qu’en 2020 (–170 000 au Centre-Nord). L’augmentation de la pauvreté parmi les salariés confirme que le travail, s’il est précaire et mal payé, ne garantit pas les fuites de la misère sociale. Dans le Sud, la pauvreté absolue des familles dont la personne de référence est employée a augmenté de 1,7 point de pourcentage entre 2020 et 2022 (de 7,6 à 9,3 %). Une augmentation est observée parmi les familles de travailleurs et travailleurs assimilés : +3,3 points de pourcentage. Ces augmentations sont encore plus élevées que celles observées pour l’ensemble des familles en situation de pauvreté absolue.

Les risques d’une autonomie différenciée

Une étape de l’enquête porte sur les réformes. L’autonomie différenciée, observe Svimez, expose l’ensemble du pays aux risques d’une fragmentation insoutenable des politiques publiques appelées à définir une stratégie nationale de croissance, d’inclusion sociale et de renforcement du système d’affaires. À ce cadre de fragmentation s’ajoutent les risques d’un gel des écarts territoriaux de dépenses par tête déjà présents et d’un affaiblissement des politiques nationales de redistribution entre individus et de rééquilibrage territorial. Les fonctions déléguées absorberaient une grande partie de l’Irpef régional : environ 90 % dans le cas de la Vénétie, des parts entre 70 et 80 % pour la Lombardie et l’Émilie-Romagne. Les effets seraient importants en termes de contraction du budget national, avec pour conséquence une réduction de la marge d’action des finances publiques centrales. Les recettes de l’Irpef retenues par les trois régions seraient égales à environ 30% du revenu national.



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