Dans le nouveau rapport AlmaLaurea lumières et ombres : des diplômés satisfaits mais l’écart entre le Nord et le Sud se creuse et les contrats temporaires se creusent


LA les diplômés font la promotion de l’université. Mais c’est le système italien qui n’aide pas les jeunes. A tel point que de plus en plus souvent, pour tenter de se construire un avenir meilleur, ils quittent leur ville et leur région du Sud et partent étudier au Nord. Avec une perte de cerveaux, d’énergies, d’initiatives qui ne peut que peser sur le développement. C’est ce qui ressort de la Rapport XXIV AlmaLaurea sur le profil et la condition d’emploi des diplômés qui a été présenté ce matin à l’Université de Bologne, par la directrice du Consortium AlmaLaurea Marina Timoteo, lors de la conférence « Intégration des données et puissance de l’information. De la formation au monde du travail », organisé avec le Ministère de l’Université et avec le patronage de la CRUI.

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Un voyage à sens unique

Ce qui ressort : en attendant, nous vous rappelons que le Rapport concerne 77 universités sur les 80 membres d’AlmaLaurea, et se base sur une enquête auprès de 300 mille étudiants. Le premier fait très positif est que 88,8% des étudiants sont satisfaits de la relation avec les enseignants, et 72% choisiraient à nouveau les mêmes études et l’université elle-même. Par ailleurs, il convient de souligner qu’en 2021, l’emploi des diplômés âgés de 20 à 64 ans est égal à 79 %, contre 65 chez les diplômés. L’obtention d’un diplôme aide donc à trouver du travail. Néanmoins, en 2021/22, après plusieurs années de hausse, on note une baisse de 3% des inscriptions par rapport à 2020/21une baisse qui atteint 5 dans les universités du Sud. Et c’est justement ce flux de jeunes vers le Nord l’un des phénomènes les plus inquiétants, si l’on regarde l’avenir du pays : alors que de fait les diplômés du secondaire dans le du Nord restent dans la même zone à 96,7%, et ceux du Centre à 86,8, parmi les diplômés du Sud pas moins de 28% font leurs valises et partent; 16% pour une université du Nord, 12% pour une du Centre. Et même si on regarde les étudiants étrangers, 92% choisissent une université du Centre-Nord. Des universités du Nord plus attractives ? De meilleures perspectives d’emploi ? Les deux, peut-être, mais les données devraient nous faire réfléchir. Entre autres, ceux qui partent pour le Nord ont une origine sociale et culturelle élevée, ce qui n’est pas non plus anodin.

De nombreux contrats à terme

La famille y est encore pour quelque chose aujourd’hui, et cela montre que l’ascenseur social reste bloqué: 31% diplômés dont au moins un parent est diplômé ; il y a dix ans, il y en avait 27. et seulement 4% de diplômés étrangers, issus de familles immigrées. Encore moins de diplômés étrangers qui choisissent l’Italie pour l’université : seulement 2,5 %. L’internationalisation est encore une voie. Mais il faut dire que ces deux dernières années, en raison de la pandémie, nos enfants ont aussi moins d’expériences d’études à l’étranger. Nous verrons, si Covid le permet.

Mais passons aux données sur l’emploi. En 2021, le taux d’emploi, un an après l’obtention du diplôme, était de 74,5 % chez les diplômés du premier cycle et de 74,6 % chez les diplômés de la deuxième année. Par rapport à 2019, on note une augmentation de 2,9 % pour les diplômés du second degré, alors que celle des diplômés du premier degré est presque imperceptible. Le salaire net mensuel moyen, à un an, est de 1340 € pour les premiers et de 1407 € pour les seconds. Le point est cependant que dans 40 % des cas, il s’agit de contrats à durée déterminée. Une augmentation significative : en 2008, un an après un bac+3, 41 % des jeunes avaient un CDI. Une grosse différence.

Et à cinq ans ? L’emploi et les salaires augmentent, de 89,6 % et de 88,5 pour les diplômés du premier et du second degré, avec des salaires mensuels compris entre 1554 € et 1635 €. Et – enfin – aussi des CDI, qui dépassent la moitié du total. Les anciens étudiants en informatique, TIC, ingénierie, économie trouvent plus facilement du travail – après cinq ans, tandis que les diplômés en droit figurent en bas de la liste, avec ceux du secteur de l’éducation et de la formation. Mais les plus confiants en leur avenir restent, en commun, les jeunes qui ont fait leurs études dans les universités du Nord.

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