En Franconie, des milliers de spectateurs ont assisté à l’explosion des tours de refroidissement de l’ancienne centrale nucléaire de Grafenrheinfeld. La centrale nucléaire a été fermée en 1982.16 août 2024 | 0:53 minute
Pendant plus de trois décennies, les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Grafenrheinfeld (centrale nucléaire) dominaient le paysage autour de Schweinfurt. Il ne reste plus qu’un gros tas de décombres à l’endroit où se trouvaient les colosses d’une centaine de mètres de haut. Les tours ont été détruites vendredi par une explosion ciblée.
Selon leurs propres déclarations, la police avait déjà découvert un homme sur un poteau électrique dans la zone réglementée. Les pompiers sont arrivés avec une échelle tournante. La démolition a donc été reportée. Il était initialement prévu à 18h30.
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Que faut-il prendre en compte lors du démantèlement d’une centrale nucléaire ?
La cuve sous pression du réacteur de la centrale nucléaire de Grafenrheinfeld est entièrement démontée depuis l’été 2024.
Source : PreussenElektra, J. Kiefer
En principe, toute pièce est considérée comme « potentiellement radioactive », même si elle n’a jamais été en contact avec de la radioactivité. « Les exigences en matière de sécurité lors d’un travail de démantèlement sont aussi élevées que lors d’une exploitation à haute performance », explique Almut Zyweck de la société d’exploitation PreussenElektra. « Tous les travaux sont soigneusement planifiés, accompagnés par des experts en radioprotection et contrôlés par des experts indépendants de l’autorité de contrôle ou par l’autorité de contrôle elle-même. »
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À combien s’élèvent les coûts de démantèlement d’une centrale nucléaire ?
Dans le cas de Grafenrheinfeld, le démantèlement a commencé en avril 2018. Depuis début août, la cuve sous pression du réacteur – le cœur nucléaire de la centrale, si l’on peut dire – a également été entièrement démontée.
Non sans raison, car après les éléments combustibles retirés en 2020, il s’agit de la partie la plus radioactive de la centrale. Bilan après deux ans et demi de démantèlement : environ 500 tonnes d’acier, conditionnées dans 61 conteneurs de stockage final.
Nous parlons d’un total de 27 000 tonnes de matériaux, dont une grande partie pourra à terme être réutilisée comme matériau recyclable. PreussenElektra estime que le coût de l’ensemble du démantèlement s’élève à environ 1,1 milliard d’euros.
Où doivent aller les déchets nucléaires après le démantèlement ?
Mais là aussi, un énorme problème est loin d’être résolu : que faire des matières hautement radioactives ? Les éléments combustibles de Grafenrheinfeld sont stockés dans des conteneurs spéciaux dans le dépôt provisoire de déchets nucléaires voisin. Il s’agit de l’un des 16 camps de ce type répartis à travers le pays.
Source : dpa
Grafenrheinfeld était l’une des centrales nucléaires de taille moyenne. Plus de 333 milliards de kilowattheures d’électricité ont été produits en 33 ans d’exploitation. Selon l’opérateur, cette quantité peut approvisionner le Land de Bavière pendant environ quatre ans.
« Selon les dernières estimations, il reste encore des décennies de travail devant nous, tant en termes de sélection d’un lieu qu’en termes de recherche », estime Florence-Nathalie Sentuc du GRS.
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Les tours de refroidissement de la centrale nucléaire sont-elles également contaminées par la radioactivité ?
Mais les débris des deux tours de refroidissement n’y finiront pas. Pendant le fonctionnement électrique, les tours étaient chargées de refroidir la vapeur des turbines et de la reconvertir en eau. Il n’y avait aucun lien avec la partie nucléaire de l’installation. Et maintenant ?
PreussenElektra ne voulait en fait pas le faire exploser avant une dizaine d’années. Avec la démolition, un souhait des politiciens locaux a été exaucé.
D’ailleurs : on ne sait toujours pas si le « champ vert » souvent souhaité existera réellement à Grafenrheinfeld. Mais Almut Zyweck de PreussenElektra tempère ces espoirs : « L’utilisation des sites à des fins énergétiques est une option évidente. »
Mark Hugo est rédacteur au sein de la rédaction environnementale de ZDF.