Daniel : "À la Juve, nous, les Brésiliens, avons appris à souffrir. Au Qatar pour gagner"

La Seleçao s’entraîne à Continassa avant de partir au Qatar. Le défenseur : « C’est quelque chose qu’on peut transmettre à l’équipe nationale. On est favoris ? C’est bien, mais la France et l’Argentine aussi »

De notre correspondant Sebastiano Vernazza

Lors de la retraite du Brésil au Juventus Center de Turin, en conférence de presse, Danilo, défenseur de la Juve et latéral droit annoncé de la Seleçao à la Coupe du monde. Voici ses propos et réflexions.

Le Brésil n’est-il pas trop offensif ?

« Notre capacité défensive est solide, nos attaquants participent au travail de récupération du ballon. Tite (le coach, ndlr) sait nous donner le juste équilibre ».

« Ils sont nécessaires comme canaux de communication entre les gens, mais il y a des exagérations et je pense qu’ils devraient être limités. »

Sur le fait que le Brésil n’a pas affronté les meilleures équipes nationales européennes.

« Nous sommes sud-américains et nous nous qualifions en Amérique du Sud, mais la plupart d’entre nous jouons en Europe et connaissons ce football. Nous n’avons pas grand besoin d’affronter les sélections européennes car nous sommes préparés pour elles, nous jouons dans leur football.  »

Pourquoi se préparer en Europe pour jouer dans le désert du Qatar ?

« Mais nous ne resterons ici à Turin que cinq jours. Le Centre de la Juve est une excellente structure, la meilleure possible. Ensuite, je joue pour la Juve… Je vois cela comme une étape importante ».

Lors de la Coupe du monde 2018, le Brésil a été stoppé par des blessures.

« Je joue pour l’équipe nationale depuis des années, j’espérais jouer et gagner plus, mais je suis prêt à tous les niveaux pour affronter cette Coupe du monde. »

« J’aime écrire et sur une page j’ai écrit que j’ai vu un bel arc-en-ciel au pied de la montagne. Ensuite, je suis monté au sommet et l’arc-en-ciel avait disparu, mais de là, on pouvait voir un magnifique panorama ».

Danilo veut peut-être dire qu’une opportunité peut naître d’un problème.

Concours de Dani Alves.

« Tout le monde sait qui est Dani Alves. Il a de grandes compétences, il crée de l’espace, il sait passer le ballon. Pour moi, il est une source d’inspiration. Il est un exemple de leadership car il sait se faire entendre même dans moments difficiles. Il est toujours joyeux et donne tout lui-même à chaque séance d’entraînement. Il a une résilience incroyable, il pense toujours au prochain match. Il n’y a pas de rivalités entre nous, c’est un groupe compact et chacun contribue de la meilleure façon possible » .

« On a joué tous les deux ou trois jours, c’était difficile, mais au Qatar on va rester figés au même endroit. Ce sera un tournoi très spécial, en novembre et dans la chaleur ».

« Je lis et j’écoute. On en assume la responsabilité, mais il y a aussi d’autres équipes très fortes, comme la France et l’Argentine, deux sélections qui vont continuer en Coupe. On va jouer pour réaliser le rêve qu’on avait enfant, soulever la Coupe. » pour fêter avec les amis et les familles ».

« C’est comme un frère pour moi, nous avons partagé beaucoup de choses ensemble. Nous avons joué ensemble pour Santos et Porto. Nos familles se voient. J’avais l’habitude de lui rendre visite à Turin avant de déménager à la Juve. Jouer la Coupe du monde avec lui est une source de fierté et de bonheur ».

« Oui, je le pratique pour me déconnecter des tensions. Le football demande beaucoup et j’ai besoin de prendre du temps, parfois, pour être avec moi-même ou avec un livre à la main. Le yoga est une façon productive de se détendre. »

A propos du mélange des jeunes et des vieux dans le Brésil de Tite.

« Nous, les « vieux », parlons aux jeunes par l’expérience. La beauté de ce groupe est l’homogénéité, un mélange de jeunesse et d’expérience. Je vois un grand sens des responsabilités chez les enfants, il y a une grande connexion entre nous ».

« Il y a une super compréhension entre nous et lui. Neymar se connecte avec tous ceux qui jouent à côté de lui et dans le groupe, il est un dispensateur de bonheur car il est toujours joyeux et positif ».

Sur la défense made in Juve du Brésil.

« Depuis que je suis en Italie, mon jeu défensif a changé positivement et c’est ce qui est arrivé à Bremer et Alex. C’est ce que nous pouvons ajouter à l’équipe nationale brésilienne. Ici, nous avons appris la capacité de souffrir, ici à la Juve je veux dire : c’est une chose de plus que nous pouvons transmettre au Brésil ».



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