Critique : Stella Sommer :: « Silence portait un manteau argenté »


Le joueur de 34 ans de Sankt Peter-Ording est l’un des musiciens les plus travailleurs du monde germanophone. En alternance avec son groupe Die Heitkeit, Sommer livre fréquemment des albums solo et trouve du temps pour des projets parallèles tels que Die Mausis. Dans une interview avec le « Taz », elle a rapporté un jour que son nouvel appartement berlinois se trouvait entre les plaques commémoratives de Marlene Dietrich et Hildegard Knef, dans le quartier de Schöneberg. C’est peut-être une note biographique, mais en même temps cela signifie aussi une localisation de son art, puisque sa voix grave a souvent été comparée à celle de « der Knef » et le tempo retardé de son interprétation rappelle sa technique de chant.

Entre contemplation et douleur

Sommer aurait pu reprendre la volonté de discipline certainement existante de Dietrich. Reste Nico, la troisième grande collègue, qui hante l’atmosphère à travers son travail. Stella Sommer – il n’y a pas d’autre façon de le dire – est très allemande. Dans un sens positif. Dans les 24 (!) chansons de son double album, elle chante en anglais, avec de nombreuses pauses pour réfléchir en mode conteur. Automnale, presque de Noël, elle arpente des bancs de brume peu instrumentés ou les passages choraux de « Frozen Air ». Le nombre de battements par minute est à peine mesurable. Ce sont des ballades calmes et au rythme lent qui mènent souvent à peine n’importe où.

Sommer peut faire quelque chose comme Nick Cave ou Bill Callahan, les maîtres masculins entre contemplation et douleur. Il y a des titres comme « Sorrow Had A Brother », mais ce ne sont pas des morceaux de tristesse en soi. Dans ses tons sépia à anthracite, Sommer crée finalement une atmosphère chaleureuse de salon de cheminée. Ça sent le bois de pin et le vin rouge lourd. Tous ses albums précédents ont viré dans des directions différentes, mais étaient « sans aucun doute l’été ». Dans ce cycle romantique, on pourrait dire qu’elle s’est trouvée. Mais la psychologie de la cuisine peut sortir d’ici. C’est tout simplement remarquablement bien fait.

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