Les paysages sonores électroniques du Britannique semblent plus libérés qu’auparavant.
« J’ai été soulevé par son amour / Je me suis senti soulevé d’en haut », chante Sampha sur « Suspended » entre soul et voix parlée. Dans PROCESS (2017), il a évoqué la mort de sa mère ; depuis lors, beaucoup de choses se sont passées dans sa vie. Après la sortie de son premier album et la tournée qui a suivi, il a pris sa retraite et est devenu père. Au lieu de traiter à nouveau ses expériences personnelles, il se réfugie cette fois dans un monde fantastique. Les textes abstraits abordent à plusieurs reprises la notion de temps, de rêves, de capacité à voler et de machines à voyager dans le temps. Peut-être que ces thèmes sont inspirés par les histoires qu’il lit à sa fille au coucher.
Le contenu peut paraître lourd, mais le son du concept fonctionne. Le piano reste toujours un élément central de son œuvre ; dans « Suspended » et « Dancing Circles » il revêt un rôle beaucoup plus effervescent, presque atonal en interaction avec le chant polyphonique. Les rythmes chatoyants du synthé et de la batterie sont à nouveau utilisés discrètement et combinés avec des extraits sonores analogiques.
Techniquement, ils sont plus sophistiqués et complexes que leur prédécesseur. La voix de Sampha danse au-dessus du piano complexe et du paysage sonore électronique. Cela semble moins fragile et respirant et plus léger et confiant. Cela peut être dû au fait que cette fois, il chante moins avec son falsetto typique dans la voix principale, mais passe de plus en plus souvent à la voix de poitrine. Combien tu aimerais le laisser te chanter pour dormir.
Auteur : Louisa Zimmer