Critique : Oui, panique :: « Ne jouez pas avec les enfants riches » – Inner Strength


Guitares déformées, glam, Britpop, Morrissey, vers « Southpaw Grammar » (1995). Mais : la jupe de cochon, ce n’est pas le cas ! Sur leur nouvel album, Ja, Panik semble si détendu, comme s’ils menaient depuis des années une bataille que personne ne pouvait gagner, mais cela ne les avait pas non plus transformés en un tas de misère. « Il m’a fallu comprendre : ce mur ne peut pas être démoli », chante Andreas Spechtl dans « Mama Made This Boy ».

La musique politique la plus belle et la plus intelligente du monde germanophone

Sur la couverture de « Don’t Play With The Rich Kids », les quatre membres du groupe sont enveloppés dans une couverture, regardant tous dans la même direction : allégorie de la forteresse Europe ou expression d’une nouvelle conscience de classe ? En tout cas, oui, la panique le prouve : se concentrer sur les forces intérieures (du collectif ?) ne doit pas nécessairement exclure les crises extérieures. Les Autrichiens créent ainsi une fois de plus la musique politique la plus belle et la plus intelligente du monde germanophone. « Pendant un instant, j’étais perdu dans le monde / j’étais perdu à Berlin, perdu à Vienne, perdu à Mexico », résume Spechtl au début. C’est une pièce sur l’interchangeabilité des lieux et des expériences. Puis l’idée salvatrice : « J,P Supernova reste le seul médicament. »

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« Kung Fu Fighter » raconte aussi les mensonges de la vie moderne et les « mille combats en moi ». La chanson prend des proportions presque celles d’Arcade Fire avec ses fonds et ses cuivres anthémiques. Seule l’Armée du Salut est laissée de côté. Oui, la panique danse autour de chaque piège pathétique dans les rêves. Ils se demandent de quoi ils devraient avoir peur puisqu’ils se réveilleront de toute façon en enfer (« Rêve 12059 »). Ils s’en foutent de la mort dans « Hey Reina » car ils ont des ennemis complètement différents et ils attendent d’être séduits par les « diables ». Ils croient en un certain « changement » et construisent en même temps une maison des ténèbres dans « Le fascisme est invisible (pourquoi pas vous ?) ». Et à la fin, dans le bruit blanc de près de douze minutes d’« Ushuaia », il y a l’immortalité. Ces chansons ne sont pas exemptes d’utopie. Il suffit d’écouter un peu plus attentivement.



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