Critique : Mott The Hoople :: « Tous les jeunes mecs »


Après le succès de leurs débuts, qui oscillent entre le hard rock des débuts basé sur le blues et le successeur de Dylan, occupant même brièvement les places bon marché des charts britanniques et américains, Mott The Hoople fait partie des nouveaux espoirs du rock du début des années 70. Cependant, ce « groupe manifestement talentueux mais confus » (Paul Nelson) se met dans une telle position qu’à un moment donné, non seulement leur label, mais aussi eux-mêmes, perdent presque patience. Après un concert raté à Zurich, ils sont sur le point de se séparer, mais David Bowie prend ensuite la relève en tant que producteur. Bowie peaufine leurs compositions, enchaîne leurs pauses musicales avec des chœurs et un large band et écrit également pour eux un tube à succès.

En fait, ils ressemblent toujours à quatre groupes que Bowie a réunis sous l’égide du glamour.

Vous pouvez encore voir les distorsions stylistiques sous la surface parsemée de paillettes. En plus des rockers typiquement théâtraux de Mott tels que « Sucker » et « One Of The Boys », il y a le plagiat des Stones « Jerkin’ Crocus » et la ballade mélancolique au piano de Ian Hunter « Sea Diver », que l’acolyte de Bowie, Mick Ronson, transforme en mélodramatique avec un arrangement de cordes, la reprise pâteuse de Velvet Underground « Sweet Jane » et « Ready For Love/After Lights », un rocker léthargique que le guitariste Mick Ralphs remodèle bientôt en une chanson de Bad Company avec quelques morceaux.

En fait, ils ressemblent toujours à quatre groupes que Bowie a réunis sous l’égide du glamour. Et avec la chanson titre pompeuse et sexuellement ambiguë « All The Young Dudes », il la porte lui-même au-delà du seuil. Commence alors les deux ou trois années pendant lesquelles Mott The Hoople sirote réellement du champagne. Lors de la tournée américaine suivante, Ian Hunter écrit son « Diary Of A Rock’n’Roll Star ». L’édition du 50e anniversaire rend hommage à cette jolie note de bas de page de l’histoire du rock de la manière somptueuse habituelle avec un bon remaster, des versions alternatives, des extraits de session, des éléments de dévotion et des notes de doublure instructives dans un livre de 72 pages.

Auteur : Frank Schäfer



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