Critique : Genesis Owusu :: LUTTEUR


Les cafards ne sont pas les animaux les plus populaires. Ils rampent dans les cuisines, évitent la lumière et peuvent transmettre des maladies. Le rappeur et chanteur ghanéen-australien Genesis Owusu a néanmoins choisi l’insecte comme métaphore pour exprimer son état de peur et d’impuissance. La blatte ne veut pas qu’on lui marche dessus et s’éloigne en rampant – c’est exactement ainsi qu’Owusu voit les gens fuir les défis de notre époque.

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La musique, caractérisée par des lignes de basse mélodiques, n’est pas aussi sombre : qu’elles soient galopantes sans compromis comme sur « Leaving The Light » ou groovy-sexy comme sur « See Ya There », les tonalités profondes constituent la base du mélange de punk, rap et jazz et Soul. Owusu reste également toujours en mouvement, alternant entre rap agressif et chant de fausset sensuel. La partie rap punk n’est pas sans rappeler un Slowthai un peu moins impétueux et, hormis le brutal « Leaving The Light », est la partie la plus faible de l’album.

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Les points forts sont ailleurs : dans le soft funk de « That’s Life (A Swamp) » ou dans l’hybride rap alternatif des années 80 « The Roach ». Et dans les paroles, caractérisées par des références littéraires allant de Kafka (« Se sentir comme Gregor Samsa / Un insecte dans le rouage d’un cancer aux parois grises ») à Beckett (« Je peux attendre Godot ici ou lever mes jambes et bouger »). Les cafards sont difficiles à tuer – et Genesis Owusu n’abandonne pas non plus facilement.

Auteur : Elias Pietsch

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