Morte, enterrée et, jusqu’à il y a quelques mois, certaine de le rester : l’industrie charbonnière britannique. Mais certains lecteurs du FT ont récemment commencé à publier la réponse « rouvrir les mines de charbon » dans des articles sur la crise énergétique actuelle au Royaume-Uni. Dans quelle mesure cette suggestion est-elle réaliste ?

Le charbon a fait plus que garder les lumières allumées pour la Grande-Bretagne au cours des derniers siècles. L’exploitation minière était un employeur massif dans de nombreuses régions du pays. Le « gaz de ville » manufacturé était un combustible domestique de base jusqu’à ce que le gaz naturel prenne le relais dans les années 1960.

Les trois dernières centrales électriques au charbon du pays achètent principalement leurs stocks à l’étranger. Jusqu’à récemment, la Russie était le plus gros fournisseur. Les mines britanniques n’ont produit que 1 million de tonnes l’an dernier. Cela représentait moins de 1 % du pic de production avant la première guerre mondiale.

La crise énergétique a multiplié par six le prix du charbon depuis le début des années 2020. Mais des siècles d’extraction signifient que la majeure partie du charbon thermique restant se trouve en profondeur, ce qui le rend économiquement non viable pour la production d’électricité, même aux prix actuels, selon Steve Hulton, du cabinet de conseil Rystad Energy.

Les réserves « prouvées » de charbon à coke de la Grande-Bretagne – qui pourraient être extraites de manière économique – ont été estimées à seulement 26 millions de tonnes l’an dernier par BP. Cela se compare à près de 250 milliards aux États-Unis.

Le charbon britannique total existant pourrait atteindre 190 milliards de tonnes, selon les estimations faites par British Coal dans les années 1990. Environ 45 milliards de tonnes pourraient être extractibles, l’argent ne s’y oppose pas. Ce dernier couvrirait environ 75 fois la consommation totale d’énergie de la Grande-Bretagne pour 2021, calcule Lex.

Les prix élevés du charbon ont dû augmenter de manière simpliste la petite tranche de ces 45 milliards de tonnes qui est désormais économiquement viable. Mais un plan d’extraction pluriannuel devrait reconnaître que l’industrie ne s’attend pas à ce que les prix élevés persistent. Les entreprises ne modifient pas leurs plans d’investissement pour cibler des régions où le charbon n’était auparavant pas rentable.

Le véritable point de friction au Royaume-Uni, ce sont les dommages causés par l’extraction du charbon. Le charbon produit du bruit et de la poussière lorsqu’il est déterré et de fortes émissions lorsqu’il est brûlé. Depuis 2014, West Cumbria Mining tente d’ouvrir la première nouvelle mine de charbon profonde en 30 ans. Les ministres ont de nouveau reporté une décision à ce sujet plus tôt ce mois-ci.

Pour les écologistes, l’extraction du charbon est vraiment le gouffre.



ttn-fr-56