Cri au secours après cri au secours, mais à Ter Apel (presque) rien ne change

Le centre d’application Ter Apel est plein à craquer. L’intention est que les demandeurs d’asile partent rapidement, mais faute de places d’accueil ailleurs, cela se fait trop lentement. Les politiciens et les organisations humanitaires réclament une solution depuis un certain temps, mais pratiquement rien n’a changé.

SAI fait un tour d’horizon des appels à l’aide de ces derniers mois :

21 mars : le COA tire la sonnette d’alarme

Début mars, le flux de réfugiés en provenance d’Ukraine commence. Ce groupe n’a pas à demander l’asile et de nombreuses municipalités mettent à disposition des espaces d’accueil de leur propre initiative. En conséquence, la réception se déroule sans heurts. Mais le COA tire la sonnette d’alarme : l’organisation souligne qu’il faut aussi créer de toute urgence plus de places pour les autres.

« Nous remarquons maintenant qu’il est très difficile de placer le groupe régulier quelque part, car presque tout est réservé aux Ukrainiens », explique le président du COA, Milo Schoenmaker. « Il déborde maintenant à Ter Apel. »

D’ici une semaine et demie, 1500 nouvelles places doivent être trouvées pour les demandeurs d’asile en provenance de pays comme la Syrie et l’Afghanistan. A partir du 1er avril, les abris d’urgence d’Almelo et de Wassenaar disparaîtront, où 1180 personnes seront hébergées.

Abri de nuit Ter Apel

Les personnes qui souhaitent demander l’asile aux Pays-Bas doivent se présenter au centre de demande de Ter Apel. Après cela, ils se voient attribuer un lieu d’accueil régulier dans le reste du pays. Cependant, il y a une grave pénurie de places d’hébergement régulières, ce qui signifie que l’abri de nuit de Ter Apel, qui est en fait destiné à rester une nuit, est surpeuplé.

Ce fut le cas plusieurs fois l’an dernier. Par exemple, l’Agence centrale pour l’accueil des demandeurs d’asile (COA) a dû informer la municipalité de Westerwolde une amende de 100 000 euros payer parce que le centre de demande a été surpeuplé à plusieurs reprises. Un rapport du GGD a montré que les mesures d’hygiène n’étaient pas correctement respectées en raison de la foule. Le risque de propagation, par exemple, de corona ou de diarrhée serait également élevé.

Le secrétaire d’État aux Affaires d’asile, Eric van der Burg, voit lui aussi que le besoin est grand. « Il faut trouver des places, sinon les gens vont dormir dans la rue. » Selon le président du Conseil de sécurité, Hubert Bruls, « tout doit être retiré » pour ouvrir des sites supplémentaires et peut avoir recours à la coercition. Cependant, en vertu de la législation actuelle, il n’y a aucune possibilité de coercition.

10 avril : « Notre propre Lampedusa »

Le maire Schuiling de Groningen a honte des conditions de vie dans le centre d’application. « Les enfants jouent parmi les déchets. Il y a des installations sanitaires infiniment meilleures sur un site de festival », dit-il après une visite. « Il y a une odeur âcre d’égout dans les tentes des abris, et les urinoirs sont pleins d’urine et de boue brune. Il y a un risque d’infections et de maladies infectieuses, il n’y a aucune intimité et il y a un risque d’incendie. »

Selon lui, les municipalités se bousculent pour aider à l’accueil des réfugiés d’Ukraine, mais les titulaires de statut (demandeurs d’asile avec un permis de séjour) sont laissés pour compte. « C’est une autre catégorie de personnes ou quelque chose comme ça, je ne sais pas. Nous enfreignons la loi de tous les côtés. C’est honteux. »

Trois communes refusent structurellement

Sur les cinquante plus grandes communes, trois n’ont pas accueilli de demandeurs d’asile au cours des douze dernières années. Il concerne Roosendaal, Delft et Westland, selon une analyse du NOS

15 avril : « Les enfants de Ter Apel sont négligés »

Les enfants de Ter Apel sont « mentalement négligés » et souffrent davantage de traumatismes dans le centre d’application. C’est ce que raconte la protectrice des enfants Margrite Kalverboer CNRC† Rien n’est arrangé pour les 113 mineurs présents sans famille, précise-t-elle. « Pas d’éducation, pas d’activités, pas d’aide : rien. Ils peuvent manger et c’est tout. Les surveillants m’ont dit qu’ils ne réveillent même pas les enfants le matin parce qu’il n’y a rien à faire de toute façon. »

19 avril : trois municipalités viennent à la rescousse

Pendant des jours, le COA recherche des lieux d’accueil pour 300 demandeurs d’asile. Pendant longtemps, personne n’écoute. A terme, Amsterdam, Oss et Nimègue mettront à disposition des espaces. Alkmaar suit un jour plus tard. La mesure d’urgence évite à ces demandeurs d’asile de se retrouver à la rue.

25 avril : « La pression augmente de façon irresponsable »

COA souhaite « à très court terme » un certain nombre de lieux d’accueil plus grands pouvant être utilisés plus longtemps. À l’heure actuelle, il n’y a pas assez de perspectives pour sortir de la pénurie aiguë de capacité, selon l’organisation.

10 mai : « Impressionnant bas »

Il n’y a pas de place pour des dizaines de demandeurs d’asile. Pendant longtemps, il semble qu’ils doivent passer la nuit devant les portes de Ter Apel sur une pelouse. Des couvertures, de la nourriture et des boissons leur sont distribuées à l’extérieur. Ils sont amenés à la dernière minute. Ils sont hébergés dans les zones d’attente du centre de candidature. Il n’y a pas de lits, « mais au moins ils ont maintenant un toit au-dessus de leur tête », a déclaré un porte-parole. « Je ne pense pas que cela soit déjà arrivé auparavant. C’est un creux impressionnant. »

11 mai : appel d’urgence du secrétaire d’État Van der Burg

Le secrétaire d’État Van der Burg d’Asiel appelle à nouveau les municipalités à contribuer à une meilleure répartition des demandeurs d’asile. Il y a aussi la consternation à la Chambre des représentants. Si une solution n’est pas trouvée rapidement, la situation deviendra intenable, selon le COA.

Le soir, la Croix-Rouge installe des tentes au centre d’enregistrement surpeuplé. L’organisation d’aide tient compte du fait qu’il n’y a pas de place pour 200 personnes. Au final, les tentes se sont avérées inutiles, mais « ce n’était qu’une question de temps ». La région de sécurité de Groningue abrite une centaine de personnes dans un lieu d’hébergement d’urgence à Heerenveen.

12 mai : et maintenant ?

Malgré tous les appels à l’aide et les appels, il n’y a toujours pas de solutions structurelles. Les municipalités doivent accueillir les demandeurs d’asile, mais ne peuvent y être contraintes. A court terme, rien ne changera à Ter Apel. Le secrétaire d’État Van der Burg s’attend à ce que la pénurie de places se poursuive pendant près d’une semaine.

La Croix-Rouge espère que davantage de municipalités mettront à disposition une place où les nouveaux demandeurs d’asile pourront s’inscrire. Les experts plaident en faveur de la mise à disposition de bâtiments vacants comme solution d’urgence qui ne sont pas réellement destinés à l’habitation. À plus long terme, le gouvernement pourrait offrir un accueil plus permanent aux demandeurs d’asile, selon les experts.

Le manque de places s’explique en partie par le fait que les demandeurs d’asile qui ont obtenu un titre de séjour ont du mal à s’installer dans un logement normal. Dans cette vidéo, NOS explique exactement où se situe le problème :



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