Création mondiale d’une star mondiale. Jacques d’Ancône : La comédie musicale « Piaf » mérite des salles combles | avis ★★★★★

Soixante ans après sa mort (en 1963), elle est toujours parmi nous, les survivants. Son répertoire de chansons est intemporel, son existence si horriblement remplie de drames bruts qu’il n’est pas surprenant qu’il existe aujourd’hui – comme en 1999 et 2008 – une comédie musicale sur Édith Piaf.

Une production incroyablement belle et émouvante. Suzan Seegers joue et chante le rôle titre Piaf . C’est une création mondiale dans le style et le caractère d’une star mondiale.

Avec son individualité écrasante, elle ne tombe jamais dans l’imitation. Ne dites pas qu’elle a « tout » en voix et en silhouette. Elle est phénoménale. Sa performance dégage un attrait irrésistible. Mais Seegers n’est pas seul. Les trois musiciens sont plus que de simples accompagnateurs et l’ensemble compte quatre acteurs qui jouent divers rôles solos intrigants et fonctionnent à merveille comme chœur.

Trouvaille éblouissante

L’écrivain musical néerlandais le plus productif Allard Blom, également impliqué dans le précédent Piaf , a fait de la pièce une découverte éblouissante. Le spectacle s’ouvre et se termine avec la mort du célèbre chanteur, décédé des suites de rhumatismes, associés à l’alcoolisme, à l’arthrose et à la dépendance à la morphine et à des substances similaires. Ce n’est pas un art d’introduire le glamour de manière détournée. Cependant, il s’agit entièrement de la puissance de l’histoire, et non d’effets paresseux. Quiconque s’attend à des scènes de spectacle lâches et colorées devrait rester chez lui.

En tant que réalisateur, Martin Michel se révèle maître des transitions douces et bouleversantes entre les scènes dont les chansons (évidemment chantées en français) en fournissent l’illustration et les changements de costume de Piaf prennent une charge symbolique. Il est suggestif que dans le final l’accent soit mis sur le calme et non sur Non, tu ne regrettes rien , sa chanson phare. Édith Piaf savait à quel point elle était terriblement bonne et terriblement ambitieuse, mais aussi capricieuse et contraire en amour, son insécurité et le choix de mauvais amis qui voulaient lui mettre le couteau sous la gorge.

Moineau brutal avec un énorme bec

Elle avait du talent. Dommage de gaspiller. Chanter était pour elle une nécessité. Piaf a débuté dans la rue comme chanteur, le moineau effronté au bec énorme. Il a grandi dans une famille froide, a été expulsé du nid, mais croyait au fonctionnement des cartes de tarot. Dans la comédie musicale, quatre personnes modélisent ce qui lui arrive lors du changement de qui vous êtes à qui vous étiez autrefois. Thomas Cammaert dans le rôle principal de l’Ange et à côté de lui Cystine Carreon dans le rôle de la Mort, Hein Gerrits dans celui du Fou et Job Bovelander dans celui du Diable. Chacun d’eux est crédible en termes de caractérisation.

Édith Piaf vivait dans son ombre. Suzan Seegers le rend palpable : sur le chemin de la sortie, Piaf « a dû parcourir seul les derniers mètres… » Le public a réagi « un-Groningen » avec des applaudissements qui se sont poursuivis jusqu’à ce que le rideau ne s’ouvre plus.

Je ne dis pas que les salles ne sont pas pleines pendant la tournée.

La comédie musicale « Piaf »

Événement comédie musicale « Piaf » Texte Allard Blom Direction Martin Michel De Suzan Seegers, Thomas Cammaert, Cystine Carreon, Hein Gerrits et Job Bovelander Orchestre Frans Heemskerk, Joep Lumeij, Emiel de Jong Décor Joris van Veldhoven production De Theater BV Vu 21/10 Winschoten, De Klinker Public 465 Reste à voir 3/11 Emmen, 4/11 Stadskanaal, 22/11 Meppel, 26/11 Assen, 29/11 Heerenveen, 14/12 Drachten, 22/12 Sneek, 27/1 Groningen (Martiniplaza), 1/2 Steenwijk, 23/ 2 Leeuwarden (De Harmonie)

★★★



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