Crainte du « choc Lehman » lundi : la Suède et la Finlande offrent des milliards aux énergéticiens

Avec cela, la Suède veut empêcher que la crise énergétique russe ne dégénère en «faillites techniques» dans les entreprises énergétiques et même en une crise financière comme après l’effondrement de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers en 2008. Après tout, certaines entreprises énergétiques ne sont pas ne risquent plus d’avoir suffisamment de garanties pour produire de l’électricité, ce qui pourrait les mettre en difficulté à partir de lundi, a déclaré le ministre suédois des Finances Mikael Damberg lors d’une conférence de presse.

« Le problème est actuellement limité aux producteurs d’énergie, mais si nous n’intervenons pas, les problèmes menacent de s’étendre au reste du marché financier », a déclaré le ministre. « Cela pourrait déclencher une autre crise financière. »

« Cette crise a tous les ingrédients pour une sorte de Lehman Brothers pour l’industrie de l’énergie », a déclaré le ministre finlandais de l’Economie Mika Lintila, selon l’agence de presse Reuters. « Le programme de soutien du gouvernement est l’option de la dernière chance pour les entreprises qui risqueraient autrement de faire faillite », a déclaré la Première ministre finlandaise Sanna Marin.

En raison de la forte augmentation des prix de l’énergie sur le marché de gros en Europe, les entreprises énergétiques doivent puiser beaucoup plus dans leurs poches pour acheter l’électricité et le gaz futurs. La société Fortum Oyj de la Finlande voisine a déclaré la semaine dernière que son collatéral avait augmenté de 1 milliard d’euros en une semaine, à 5 milliards d’euros.

Les prix du gaz ont chuté ces derniers jours, mais devraient monter en flèche lundi, le gazoduc Nord Stream 1 n’ayant pas redémarré samedi comme promis en raison de problèmes techniques.

Les garanties de crédit de la Suède sont fournies par l’Agence nationale de la dette. Ils sont avant tout destinés aux entreprises suédoises, mais d’autres entreprises scandinaves ou baltes peuvent également s’appuyer sur eux durant les deux premières semaines, a-t-il précisé dimanche. Les parlements suédois et finlandais devraient voter sur la question lundi.

Il y a aussi l’inquiétude chez certains spécialistes en Belgique. Sur Twitter, le professeur Damien Ernst de l’Université de Liège et le professeur Bruno Colmant ont fait part de leur inquiétude. Ils craignent la faillite du secteur de l’énergie si le prix du gaz venait à monter en flèche.