CPB : faible imposition sur les successions d’entreprises familiales inutile et inefficace

Le BOR (Business Succession Scheme) concerne un groupe restreint de personnes, même pas quelques milliers par an, mais il y a beaucoup d’argent en jeu. Les personnes qui héritent d’une entreprise d’un membre de la famille ont un avantage sur les personnes qui reçoivent un héritage ordinaire : elles doivent payer beaucoup moins d’impôts. Cela s’applique également aux personnes qui reçoivent une entreprise par le biais d’un don, souvent d’un parent qui prend sa retraite.

La condition est que l’héritier continue l’entreprise pendant au moins cinq ans. En 2017, le bénéfice fiscal total pour ce groupe s’est élevé à plus de 400 millions d’euros.

Cet avantage fiscal est inutile et non efficace, conclut le Bureau central du plan (CPB) dans une évaluation à la demande du cabinet† Les quatre partis de la coalition ont convenu de revoir ce régime de succession d’entreprise (BOR) pour voir s’il peut être amélioré et s’il est possible d’en prévenir les utilisations abusives.

La continuité n’est pas menacée

Le faible taux d’imposition a été conçu pour empêcher les enfants qui héritent et veulent continuer une entreprise d’avoir des problèmes financiers parce qu’ils ne peuvent pas payer les droits de succession. Toutes les entreprises n’ont pas assez de liquidités pour cela, pensait-on. Parfois, la valeur de l’entreprise est en briques ou en machines.

Qu’une partie du BOR fonctionne, conclut le CPB : si peu de droits de succession ou de donation doivent être payés que la continuité des entreprises n’est pas mise en danger. Mais cet avantage fiscal n’est en aucun cas nécessaire.

Le bureau d’urbanisme a examiné tous les legs et donations entre 2010 et 2017 ayant fait usage de ce BOR. Supposons que l’impôt normal sur les successions ou les donations se soit appliqué à ces sociétés. Ensuite, environ les trois quarts des successions et des donations des entreprises avaient suffisamment de « ressources libres disponibles pour payer l’intégralité de l’impôt immédiatement », écrit le CPB. Soit de la personne qui fait don de l’entreprise, soit de la personne qui acquiert l’entreprise.

Pour le quart des successions et donations pour lequel il n’y avait pas assez d’argent pour payer l’impôt, un arrangement de paiement peut facilement être conclu avec l’administration fiscale. Ensuite, les héritiers paient l’impôt étalé sur des années. Des responsables du ministère des Finances sont déjà parvenus à une conclusion similaire. La défiscalisation n’est pas nécessaire pour assurer la survie des entreprises familiales.

Le BOR n’est donc pas efficace, conclut le CPB. L’objectif – protéger la pérennité des entreprises – n’est pas atteint au moindre coût. Un arrangement de paiement est beaucoup moins cher pour le gouvernement : les recettes fiscales augmentent dans ce cas.

Avantage pour les riches

Le BOR est critiqué depuis un certain temps par des économistes tels que Bas Jacobs et Koen Caminada. Pour les mêmes raisons aujourd’hui avancées par le CPB. L’arrangement n’est pas nécessaire. Et l’avantage fiscal va aux ménages relativement aisés. Le CPB a également conclu cela dans l’évaluation.

La richesse entrepreneuriale est principalement entre les mains des ménages les plus aisés. Et « le transfert de ces actifs à la génération suivante augmente les inégalités de richesse au sein de cette nouvelle génération », écrit le CPB.

Seuls 2,2% des héritages avaient une valeur supérieure à 5 millions d’euros, mais ils ont reçu 36% de l’avantage fiscal

Le directeur du CPB, Pieter Hasekamp, ​​a précédemment appelé le BOR en CNRC « une facilité spacieuse pour les Néerlandais les plus riches, à savoir ceux qui ont une entreprise familiale, pour transférer des actifs pratiquement exonérés d’impôt à la prochaine génération ».

Une partie importante de l’avantage fiscal du BOR va à un petit nombre d’héritages et de donations importants. Seuls 2,2 % des héritages avaient une valeur supérieure à 5 millions d’euros, mais ils ont reçu 36 % de l’avantage fiscal. Plus de 80 % des legs avaient une valeur inférieure à un million d’euros.

L’avantage fiscal s’applique également aux personnes qui n’héritent pas d’une société entière mais d’un « intérêt substantiel » dans une société, au moins 5 % des actions. C’est précisément cette richesse qui est « fortement concentrée parmi les ménages les plus riches », écrit le CPB. En 2020, 93% de la richesse des entreprises était entre les mains des 10% des ménages les plus riches des Pays-Bas.

Pas d’impôt sur le premier million

Ceux qui remplissent les conditions du plan de relève d’entreprise ne doivent payer aucun impôt sur le premier million. Un peu au-dessus. Pour illustrer : quelqu’un qui hérite simplement de 2 millions d’euros paie plus de 380 000 euros de droits de succession. Quelqu’un qui hérite d’une entreprise d’une valeur de 2 millions paie plus de 12 500 euros d’impôts.

Le CPB a calculé la charge fiscale sur l’ensemble de l’héritage que les enfants ont reçu entre 2010 et 2017 : sans le BOR, elle était de près de 20 %, avec le BOR de plus de 5 %.

Les Pays-Bas ne sont certainement pas seuls avec cette taxe. D’autres pays européens bénéficient d’avantages fiscaux similaires lors de la succession d’entreprises. Celles-ci sont inutilement généreuses et surtout bénéfiques pour les revenus les plus élevés, concluait plus tôt l’OCDE, le club des pays industrialisés. Si le cabinet abaisse ou supprime le BOR, le CPB ne s’attend pas à ce que de nombreux entrepreneurs déménagent dans les pays voisins.



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