Coty : le propriétaire de CoverGirl recherche la lueur française


Longtemps considéré comme un retardataire mondial, le marché boursier français est sur une déchirure. L’indice de référence du pays, le CAC 40, a augmenté de 19 % au cours de la dernière année et a atteint un nouveau sommet le mois dernier.

Ses gains ont facilement dépassé ceux des bourses rivales. Le FTSE 100 n’a augmenté que de 5% tandis que le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont perdu environ 1% au cours de la même période.

Coty, le groupe américain de beauté et de parfumerie, espère qu’une partie de cette tendance haussière se répercutera sur son propre stock. La société à l’origine des cosmétiques Cover Girl a déclaré vendredi qu’elle envisageait une double cotation à Paris.

En surface, cela a du sens. Les valeurs de luxe sont devenues pour la Bourse de Paris ce que les valeurs technologiques étaient pour le Nasdaq. Les investisseurs entassés dans un trio de sociétés de luxe, LVMH, Kering, Hermès et le fabricant de cosmétiques L’Oréal ont alimenté la course à haut indice d’octane du CAC 40. LVMH, dont la valeur marchande a bondi de 55% au cours des 12 derniers mois pour atteindre 441 milliards d’euros, est désormais plus importante qu’ExxonMobil.

Coty pense qu’une cotation à Paris créera de nouvelles liquidités et entraînera peut-être une valorisation plus élevée de l’action. Pourtant, cela pourrait ne pas être nécessaire. Les actions de Coty se sont bien comportées aux États-Unis. Sous la direction de la directrice générale Sue Y. Nabi, embauchée en 2020 pour redresser le groupe de beauté en difficulté à la suite d’une acquisition désastreuse adossée à une dette, Coty a stabilisé ses ventes, réduit sa dette et enregistré son premier bénéfice annuel en six ans.

L’action se négocie désormais à 29 fois les bénéfices à terme. Bien que cela soit inférieur au multiple de 35 de L’Oréal, cela représente toujours une forte reprise par rapport à il y a trois ans, lorsque l’action ne se négociait que 5 fois.

La hausse supplémentaire ne sera pas motivée par une cotation à Paris, mais par la capacité de Coty à poursuivre sa transition des marques de maquillage du marché de masse à faible marge comme CoverGirl vers des offres haut de gamme telles que les parfums. Coty doit également accroître son exposition à l’Asie obsédée par la beauté. La dette nette, qui s’élevait à 3,9 milliards de dollars fin 2022, devra également encore baisser. Il n’y a pas de solution facile en ajoutant une nouvelle adresse.

Lex recommande la newsletter FT’s Due Diligence, un briefing organisé sur le monde des fusions et acquisitions. Cliquez sur ici se inscrire.



ttn-fr-56