Cospito, après l’appel de l’ONU, les avocats préparent l’appel à Strasbourg


Après le rejet par la Cassation du recours contre le régime pénitentiaire 41bis présenté par la défense d’Alfredo Cospito, le leader anarchiste, en grève de la faim depuis près de quatre mois, est reconduit à la prison de l’Opéra (après une hospitalisation de quelques jours à l’hôpital San Paolo di Milano en raison de son état de santé), les voies judiciaires en Italie sont épuisées. Bien sûr, il convient de noter que le 1er mars 2023, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a adressé à l’État italien une demande d’application de mesures conservatoires temporaires relatives à la détention 41bis d’Alfredo Cospito. Mais c’est une « persuasion morale » sans valeur contraignante.

Une fois les voies légales internes épuisées, l’objectif est Strasbourg

D’un point de vue judiciaire, les avocats de Cospito sont prêts à porter son histoire au seul endroit possible : devant les juges de Strasbourg, qui par le passé avaient déjà critiqué la dureté du régime carcéral. « Nous aurons recours à la Convention européenne des droits de l’homme, nous pensons qu’il y a différents profils à faire venir à Strasbourg » explique l’avocat Flavio Rossi Albertini. « Nous analysons la possibilité de demander une mesure d’urgence ». La demande pourrait être déposée la semaine prochaine.

Les mesures d’urgence de la Cour de Strasbourg

La Cour européenne des droits de l’homme, comme une juridiction interne ordinaire, en effet, outre les décisions définitives concluant une procédure, peut également émettre des mesures conservatoires urgentes. Si elle reconnaît un risque effectif pour le recourant (en référé), la Cour « indique » au gouvernement défendeur les mesures qui doivent être provisoirement adoptées « afin de prévenir, au moins pendant le temps nécessaire à une in- enquête approfondie sur le fond du litige, la survenance d’une situation imminente et irréversible préjudiciable au requérant ».

Conspito de prison : prêt à mourir contre le 41 bis

« Je suis prêt à mourir pour que le monde sache ce qu’est vraiment le 41 bis », a déclaré l’anarchiste Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis plus de 135 jours, dans une lettre passée la censure et rendue publique le 1er mars par la défenseur, Flavio Rossi Albertini, lors d’une conférence de presse au Sénat. Depuis le début du jeûne le 20 octobre, Cospito a perdu 50 kilos. «Son physique est extrêmement éprouvée – a ajouté le défenseur -, mais il est tenace, il est déterminé à aller de l’avant et, en fait, il a décidé de suspendre les suppléments de potassium et de sucre. Le moral est bon et il est convaincu qu’il peut gagner ce combat qui est pour la vie : il n’a aucune aspiration au suicide ».



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