Contre-la-montre mondial, Ganna : « Abandonner ? Jamais. Je veux faire rêver »


Pour les bleues, rois de 2020 et 2021, ce sera encore un défi sans fin avec l’olympien Evenepoel. Et Roglic est là aussi

Journaliste

22 septembre – 10h55 -MILAN

Force est de constater que la mission est très difficile. Et c’est peut-être précisément là que Filippo Ganna a trouvé l’incitation à relever le défi au terme d’une saison interminable, culminant avec le double podium olympique à Paris, l’argent au contre-la-montre et le bronze avec le quatuor sur piste. Aujourd’hui à Zurich l’attend le contre-la-montre mondial – 46,1 km, départ à 16,32’30 » – qui était le sien en 2020 et 2021. Nous partons du vélodrome d’Oerlikon, cela peut peut-être être de bon augure. Mais il ne sera pas le favori : « Il y en a un, voyons combien d’écart il nous donnera », a-t-il déclaré hier en faisant référence à Remco Evenepoel (16,34), olympien et champion du monde en titre avec le Ganna d’argent. Sans oublier Roglic, l’animateur Küng, Tarling… Oui, la barre est très haute mais c’est bien que Ganna ait choisi de tenter de la sauter. Quoi qu’il en soit, cela ira.

Filippo, revenons à l’après-JO : il a connu des difficultés sur le Tour d’Allemagne, il a abandonné sur le Renewi Tour le 28 août. Plus de fatigue physique ou mentale ?

« Général. Les deux. J’ai fait quelques tests, même des analyses de sang, et les valeurs étaient assez basses. Cela aurait pu être le cas, je n’avais jamais abandonné depuis avant le Giro d’Italia, si l’on exclut 4-5 jours après le Le Giro lui-même. « Il y avait aussi des obligations à honorer dans le sens de devoir courir avec l’équipe, et je ne pouvais pas me concentrer uniquement et exclusivement sur les Jeux olympiques comme les athlètes d’autres sports. »

Cette fatigue est-elle venue d’un coup, ou progressivement ? Et quand ?

« Déjà après le contre-la-montre olympique, j’étais assez « testé ». Mais il y avait trois amis proches (Lamon, Consonni, Milan, ndlr) à qui j’avais promis d’être là, dans le quatuor, et je ne pouvais pas les manquer.  » J’ai tout donné et une médaille, un beau bronze, elle est arrivée quand même les jambes ne correspondaient plus au Ganna de Tokyo, c’est tout. »

Alors où avez-vous trouvé l’envie, l’impulsion de recommencer ?

« Il aurait été plus facile d’abandonner et de prendre rendez-vous pour l’année prochaine. Mais je n’aime pas du tout abandonner. Et il n’y a pas que le contre-la-montre mondial. Je ferai le relais contre-la-montre mixte mercredi. Octobre, le Tour de Croatie et du Grand Piémont (en Lombardie il y a une réserve, pas de championnats du monde sur piste ; ndlr). La saison doit être terminée, j’ai trouvé en moi la force de le faire. j’ai tout bien fait.

Son entraîneur Dario Cioni, à propos du défi de la Coupe du Monde, l’a défini comme un « pari raisonné ». Est-ce ainsi?

« Oui. Les adversaires seront les habituels. De plus, cela vient après un Championnat d’Europe dans lequel mes coéquipiers ont très bien réussi le contre-la-montre (l’or Affini, en compétition aujourd’hui, et le bronze Cattaneo, ndlr). Je me suis remis dans le On verra à la fin du contre-la-montre ou pas si j’aurai été à la hauteur du défi et du maillot, mais pour essayer, et faire rêver encore, je m’y suis mis à fond. »

En fin de saison, les pronostics sont encore plus difficiles, non ?

« Bien sûr, c’est comme ça. Exemple : Küng a perdu le Championnat d’Europe, mais cette fois, il roule à domicile et aura beaucoup d’énergie positive. Quand est-ce que cela se reproduira ? »

Souhaitez-vous vous inscrire pour autre chose que l’or ?

« Disons que si une médaille arrivait, je serais très heureux. »

Celui avec Remco Evenepoel est désormais un défi sans fin : le précédent total de contre-la-montre entre vous deux est de 8-8, mais le Belge a remporté 5 des 6 derniers…

« Entre lui et moi, lors des dernières occasions importantes, qu’elles fassent 20, 40 ou 50 kilomètres, il y avait toujours entre 12 et 20 secondes. Il faut que je comprenne où les couper ! ».

Curiosité non cycliste : avez-vous suivi Luna Rossa qui a atteint la finale de la Louis Vuitton Cup ? Le directeur de l’équipe Max Sirena n’a jamais caché son rêve de l’avoir dans le rôle de cyclore, mais il sait bien qu’elle est sous contrat avec son rival Ineos…

« Oui, j’ai suivi les régates et je sais ce qu’il a dit. Cependant, j’ai un petit problème avec l’eau. Elle doit être limpide, il faut que je voie le fond et qu’il n’y ait rien qui m’empêche de sortir de l’eau. l’eau. Je n’irais pas à une régate en haute mer… Je sais que c’est peut-être plus dangereux de descendre à près de 100 mph à vélo, mais j’ai deux peurs, l’une meurt d’étouffement, se noie et l’autre être brûlé. »

Lorsqu’il a perdu le contre-la-montre olympique, il a dit que c’était comme voir Ferrari terminer deuxième. Le rouge s’est récemment imposé à Monza, avec Leclerc et…

« Et j’ai suivi le Grand Prix. J’ai été impressionné de voir la marée rouge derrière Leclerc, sous le podium. L’image d’un rêve devenu réalité. Je me suis souvenu du vélodrome complet de Londres, de mon premier championnat du monde remporté sur piste. Beaucoup moins des gens, mais tous proches, un mur. J’ai compris que j’avais transformé une idée en réalité. »





ttn-fr-4