Contraventions, extorsion et tirs amis : l’ascension et la chute du « Palermitain » dans la Curva Nord


Francesco Intagliata, surnommé « Buzzero » et originaire de la capitale sicilienne, fait partie des personnes arrêtées lors du raid de lundi. Il a joué un rôle primordial dans la gestion des ultras Nerazzurri avant de rompre avec Beretta et Ferdico

Lorenzo Cascini

4 octobre – 17h13 -MILAN

Au sein du groupe, ils l’appelaient « Buzzero ». Il aurait été un élément opérationnel de la direction de Curva Nord, un homme de confiance de Beretta et Ferdico. Il s’appelle Francesco Intagliata et – d’après ce que nous apprennent les documents – il était responsable de la gestion des billets et de l’augmentation des ventes ainsi que du merchandising, avec pour tâche de contrôler la zone et de préserver l’exclusivité des ventes. Mais pas seulement. Selon les enquêteurs, Intagliata a également été la protagoniste d’affrontements avec des supporters italiens et étrangers. Bref, au milieu de tout. Intagliata a été arrêtée lundi pour un nombre indéterminé de délits de blessures, coups et blessures, résistance à un agent public, bagarre, extorsion, enregistrement fictif. Quoi qu’il en soit, ses responsabilités seront ensuite vérifiées lors de la prochaine phase du processus.

les billets

Les relations entre Intagliata, Ferdico et Beretta semblaient au départ bonnes, à tel point que ce dernier lui confiait toujours la revente des billets à un prix plus élevé. Ceci sera donc – selon l’ordonnance – la pomme de discorde de la détérioration des relations entre Intagliata et le sommet de la courbe. Mais allons-y dans l’ordre. Intagliata, une Palermitaine de 55 ans, aurait également eu pour mission de surveiller la zone. L’objectif aurait été de chasser les « t-shirt makers » et de garantir des ventes internes exclusives, génératrices de bénéfices pour la direction de Curva Nord. « Nous devons les écraser comme des cafards », lui aurait dit Beretta lors d’un de ses nombreux appels téléphoniques. « Ne vous inquiétez pas, si je suis là, personne ne restera ici. Les Napolitains me demandent aussi la permission de venir à Milan, pas au stade, à Milan. J’ai tout sous contrôle. » Donc une garantie de fiabilité. Non seulement pour les matchs de football, mais aussi pour les concerts et les grands événements. A San Siro, selon les enquêteurs, ils sont presque toujours impliqués. Des Nuclear Tactical Penguins à Blanco, Intagliata serait toujours là pour assurer le bon déroulement des activités gérées par les supporters organisés. Sans obstacles, éliminant les événements inattendus, souvent avec un modus operandi violent contre quiconque se mettait en travers de son chemin. « Je lui donne deux gifles » – lit-on à propos d’une dispute que nous avons eue devant le stade de Rome – et encore : « Je veux lui donner une bouchée, je dois lui donner une bouchée ».

les affrontements

Selon les enquêteurs, Intagliata aurait également été le protagoniste des affrontements, tant avec les supporters de la Real Sociedad (lors du match à l’extérieur de l’Inter à San Sebastian) qu’avec les supporters du Benfica à l’extérieur de San Siro. L’ordre mentionne un couteau, caché par Intagliata lors des contrôles de la police espagnole à Saint-Sébastien, mais pas seulement : il aurait également joué un rôle important dans la tentative d’attentat contre les supporters de Benfica. Mais les affrontements ne concernent pas que les supporters étrangers. En effet, le soir du 17 septembre 2023, Intagliata serait devenue le protagoniste d’une insulte verbale avec Christian Rosiello, garde du corps de Fedez et ultras de la Curva Sud de Milan, coupable de lui avoir crié « fais-lui enlever ce putain chemise » (indiquant un garçon présent qui portait une chemise de fête de la courbe Inter). Selon Intagliata – lit-on – il n’en serait pas venu aux mains simplement parce que Rosiello était visiblement ivre. «Pour beaucoup moins cher, je suis allé chercher les fers. Il ne devrait pas s’en tirer comme ça, il doit apprendre à être dans le monde. » Dans les jours suivants, des excuses arriveraient de la part de Lucci et de la direction de la courbe Rossoneri.

questions critiques dans le groupe Inter

Malgré la participation assidue aux événements, il y aurait cependant eu des problèmes critiques dans le comportement d’Intagliata envers les autres membres du conseil d’administration. De quoi évoquer son expulsion. Il y a d’abord la question des billets. Selon l’accusation, « Buzzero » aurait demandé à plusieurs reprises d’avoir un plus grand nombre de billets que les autres, afin de les vendre à un prix plus élevé. Ferdico l’avait rassuré sur cet aspect, en lui promettant un « bonus » de quarante ou cinquante mille euros en fin de saison. Le comportement d’Intagliata, cependant, aurait été considéré comme mauvais par d’autres, typique de quelqu’un avide d’argent. « Nous pensons qu’en tant que groupe, il pense en tant que frappeur libre, nous pouvons l’éliminer. » Cela serait ensuite suivi d’une rencontre et d’une discussion entre Intagliata et Ferdico. « Si vous ne me considérez pas comme une personne sincère et digne de confiance, je n’ai plus rien à vous dire », lui aurait dit ce dernier. La conséquence aurait été une publication sur les réseaux sociaux d’Intagliata lui-même dans laquelle il a déclaré son détachement du conseil d’administration des Nerazzurri Curva Nord.





ttn-fr-4