Compacité, leadership et… objectifs : Juve-Inter, le championnat revient à la défense

Allegri profite d’un Bremer retrouvé, Inzaghi peut compter sur le DAB : le derby italien est aussi le match entre les deux équipes avec le moins de buts encaissés

Andrea Ramazzotti

Juventus-Inter du dimanche 26 se jouera… en défense. Car face à eux seront les équipes qui encaisseront le moins de buts en championnat (6 pour les hommes d’Inzaghi, 7 pour ceux d’Allegri) et qui auront récolté le plus de clean sheet de toutes (8) en Serie A. Parce que les Bianconeri ont aussi 5 buteurs qui les défenseurs font leur travail. Et parce que les Nerazzurri disposent de trois défenseurs appelés par l’entraîneur Spalletti, à savoir Darmian, Acerbi et Bastoni. Ce ne sera pas la BBC qui a écrit l’histoire à Turin en remportant des championnats de séries, mais même le… DAB lui enlève une certaine satisfaction. Le derby italien sur papier ne sera pas un match avec beaucoup de buts, mais il s’annonce passionnant également grâce à la concentration, la compacité et la détermination que les deux entraîneurs ont inculquées dans la phase de non-possession de leurs équipes respectives.

MUSCLES NOIR ET BLANC

La Dame qui arrive au duel avec l’Inter est une équipe qui a mis fin à sa séquence d’invincibilité après 615 minutes. Dossena de Cagliari s’est chargé de poignarder Szczesny qui a cependant évité de doubler son avance grâce à une belle intervention et a finalement célébré la victoire avec ses coéquipiers. La Juventus, qui prenait l’eau de toutes parts la saison dernière, est devenue une équipe d’acier. Cela n’a pas changé les hommes, mais la mentalité : Gatti est devenu un lion, Bremer est redevenu le défenseur central qu’Agnelli avait volé à l’Inter en lui payant 50 millions (bonus compris) du Torino et puis il y a Danilo (actuellement en les fosses avec Alex Sandro), Rugani et bébé Huijsen. Quiconque joue porte en lui l’esprit de la BBC : attention, nous parlons d’esprit, de mentalité, et certainement pas de qualités techniques, car il n’y a pas eu beaucoup de trios comme Barzagli, Bonucci et Chiellini dans l’histoire. Même les défenseurs actuels de la Dame ont cependant cette envie de défendre à tout prix qui rappelle leurs illustres prédécesseurs : ils se réjouissent après une intervention gagnante comme s’ils marquaient. Et parfois… ils marquent vraiment comme ce qui est arrivé à Bremer et Rugani contre Cagliari. Quand le premier but est arrivé, encaissé sur ballon mort. Un petit défaut dans une soirée néanmoins positive car, au vu des résultats d’hier de Milan, Naples et Atalanta, l’écart sur la cinquième place (la Déesse) est désormais de 9 points. Un joli butin. La Dame actuelle sait qu’elle n’est pas belle au niveau de son jeu, mais elle s’en fiche car elle préfère avoir des bases solides. Ou, si vous préférez, une phase défensive de championnat étant donné que tout le monde se sacrifie dans la phase de non-possession. Y compris Locatelli, le brise-lames devant la défense, et les ailiers, qui font souvent office d’arrières latéraux plutôt que de milieux de terrain. Le diktat d’Allegri est clair : la cause commune compte et tout le monde s’y est consacré dans la saison qui doit au moins conduire à la qualification pour la prochaine Ligue des Champions. Comme, comment? Encaisser peu de buts. Avec Vlahovic et Chiesa qui ont du mal à entrer pour le moment, selon Max, c’est le seul moyen possible. La deuxième place actuelle lui donne raison. Le test contre les Nerazzurri à la reprise clarifiera beaucoup de choses.

BLOC NERAZZURRO

L’Inter qui affronte le défi le plus ressenti par son peuple est une équipe qui, parmi ses certitudes, n’a pas seulement sa défense à toute épreuve, mais aussi son jeu, sa phase de but et sa condition physique. Sommer, lors de sa première expérience en Italie, a récupéré un ballon de moins derrière lui que son collègue Szczesny, qui connaît la Serie A comme sa poche. Le Suisse a dérapé contre Sassuolo, le même adversaire contre lequel le Polonais a fait un canard, mais il s’est ensuite souvent montré décisif. Il a souvent froid et s’ennuie, mais lorsqu’on l’appelle, l’ancien joueur du Bayern répond. Cela s’est également produit contre Frosinone. A Turin, dimanche 26, la soirée sera presque certainement électrique et il faudra lui aussi être prêt. A l’image de Darmian, Acerbi et Bastoni qui, sans mauvaise surprise en équipe nationale, évolueront à l’Allianz Stadium. Pavard, souffrant d’une luxation de la rotule gauche, s’efforce de revenir avant Noël, mais en attendant, il regardera le derby italien à la télévision ou depuis les tribunes. Il appartiendra à la défense 100% italienne de vivre le match avec un « p » majuscule, un défi qui, il y a deux saisons, a attribué à l’Inter la Supercoppa Italia et la Coppa Italia. Darmian et Bastoni étaient parmi les protagonistes, tandis qu’Acerbi portait toujours le maillot de la Lazio. Les trois joueurs Nerazzurri commenceront dès aujourd’hui à disputer le derby italien à Coverciano où ils seront six joueurs Nerazzurri et cinq joueurs Bianconeri. Peut-être que lors d’un match sur les terrains florentins, le DAB affrontera Kean et Chiesa en avant-première de ce qui se passera dans moins de deux semaines au Stadium. Inzaghi, quant à lui, bénéficiera de quelques heures de repos en repensant à la façon dont son équipe a appris à combiner la phase défensive et la phase offensive. Car avoir à la fois la meilleure attaque et la meilleure défense du tournoi est un bon point de départ pour Simone, qui, le 15 avril dernier, après la défaite à domicile contre Monza, a vu son avenir Nerazzurri en jeu et est désormais considéré comme une référence pour tout ce que l’Inter monde non seulement pour le renouvellement jusqu’en 2025. C’est lui qui a inventé Calhanoglu devant la ligne à trois et a ainsi donné le feu vert à la vente de Brozovic. Et c’est encore lui qui a fait confiance à Dimarco. Après 12 jours, Inzaghi méprise tout le monde, même Allegri qui a remporté six championnats, et espère que ce sera l’année de son premier titre italien. A Turin, il aura d’autres réponses à ce sujet.





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