Avec sa torsion du robinet de gaz, Vladimir Poutine aide les pays européens à remplir conjointement les accords du Green Deal.

Une semaine après que la Commission européenne a été contrainte de proposer une réduction de 15% de la consommation d’énergie dans l’Union européenne, les ministres des pays de l’UE ont approuvé mardi l’accord de grande envergure. Au cours des huit prochaines semaines, chacun proposera des mesures pour devenir moins dépendant du gaz russe.

Naturellement, les premières réactions à l’accord accordent beaucoup d’attention aux divisions entre les États membres. Qu’est-ce que cela signifiera pour l’équilibre des pouvoirs à Bruxelles et le désir de croissance économique ?

Malgré des décennies d’unification européenne, chaque pays a ses propres besoins et usages énergétiques. Alors que l’Allemagne ferme des centrales nucléaires, la France est plus que jamais satisfaite de ces sources. Alors que la Pologne chérit l’approvisionnement en charbon, l’Espagne prie pour un soleil moins brillant.

Il est remarquable que tous les ministres se soient engagés en faveur de la proposition. Personne ne sait ce qu’en pense Vladimir Poutine, mais si le président russe a voulu semer la discorde en fermant le robinet d’essence, il a échoué. Aussi peu de temps après le début de l’invasion de l’Ukraine que lors des pourparlers sur les sanctions, les 27 pays de l’union sont à nouveau sur la même longueur d’onde. Chacun à sa manière. C’est possible en Europe.

Il est difficile de prédire comment les mesures se révéleront au niveau individuel. Une famille assistée sociale en Grèce survit à l’hiver différemment d’une famille assistée sociale en Irlande. Budapest combattra la pauvreté énergétique différemment de Lisbonne. Vous pouvez vous moquer du commentaire de la ministre Sigrid Kaag selon lequel « nous » deviendrons tous un peu plus pauvres, mais cela va dans ce sens. Gauche ou droite.

En attendant, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que des mesures d’économie d’énergie sont nécessaires même sans la guerre de Poutine. Il y a un an, les commissaires de l’Union européenne présentaient la première élaboration du Green Deal, un accord qui devrait conduire à une réduction significative des émissions de CO2 et à une Europe climatiquement neutre d’ici 2050. Cet accord va bien au-delà de 15 % de gaz russe en moins.

Depuis mardi, un objectif tout aussi important peut peut-être être atteint plus rapidement. C’est le profit.



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