À l’époque, l’ancien ministre de la Santé Spahn parlait à plusieurs reprises d’une « pandémie des non vaccinés ». Les procès-verbaux du RKI montrent que des critiques ont été formulées à ce sujet. 25 juillet 2024 | 1h40
« Pandémie des non vaccinés » – un terme techniquement incorrect ?
Jens Spahn: Je n’y vois pas du tout de contradiction construite. Je voulais dire par là que dans les unités de soins intensifs à cette époque, nous voyions principalement des personnes non vaccinées qui avaient des cas graves et extrêmement graves. C’était une situation qui menaçait de submerger le système de santé. Le RKI a souligné à juste titre que les personnes vaccinées ont également contribué à la pandémie, mais avec des évolutions nettement moins graves et sévères. Je ne vois aucune contradiction.
Il aurait été préférable de ne pas parler de « pandémie des non vaccinés », estime le virologue Stuermer. Ce terme a conduit à l’abolition trop tardive des concepts 2G/3G. 24 juillet 2024 | 8h13 minutes
ZDFheute: Cependant, beaucoup de gens ont eu l’impression de vouloir rejeter la responsabilité, voire le blâme, de la situation sur les personnes non vaccinées. Le terme n’a-t-il pas eu un effet discriminatoire ?
Spahn: Ce qui était clair et ce que l’Institut Robert Koch n’a cessé de répéter. (…) C’était le message central : si le plus grand nombre possible de personnes se faisaient vacciner, les choses reviendraient plus rapidement à la normale. Cela a peut-être aussi représenté une pression morale pour certains qui n’étaient pas encore vaccinés, mais cela était bien sûr aussi dû à la pandémie de l’époque.
Corona divise – jusqu’à aujourd’hui. La pandémie a douloureusement révélé que beaucoup ne font pas confiance aux politiciens ou aux experts.11 mai 2024 | 9:08 minutes
Achats de masques : payés à un prix trop élevé ?
ZDFheute: Pourquoi n’avez-vous pas confié l’achat des masques à l’Office fédéral des marchés publics ? C’est en fait responsable.
Spahn: Les offices fédéraux des achats n’ont tout simplement pas pu se procurer les masques. Nous les avons commandés ! Nous avons attendu jour après jour, semaine après semaine qu’ils reçoivent des masques. Mais sur leurs canaux habituels, les canaux d’approvisionnement bien établis, cela n’a pas fonctionné pour les masques à l’époque du Far West.
Dans le même temps, les besoins augmentaient. Les médecins, les infirmières disaient : « Ne nous envoyez pas sans masques face à ce nouveau virus ! » C’est pourquoi nous avons dit que nous devions simplement essayer d’obtenir des masques. Personne au ministère de la Santé ne voulait se procurer des masques, moi y compris.
Il aurait été préférable de ne pas parler de « pandémie des non vaccinés », estime le virologue Stuermer. Ce terme a conduit à l’abolition trop tardive des concepts 2G/3G. 24 juillet 2024 | 8h13 minutes
ZDFheute: L’avis du service spécialisé du BMG – comme l’a rapporté pour la première fois le « FAZ » – était un prix de 3,50 euros par masque. Ils ont alors décidé de monter à 4,50 euros. Pourquoi?
Spahn: La question cruciale est la suivante : pourquoi quelqu’un aurait-il dû fixer un prix excessif ou pourquoi quelqu’un aurait-il dû acheter trop de masques ? Ce qui nous a motivés, ce qui m’a motivé, c’est que nous voulions obtenir le plus de masques possible le plus rapidement possible afin de protéger les médecins, les infirmières et l’Allemagne dans cette pandémie. Nous avons passé des heures au ministère et également avec le service spécialisé à discuter de la question du prix auquel nous recevrions réellement les offres. Et finalement nous avons opté pour ces 4,50 euros.
En 2020, le ministre de la Santé de l’époque a commandé plusieurs milliards de masques. Le paiement n’a été effectué qu’en partie, invoquant un manque de qualité. Spahn doit maintenant se justifier au Bundestag.27 juin 2024 | 2h45
ZDFheute: Contre l’avis du service spécialisé. À cette époque, les pays achetaient déjà des masques à des prix inférieurs. Les Verts parlent de « gaspillage », d’au moins 470 millions d’euros, qui pèsent sur le contribuable.
Spahn: Dans les accords avec les États (…) nous avons aussi régulièrement supposé des prix des masques supérieurs à 4 euros. C’était la situation à l’époque : les masques n’étaient disponibles qu’en plus grande quantité et à des prix plus élevés. Du point de vue d’aujourd’hui, prix fous, prix fous. Mais c’était la situation à l’époque. (…) Les Verts réclamaient aussi à l’époque : ‘Enfin des masques !’. Et nous les avons obtenus, nous avons pu éliminer la pénurie.
ZDFheute: Ils ont ensuite refusé les livraisons de masques au motif, entre autres, que les masques étaient défectueux. L’autre partie le nie.
Spahn: Si la qualité n’est pas bonne et que ce qui a été commandé n’est pas livré, alors je pense qu’il est dans l’intérêt du contribuable de dire que nous ne payons pas. D’ailleurs, il a été confirmé à plusieurs reprises devant les tribunaux qu’il y avait des défauts de qualité.
L’entretien a été réalisé par Ines Trams, correspondante de ZDF dans la capitale.
Achats pendant la période Corona
:Les masques coûtent-ils encore des milliards au gouvernement fédéral ?
Le gouvernement fédéral est exposé à un risque d’un milliard de dollars en raison de l’achat de masques à prix fixe au début de la crise du coronavirus. Il y a eu plusieurs litiges juridiques – une centaine de procès sont toujours en cours.