Comment Spahn défend ses décisions Corona


Jens Spahn (CDU), ministre fédéral de la Santé, s'exprime lors de la conférence de presse fédérale en avril 2021.

À l’époque, l’ancien ministre de la Santé Spahn parlait à plusieurs reprises d’une « pandémie des non vaccinés ». Les procès-verbaux du RKI montrent que des critiques ont été formulées à ce sujet. 25 juillet 2024 | 1h40


L’ancien ministre fédéral de la Santé, Jens Spahn (CDU), est accusé d’avoir utilisé le terme « pandémie des non vaccinés », même si, selon l’Institut Robert Koch (RKI), ce terme était techniquement incorrect. Il doit également justifier des achats de masques qu’il a déclenchés : en 2020, il a garanti aux fournisseurs un achat illimité de masques au prix de 4,50 euros le masque FFP2. Le ministère a par la suite refusé de payer dans certains cas, invoquant, entre autres, des livraisons incorrectes ou tardives.

« Pandémie des non vaccinés » – un terme techniquement incorrect ?

ZDFheute: En tant que ministre, vous avez utilisé le terme « pandémie des non vaccinés ». Le RKI considère que ce terme est techniquement incorrect, car les personnes vaccinées transmettent également le virus.

Jens Spahn: Je n’y vois pas du tout de contradiction construite. Je voulais dire par là que dans les unités de soins intensifs à cette époque, nous voyions principalement des personnes non vaccinées qui avaient des cas graves et extrêmement graves. C’était une situation qui menaçait de submerger le système de santé. Le RKI a souligné à juste titre que les personnes vaccinées ont également contribué à la pandémie, mais avec des évolutions nettement moins graves et sévères. Je ne vois aucune contradiction.

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ZDFheute: Cependant, beaucoup de gens ont eu l’impression de vouloir rejeter la responsabilité, voire le blâme, de la situation sur les personnes non vaccinées. Le terme n’a-t-il pas eu un effet discriminatoire ?

Spahn: Ce qui était clair et ce que l’Institut Robert Koch n’a cessé de répéter. (…) C’était le message central : si le plus grand nombre possible de personnes se faisaient vacciner, les choses reviendraient plus rapidement à la normale. Cela a peut-être aussi représenté une pression morale pour certains qui n’étaient pas encore vaccinés, mais cela était bien sûr aussi dû à la pandémie de l’époque.

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Achats de masques : payés à un prix trop élevé ?

ZDFheute: Pourquoi n’avez-vous pas confié l’achat des masques à l’Office fédéral des marchés publics ? C’est en fait responsable.

Spahn: Les offices fédéraux des achats n’ont tout simplement pas pu se procurer les masques. Nous les avons commandés ! Nous avons attendu jour après jour, semaine après semaine qu’ils reçoivent des masques. Mais sur leurs canaux habituels, les canaux d’approvisionnement bien établis, cela n’a pas fonctionné pour les masques à l’époque du Far West.

Dans le même temps, les besoins augmentaient. Les médecins, les infirmières disaient : « Ne nous envoyez pas sans masques face à ce nouveau virus ! » C’est pourquoi nous avons dit que nous devions simplement essayer d’obtenir des masques. Personne au ministère de la Santé ne voulait se procurer des masques, moi y compris.

Nous l’avons simplement fait en urgence car nous avions un besoin urgent de masques et, à ce jour, je remercie les employés d’avoir fait le voyage avec moi.

Jens Spahn

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ZDFheute: L’avis du service spécialisé du BMG – comme l’a rapporté pour la première fois le « FAZ » – était un prix de 3,50 euros par masque. Ils ont alors décidé de monter à 4,50 euros. Pourquoi?

Spahn: La question cruciale est la suivante : pourquoi quelqu’un aurait-il dû fixer un prix excessif ou pourquoi quelqu’un aurait-il dû acheter trop de masques ? Ce qui nous a motivés, ce qui m’a motivé, c’est que nous voulions obtenir le plus de masques possible le plus rapidement possible afin de protéger les médecins, les infirmières et l’Allemagne dans cette pandémie. Nous avons passé des heures au ministère et également avec le service spécialisé à discuter de la question du prix auquel nous recevrions réellement les offres. Et finalement nous avons opté pour ces 4,50 euros.

Bundestag

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ZDFheute: Contre l’avis du service spécialisé. À cette époque, les pays achetaient déjà des masques à des prix inférieurs. Les Verts parlent de « gaspillage », d’au moins 470 millions d’euros, qui pèsent sur le contribuable.

Spahn: Dans les accords avec les États (…) nous avons aussi régulièrement supposé des prix des masques supérieurs à 4 euros. C’était la situation à l’époque : les masques n’étaient disponibles qu’en plus grande quantité et à des prix plus élevés. Du point de vue d’aujourd’hui, prix fous, prix fous. Mais c’était la situation à l’époque. (…) Les Verts réclamaient aussi à l’époque : ‘Enfin des masques !’. Et nous les avons obtenus, nous avons pu éliminer la pénurie.

ZDFheute: Ils ont ensuite refusé les livraisons de masques au motif, entre autres, que les masques étaient défectueux. L’autre partie le nie.

Spahn: Si la qualité n’est pas bonne et que ce qui a été commandé n’est pas livré, alors je pense qu’il est dans l’intérêt du contribuable de dire que nous ne payons pas. D’ailleurs, il a été confirmé à plusieurs reprises devant les tribunaux qu’il y avait des défauts de qualité.

L’entretien a été réalisé par Ines Trams, correspondante de ZDF dans la capitale.

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