Comment l’azote empoisonne aussi le gouvernement flamand : premières fissures entre N-VA, Open Vld et cd&v

Le gouvernement flamand essaie de ne pas laisser les vives critiques à l’égard de l’accord sur l’azote lui pénétrer. Mais les premières fissures entre N-VA, cd&v et Open Vld sont un fait. Combien de temps durera-t-elle ?

Anne De Boeck18 mai 202218:44

Mercredi, il était temps de se rafraîchir dans les rues autour du Parlement flamand à Bruxelles. Mais il y avait aussi un risque élevé de surchauffe à l’intérieur. Quiconque suivait la commission de l’agriculture aurait pensé que CD&V, Open Vld et N-VA n’étaient plus ensemble au gouvernement. Les députés des deux premiers partis semblaient tout faire pour saper l’accord sur l’azote du gouvernement flamand.

Surtout Gwendolyn Rutten (Open Vld), qui s’inquiète du sort des pères touchés d’Averbode, a pris un coup sec. « ‘Les accords sont des accords’, déclare le Premier ministre Jan Jambon (N-VA). Il me semble alors assez existentiel de savoir exactement ce qu’il y a dans cet accord. Car selon l’administration, nous, politiques, aurions mal lu cet accord. Soit la faute en incombe à elle, soit au ministre compétent et aux autres membres du gouvernement », a-t-elle déclaré.

Selon les témoignages de l’administration, une nouvelle liste des fermes rouges à fermer a été dressée en 2022. Une liste qui ne correspond pas tout à fait à la liste rouge de 2015, à laquelle se réfère le ministre compétent Zuhal Demir. C’est remarquable, car au moins une entreprise a reçu une lettre en mai 2022 qu’elle doit fermer prochainement, alors qu’elle n’était pas encore sur une liste rouge en 2015. « Maintenant, mon sabot casse », a déclaré Rutten avec indignation.

Son analyse est dure : c’est toute la régulation de l’azote qui est en cause. « Lorsque le gouvernement a signé un accord sur l’azote en février, la vision derrière cet accord était claire : il s’agit d’exploitations qui savent depuis sept ans qu’elles sont sur la liste rouge. Des entreprises qui se sont également fait dire qu’elles étaient rouges il y a sept ans. D’ici 2025, le gouvernement fermerait ces entreprises en échange d’une compensation. Maintenant, cependant, il y aurait de l’arbitraire.

équilibre fragile

Bien qu’Open Vld soutienne un accord sur l’azote, elle estime qu’il est crucial que l’accord soit clair et offre une sécurité juridique à toutes les parties concernées. Sinon, il pourrait être légalement miné. C’est pourquoi Rutten a également critiqué d’autres incohérences au sein du comité.

Par exemple, cinq fermes rouges ont finalement été retirées de la liste rouge parce qu’elles ne pouvaient pas savoir avec certitude qu’elles étaient rouges. Les pères d’Averbode, qui n’ont reçu qu’un coup de fil, sont restés sur la liste. Et puis il y a cette entreprise qui est soudainement apparue sur la liste rouge cette année. Selon l’administration, cette entreprise s’était fait dire lors d’une visite sur place en 2015 qu’elle deviendrait rouge.

Le député CD&V Tinne Rombouts a également déclaré en commission qu’il avait encore de nombreuses questions sur l’accord sur l’azote. « Le ministre Demir a déjà dit à plusieurs reprises que les entreprises rouges d’aujourd’hui étaient déjà rouges en 2015. Alors qui a fait cette nouvelle liste ? Dans les environs de Demir, les déclarations sont en effet rejetées comme faisant de l’humeur. Tout s’est déroulé selon les accords au sein du gouvernement, semble-t-il.

La critique menace l’équilibre précaire de l’accord sur l’azote. Dans cet accord, les intérêts de la nature, de l’agriculture et de l’industrie ont été soigneusement pesés les uns par rapport aux autres. Il semble maintenant que le gouvernement demande une contribution disproportionnée aux agriculteurs. Cela ne fait que menacer d’encourager la résistance paysanne, qui s’est également déroulée devant le parlement mercredi.

Cela provoque à son tour une nervosité supplémentaire chez CD&V. Il y a quelques jours, elle a procédé à un important changement de personnel : la ministre de l’Agriculture Hilde Crevits a transféré son autorité au nouveau venu Jo Brouns. Il est chargé de dissiper le ressentiment des agriculteurs et des CD&V locaux. Le président du Boerenbond, Lode Ceyssens, est convaincu que Brouns fera ce qui est possible.

Calmer

Il est clair que les nerfs à N-VA sont tendus. Mercredi, Jambon a été contraint de garder tout le monde sur ses gardes. « La révision de l’accord sur l’azote n’est pas du tout sur la table », a-t-il déclaré. Radio 1† Le chef du gouvernement sent de toutes parts que l’accord risque de s’effondrer.

Brouns essaie aussi de calmer le jeu. « Les différences entre les partis au pouvoir sont amplifiées », dit-il Le matin† « L’essentiel est qu’il y ait une enquête publique sur le règlement sur l’azote jusqu’au 17 juin. S’il existe des arguments objectifs pour changer les choses, alors nous les prendrons au sérieux, sans toucher aux principes fondamentaux. Si vous écoutez bien, c’est ce que disent tous les membres du gouvernement. »

Brouns souligne qu’il entretient d’excellentes relations avec son collègue limbourgeois Demir. « Ce ne sera pas un dossier facile, mais je suis convaincu que nous nous en sortirons bien ici. » Jusqu’à présent, le gouvernement semble avoir résisté à la pression.

Mais pourra-t-elle tenir le coup ? De plus en plus de doutes surgissent à ce sujet. Certainement parce qu’après l’enquête publique, il y aura aussi une période pendant laquelle les autorités locales seront autorisées à rendre leur avis sur la réglementation de l’azote. Cette période se termine fin août. Gageons que les bourgmestres des communes durement touchées se feront entendre à Bruxelles. Ce sera donc un été difficile.



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