Au cours du premier semestre de cette année, 259 rhinocéros ont déjà été braconnés en Afrique du Sud, selon de nouveaux chiffres. Cela revient au nombre d’avant la pandémie corona. Les nouveaux chiffres arrivent peu de temps après que le garde forestier en chef du parc naturel de Timbavati près de Kruger a été assassiné mardi dernier. Anton Mzimba a été abattu dans sa maison par trois hommes, sa femme a été blessée. Mzimba était connu pour défendre bec et ongles les rhinocéros de sa région. Il était sous la menace sérieuse d’un syndicat de braconnage depuis un certain temps.
La ministre sud-africaine des forêts, de la pêche et de l’environnement, Barbara Creecy, a déclaré quelques jours plus tard lors de la Journée mondiale des gardes forestiers que désormais, ce sont principalement les parcs privés autour du parc Kruger qui sont ciblés par les braconniers. Timbavati était l’un de ces parcs naturels. Dans le parc Kruger, les rhinocéros deviennent de plus en plus difficiles à trouver, car il en reste si peu. Les braconniers se déplacent désormais vers des parcs naturels privés où de nombreux rhinocéros sont encore présents.
En 2020, il a été annoncé qu’environ 7 500 rhinocéros blancs et noirs avaient été braconnés en dix ans – principalement dans le parc Kruger, mais aussi dans d’autres parcs naturels d’Afrique du Sud. En 2010, il y avait 10 600 rhinocéros blancs du sud en Afrique du Sud, il y en a maintenant environ 3 500. L’année dernière, 447 rhinocéros ont été braconnés et cette année, il semble y avoir une autre augmentation de plus de dix pour cent.
Creecy a appelé à une autre lutte contre le braconnage des rhinocéros. Les Rangers sont désormais loin derrière. Par exemple, ils travaillent souvent avec des fusils obsolètes, parfois vieux de plusieurs décennies, contre des braconniers qui disposent des armes les plus modernes. La liquidation de Mzimba envoie également un signal fort aux rangers et aux gardes du parc qu’eux aussi peuvent être des cibles s’ils font obstacle aux braconniers.
Sauvé de l’extinction
Non seulement les activités des braconniers se sont déplacées vers les parcs privés autour de Kruger, mais l’attention se porte également sur le plus ancien parc naturel d’Afrique du Sud : Hluhluwe-Imfolozi dans le sud du pays dans la province du KwaZulu-Natal. Là, le rhinocéros blanc du sud a été sauvé de l’extinction par le légendaire Ian Palmer. De Hluhluwe-Imfolozi, Kruger a de nouveau été approvisionné par une importante population de rhinocéros blancs au siècle dernier. Des travaux sont actuellement en cours pour augmenter le nombre de rhinocéros noirs, dont il ne reste plus que 5 000 dans le monde.
Dans le même temps, Hluhluwe-Imfolozi est désormais la cible de syndicats de braconniers. Un rapport d’enquête qui a été achevé il y a deux ans, mais qui a été gardé secret par les autorités, montre qu’il y a beaucoup de problèmes avec la conservation de la nature dans les 120 aires protégées du KwaZulu-Natal, y compris Imfolozi. La protection est encore pire que dans le parc Kruger. Par exemple, toutes les portes d’entrée d’Imfolozi ne sont pas gardées et le parc manque d’hélicoptère pour détecter à temps les braconniers depuis les airs. La direction des parcs est accusée de népotisme et de corruption. De nombreux rangers expérimentés sont maintenant à la recherche d’un autre emploi.